REFORME CONSTITUTIONNELLE: LE CHEF DE L’ÉTAT ECHANGE AVEC LES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
jeudi 09 juin 2016
Au troisième jour des rencontres qu’il a initiées dans le cadre des concertations sur la réforme constitutionnelle, le Président de la République a échangé ce jeudi 9 juin avec les organisations de la société civile. Venues dans leur diversité en grand nombre, ces organisations ont dans l’ensemble apprécié la démarche participative imprimée par le Chef de l’Etat à cette réforme constitutionnelle. Même s’ils adhèrent tous à l’initiative du Chef de l’Etat, les leaders de la société ont fait connaitre divers sons de cloche sur des sujets particuliers. Ci-après les réactions des leaders de la société civile :
Aimée Zébeyou : présidente des femmes juristes de Cote d’Ivoire, porte- parole de la plateforme des femmes et des jeunes pour les élections apaisées :
Il nous a fait ressortir les innovations dans la nouvelle constitution par rapport aux articles qui étaient confligènes, l’article 35 l’article 40 etc. il a fait ressortir les innovations sur le plan du pouvoir législatif et exécutif et surtout sur le conseil économique qui va devenir un conseil environnemental, le renforcement de nos us et coutumes.
Nous avons accueilli à point nommé ces innovations, parce que nous avons dit que la constitution de 2000 a créé beaucoup de conflit. Comme vous le savez les conditions d’éligibilité étaient source de conflit, aujourd’hui la proposition porte sur le fait que, d’abord au niveau de l’âge, 35 ans, au niveau de la durée du mandat, une fois renouvelable et aussi la vice-présidence pour la continuité.
Nous avons fait ressortir le fait que pour la vice-présidente, il faut quelqu’un qui organise, sans se présenter, cela ferai moins de conflit. Nous avons fait des propositions pour la prise en compte du genre dans la constitution et des points qui font tenir compte des jeunes.
La procédure est un détail, cette consultation est une bonne chose car elle prend en compte toute les composantes de la société t ce sera une participation inclusive de toute la population puisque le comité des experts attend nos propositions
Charles Gnaoré : Force 2015
Nous sommes d’accord nous apprécions à sa juste valeur la ^proposition du chef de l’état, en effet il faut donner plus de pouvoir au législatif, pour le contrôle de l’action gouvernemental, c’est pour cela que nous apprécions que l’on puisse arriver qu’on puisse arriver à la création d’un sénat, il faut aller à une vice-présidence parce que ce problème de succession qui terni la politique en Afrique puisse être un lointain souvenir pour nous en côte d’Ivoire, il faut nous arranger à travers cette constitution à résoudre la question de succession, il ya un problème fondamental, celui des élus locaux, cela fait des années que nous vivons, nous avons trouvé des personnes qui sont maire et qui le sont encore est-ce que la prochaine constitution, peut résoudre aussi la question des mandats des élus locaux, je pense que c’est des choses auxquels il faut penser.
Satigui Kone, (président Fédération des ONG de développement de Côte d’Ivoire)
Cette rencontre est initiée pour qu’on ne puisse pas avoir des incompréhensions. C’est normal et c’est tout à fait ivoirien d’ailleurs, mais, il est important qu’on sache une chose. Le texte que nous sommes en train de créer, est un texte historique. Il faut impliquer les ivoiriens des villages et de tous les quartiers. Les intellectuels à Abidjan peuvent concevoir des choses, mais si au village, on ne comprend pas la portée de ce texte, ça sera une erreur pour notre pays. Nous société civile, nous engageons donc de proposer les textes en tenant compte des points de vue de nos parents qui sont au village et dans les campements. Et en même temps, lorsque le texte sera validé, nous allons nous retourner vers eux pour que le consensus national soit créé. Le Président de la République a proposé des choses qui nous semblent assez importantes surtout le sénat. On en parle beaucoup dans ce pays, mais on n’avait jamais eu la concrétisation de cette proposition. Donc qui sommes toute, nous semble assez utile, et la transformation surtout de notre conseil économique et social qui doit prendre un peu plus de volume. Nous avons l’impression que le conseil économique et social sous sa forme actuelle est véritablement une institution pour caser des gens, mais qui n’apporte rien au pays. Nous avons aussi d’autre propositions que nous allons faire au comité d’experts afin que cette nouvelle constitution tienne compte des exigences des ivoiriens dans toutes leurs diversités. Le monde entier a dépassé le niveau des débats sur les troisièmes mandats. Il est vrai que certains pays aujourd’hui qui l’ont essayé. On nous dit que la démocratie doit être au couleur des différents pays, mais je pense que la, Côte d’Ivoire est un pays moderne, et le Chef de l’Etat que nous avons aujourd’hui est un chef d’état moderne. On peut lui proposer cela, mais je pense que nous aurons la belle surprise de voir qu’il ne sera pas candidat en 2020.
