GOUVERNEMENT-OPPOSITION : REPRISE DES CONCERTATIONS AVEC LE CPD
vendredi 06 septembre 2013
Le Premier ministre et les partis membres du Cadre permanent du dialogue politique se sont entretenus ce vendredi 6 septembre, à la Primature. Situant sur le cadre de cette rencontre qui consacre à ses yeux, la reprise du dialogue, le Premier ministre a fait savoir que la suspension demandée par ces partis politiques a été mise à profit par le Gouvernement pour travailler sur un projet de loi portant statut de l’opposition et financement des partis politiques ; qui sera soumis au Conseil des ministres avant d’être soumis au Parlement. Réitérant la détermination et l’engagement du gouvernement de continuer à renforcer la dynamique du dialogue politique qui est un levier de la réconciliation et du dialogue social, M. Daniel Kablan Duncan a appelé ses hôtes à persister dans la voie du dialogue, afin de rechercher les solutions d’un compromis dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire.
Ouverte en présence des responsables des partis membres du CPD et de plusieurs membres du Gouvernement, ainsi que le ministre d’Etat Jeannot Kouadio-Ahoussou, cette rencontre qui constituait la reprise du dialogue, a porté sur les informations ; l’examen des travaux de la commission 4 sur les questions électorales ; les avis de demande d’intégration au CPD formulés par différents mouvements et partis politiques ; et les divers.
Ci-dessous l’intégralité de l’allocution d’ouverture du Premier ministre :
« Après plus de deux mois de suspension, je me réjouis de la reprise ce vendredi 06 septembre 2013 des réunions du cadre permanent du dialogue du CPD. Nous avions suspendu à votre demande le CPD lors de notre dernière réunion le 24 juillet 2013. Notre réunion de reprise se tient donc.
Outre les ministres d’Etat et les différents représentants des partis politiques, le ministre d’Etat Ahoussou Jeannot qui comme vous le savez a été à l’initiative du CPD est aussi présent. C’est donc pour moi le lieu de lui rendre un hommage mérité pour avoir porté sur les fonds baptismaux, cette plateforme de concertation qui a acquis ses notes de noblesse même si il y a encore du chemin à faire.
Mais ceci est normal car il s’agit d’un processus de dialogue politique et une marche qui s’inscrit dans le temps et dont l’aboutissement heureux dépend des efforts que chacune des parties en présence déploie pour que la confiance aille en croissance. Il est certain que dans cette marche, certains acteurs peuvent estimer qu’on va trop vite ou au contraire qu’on va lentement à son goût. Tout dépend de l’angle de vision.
Cela dit les impatiences légitimes des uns et des autres ne doivent pas nous faire perdre de vue les acquis au point de prétendre que le CPD ne sert à rien ou ne sert que les intérêts du Gouvernement. Il me semble que si le CPD n’existait pas, il aurait fallu le créer.
Lors de ma conférence de presse, hier jeudi 05 septembre, j’ai tenu à rendre hommage aux responsables des partis politiques membres du Cadre permanent de dialogue qui, résolument inscrits dans une logique constructive, ont décidé d’apporter leur contribution à la recherche de solutions pacifiques efficaces à la crise post-électorale. J’ai d’ailleurs, demandé à mes collaborateurs de me faire un tour d’horizon de l’action gouvernementale.
Mesdames et messieurs les responsables des partis politiques du CPD, comme je l’indiquais au début de mon intervention, vous avez souhaité que le CPD puisse marquer un temps d’arrêt de ses réunions afin de permettre au gouvernement d’examiner la possibilité de donner suite à un certain nombre de préoccupations exprimées par les partis politiques du CPD.
Ces préoccupations concernaient notamment pour le gouvernement, l’adoption d’un projet de loi portant statut et financement des partis politiques et des candidats aux élections présidentielles. Sur ce point, je suis heureux de vous informer que ces textes, programmés pour être examinés dès la reprise après la période de vacances du gouvernement, ont été effectivement discutés en Conseil de gouvernement le lundi 02 septembre et seront probablement soumis au Conseil des ministres du mercredi 11 septembre prochain pour adoption éventuel avant transmission à l’Assemblée nationale.
Je vais saisir cette occasion pour réitérer la détermination et l’engagement du gouvernement sous la haute autorité du Président de la République, S.E.M Alassane Ouattara, de continuer à renforcer la dynamique du dialogue politique qui est un levier de la réconciliation et du dialogue social.
Nous continuons à nous inscrire dans la logique de la main tendue qui a consolidé les conditions de renforcement de la confiance pour capitaliser notre volonté commune de paix et de développement. C’est pourquoi, nous nous félicitons au nom du gouvernement de la récente décision de la justice qui a accordé la liberté provisoire à 14 détenus dont 12 sont proches du Président Laurent Gbagbo.
Dans cette dynamique, le gouvernement souhaite une accélération de toutes les procédures ouvertes devant la justice afin qu’on puisse tirer toutes les conséquences et prendre les décisions qui paraissent les mieux indiquées à la situation. Nous notons qu’à ce jour, 38 procédures sont ouvertes, 28 personnes ont bénéficié de la liberté provisoire dont les 14 récemment.
429 personnes sont en détention préventives. Il s’agit essentiellement de miliciens. À l’exception de Mme Gbagbo et de M. Blé Goudé, aucune autorité politique n’est en ce moment détenue. Nous souhaitons que les efforts de tous tendent vers la paix.
Il est certain que nous aurons souvent des divergences sur l’approche des dossiers ; sinon vous ne seriez pas l’opposition et nous ne serions pas le Gouvernement. Mais cela ne vous empêche cependant pas de persister dans la voie du dialogue, de rechercher les solutions d’un compromis dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire qui doit primer sur tout le reste.
Tout en vous remerciant de vos marques d’attention, je voudrais à présent rappeler les différents points de notre ordre du jour : premièrement, informations, deuxièmement , examen des travaux de la commission 4 sur les questions électorales, troisièmement, les avis de demande d’intégration au CPD formulés par différents mouvements et partis politiques, quatrièmement, les divers. Je vous remercie de votre attention. »