Lucien Tapé Mambo, président de la Plateforme de la société civile de Côte d’Ivoire (PFSC-CI) :
« Nous constatons qu’il y a 2 points essentiels. Dans cette Constitution, le président de la République a voulu innover. La première innovation, c’est la vice-présidence. La deuxième innovation, c’est surtout faire en sorte que nous n’ayons plus de crise au niveau de l’Etat. Et ce que nous, en tant que société civile, nous avons constaté et qui nous rend heureux, c’est la limitation du mandat présidentiel. Nous pensons que c’est cela l’essentiel pour permettre à nos jeunes démocraties d’éclore.
Le président de la République a cité l’exemple de 3 pays : le Nigéria, le Ghana et même l’Afrique du Sud où il y a des vice-présidents. Je pense que c’est une très bonne chose. Il faut que les Ivoiriens aillent dans ce sens et fassent en sorte qu’il y ait au niveau de l’exécutif, la flexibilité afin de permettre la continuité de l’action de l’Etat.
Mais ce que nous souhaitons, c’est que ce genre de consultations soit souvent faite au niveau du président de la République sur les questions essentielles de la vie de la nation. (…) Je pense également qu’il faut renforcer le comité des experts. Il ne doit pas être limitatif. Tout le monde doit y participer. Il faut des jeunes, la société civile, tous ceux qui peuvent apporter leurs contributions »
Adjoumani Pierre, président Lidho
Nous n’avons pas fait de proposition aujourd’hui ? Nous avons écouté. Nous avons compris les motivations qui l’animent. Et donc ferons nos proposions après. Mais ce que nous voulons dire pour l’instant nous souhaiterions que les membres du comité d’experts puisse être élargis parce que une constitution pour nous c’est un contrat social.
Cela devrait avoir l’assentiment de tout le peuple, ce qui voudra dire que la majorité des personnes doivent pouvoir y participer de telle sorte que ce texte puis être consensuel, pour qu’il soit l’adhésion de toute la population ivoirienne. Nous avons faire des propositions mais ce que nous voulons dire à priori, il faut renforcer la protection des droits humains en Côte d’Ivoire. Il faut surtout remettre dans notre système judiciaire plus indépendant ; Qu’au niveau de la magistrature que le chef de l’Etat ne soit plus le président. Que leur président soit élu en leur sein ».
Sylla Souleymane : président de la fédération nationale des unions de jeunesses communales de Cote d’Ivoire
Nous sommes là pour partager notre idée avec le président de la République sur la question du referendum. Nous sommes venus lui faire des propositions. Surtout demander a ce que le président de la République se mette en mission de la jeunesse ivoirienne. Aussi soutenir quelques idées concernant l’âge du candidat puisque en son temps c’était 40 ans.
Nous avons suggéré effectivement il est important par rapport a l’âge de revenir jusqu’à 35 ans minimum. Et aussi faire une proposition au président de la république par rapport a la question de la vice-présidence. Faut dire que nous continuons le travail, et nous avons des mission déjà sur le terrain, qui vont ensemble recueillir les propositions de la jeunesse et amener les jeunes a participer effectivement a ce processus . Expliquer réellement l’intérêt général de ce referendum, a la jeunesse ivoirienne. Les autres détails et informations nous allons les transmettre au président de la république.
Marie-Paule Kodjo, présidente de la plateforme de la société civile pour l’Observation des Elections (POECI)
Nous sommes contents pour cette démarche participative parce que le Pr2sident a pris son temps pour nous expliquer la raison pour laquelle il souhaitait initier une nouvelle constitution. Il nous a demandé notre avis, il a fait son plaidoyer et il nous a demandé de lui faire nos propositions que personnellement nous ferons d’ici une semaine. Nous sommes très contents d’avoir participé et d’écrire l’histoire avec le Président.
Il nous a proposé la séparation des pouvoirs –Exécutif, législatif et judiciaire. Ce à quoi la POECI adhère complètement. Il a nous a proposé un dialogue démocratique, une vraie réconciliation, que les Ivoiriens vivent en commun réellement. La Société civile a répondu comme un seul homme : nous adhérons.
La majorité des leaders qui ont parlé ont dit qu’il fallait un mandat de cinq ans renouvelables une fois et pour l’éligibilité, être de père ou de mère ivoirien. Que le candidat ait au moins un parent ivoirien. On ne veut plus d’article confligène dans notre Constitution. On veut un vrai contrat social. On veut le vivre en commun. Il nous a parlé du Sénat.
On a écouté. Nous allons rapidement fait nos propositions. Nous sommes pour un Sénat au niveau de la POECI. Au niveau de la vice-présidence, nous sommes en train de voir mais dans l’ensemble les arguments qu’il a donnés justifient sa position.
Il nous a rassuré que le poste de Chef de Gouvernement restera. Il nous a rassurés en nous disant que l’armature institutionnelle ne sera pas ébranlée par la création du poste de Vice-président. Il nous a rassurés et partant de là nous pourrons faire des propositions concrètes.
Soro Mamadou Sg de la centrale humanisme
« Le 16 octobre 2001, lors du fameux forum pour la réconciliation nationale, nous avions demandé la révision de la constitution parce qu’elle portait en son sein des germes confligènes. Et aujourd’hui cette procédure est amorcée. Nous sommes donc partants. Entant que structure syndicale, nous sommes pour les libertés collectives et individuelles donc la peine de mort est proscrite dans notre démarche. Nous voulons saluer cette démarche.
Nous notons qu’il y a la création de nouvelles institutions pour consolider la démocratie l’exercice du contrôle citoyen, et partant de ce fait, la participation active, le contrôle citoyen, nous inscrivons avec ces principes de révision constitutionnelle. Il est à saluer qu’il n’y a pas de possibilité de troisième mandat. Cela est à saluer pour l’alternance et la culture de la démocratie. Nous souhaitons la création d’une vice-présidence.
Ebagnénin Joseph,Sg de l’Ugtci
C’est une grande vision que le président nous donne pour ce qu’il souhaite de la constitution de demain. Nous lui apporterons l’ensemble de nos réflexions. Il est heureux que nous allions une constituions qui rassemble les ivoiriens. Nous en sommes très heureux parce que le président nous a instruits. Il faut également dire que nous ne sommes plus au point de la procédure. Nous avons des réalités. Il est important qu’on évite les difficultés d’hier.
Rachelle Gogoua, (Gofe).
Nous apprenions çà et là qu’une nouvelle Constitution sera élaborée. On a écouté les avis des uns et des autres et aujourd’hui, nous sommes venus à la source. Nous en tant que groupe, lorsqu’il a annoncé officiellement la révision de la Constitution, nous avons organisé un atelier pour faire des propositions en vue de la prise en compte de la question du genre.
Nous avons rédigé un document à cet égard que nous avons remis au chef de l’État. Nous avons fait des propositions également sur les autres questions. Au sortir d’ici, nous allons continuer de réfléchir.
Si nous avons de nouvelles propositions, nous le ferons. Nous estimons que le Comité dit des experts n’est pas inclusif. Plutôt d’un comité, il devrait avoir une constituante inclusive qui doit prendre en compte toutes les composantes de la société. Nous pensons qu’il va tenir compte de cette requête.