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REPRISE DE LA COOPERATION MILITAIRE : LE PREMIER MINISTRE ECHANGE AVEC L’AMBASSADEUR DE FRANCE ET LE DIRECTEUR FRANÇAIS DE LA COOPERATION MILITAIRE

mardi 21 juin 2011


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L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, SEM Jean-Marc Simon, et le Général de corps d’armée Clément Bollet, Directeur de la Coopération de sécurité et défense au ministère des Affaires étrangères, qui l’accompagnait, ont été reçus en audience, le mardi 21 juin 2011, par le Premier Ministre Guillaume Soro.


C’est la Primature au Plateau qui a servi de cadre à cette rencontre, qui a tourné autour de la question de la reprise de la coopération en matière de défense et de sécurité entre la France et la Côte d’Ivoire, dans la perspective de la reconstruction des appareils sécuritaires et de défense. Ci-dessous les déclarations des deux personnalités françaises à leur sortie d’audience :

SEM. Jean-Marc SIMON, Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire

« Nous avons été reçus par le Premier Ministre et le ministre délégué à la Défense. J’étais accompagné du Général Clément Bollet, qui est le Directeur de la coopération de sécurité et défense au ministère des Affaires étrangères, qui était lui-même entouré d’une délégation composée de diplomates de la direction des Nations-Unies, de la direction de l’Union Européenne. L’idée était de venir faire un point avec les autorités ivoiriennes sur les besoins qui peuvent être aujourd’hui ceux de la Côte d’Ivoire en matière de restructuration, de réformation de son armée. Nous savons tous que les chantiers sont immenses. Et la France, naturellement, est prête à apporter sa contribution avec d’autres. L’objet de cette visite était de voir dans quels moyens, sur quels axes, nous pourrions intervenir. »

Général de corps d’armée, Clément BOLLET, Directeur de la Coopération de sécurité et défense au ministère français des Affaires étrangère :

« Comme vient de le préciser M. l’ambassadeur, nous avons parlé des trois grands défis à mon sens qui attendent la Côte d’Ivoire. Le premier d’entre eux, c’est la réconciliation, le deuxième, c’est la démobilisation des troupes excédentaires et le troisième, c’est la reconstruction d’un véritable outil de sécurité et de défense digne de ce pays. La difficulté étant que ces trois piliers, ces trois défis doivent être menés simultanément, ensemble, parce qu’ils sont liés. Ils ont un rapport les uns avec les autres, et ils doivent être menés immédiatement. Donc, nous avons beaucoup échangé avec M. le Premier Ministre sur ces notions-là. Nous avons également échangé sur l’intérêt à la fois de réfléchir à ce que sera l’outil de sécurité et défense et qui demande du temps. Le temps de la réflexion et en même temps pour pouvoir convaincre tout le monde, convaincre la population ivoirienne, convaincre les bailleurs de fonds, les partenaires de la Côte d’Ivoire, convaincre aussi les forces elles-mêmes qu’elles sont capables de travailler ensemble.

Nous avons échangé sur l’intérêt de déclencher des actions immédiates qui sont peut-être symboliques, mais qui montrent bien la bonne volonté de tous de vouloir se tourner vers l’avant, de vouloir construire une Côte d’Ivoire nouvelle. Et puis nous avons beaucoup parlé de formation. Le Premier Ministre, à très juste titre, est soucieux de la formation des futures élites de l’armée ivoirienne, des forces de sécurité ivoiriennes. Donc, dans ce cadre-là, nous avons essayé de voir ensemble sur quels projets nous pourrions nous appuyer. On se souvient que la Côte d’Ivoire avait des fleurons en matière de formation militaire. Rappelez-vous de l’Ecole de maintien de la Paix de Zambakro.

Eh bien, peut-être qu’il est temps de reconstruire les écoles nationales à vocation régionale à partir desquelles la Côte d’Ivoire pourra rayonner sur l’ensemble du continent et faire valoir tout ce qu’elle est capable de faire. Cette formation pourrait se concentrer sur la formation des jeunes officiers ou qui pourrait se concentrer sur la formation de très haut niveau, la réflexion stratégique. Il n’y a pas actuellement sur le continent africain de centre de réflexion stratégique qui permette de réfléchir à ces grands défis qui attendent le continent. C’est peut-être une opportunité pour la Côte d’Ivoire de se placer sur ce créneau en liaison avec l’Union Africaine. C’est une réflexion et une décision qui n’appartient qu’à la Côte d’Ivoire, mais pour lequel le Premier Ministre montre de l’intérêt.

Nous avons également parlé de tout ce qui pourrait lier l’outil de sécurité et défense à la formation de la jeunesse et peut-être au développement du pays au travers d’expériences que la Coopération française mène dans d’autres pays actuellement et qui voient l’outil de défense participer à la formation des jeunes, formation à des métiers ; métiers ensuite qui sont appliqués pendant un certain temps au profit du pays, au profit du développement du pays avant que la structure elle-même ne réinsère le jeune qui a été formé dans le tissu économique du pays. C’est une expérience qui semble intéresser le Premier Ministre, mais je crois que ça n’intéresse pas que le Premier Ministre, ça intéresse toutes les autorités de ce pays. Peut-être que nous pourrions, là aussi, cheminer ensemble, établir un partenariat qui permette de faire bénéficier notre expérience à la Côte d’Ivoire dans ce domaine.

Je crois que l’Ouest est une préoccupation comme le nord est une préoccupation, comme la région d’Abidjan est une préoccupation. Il y a beaucoup de préoccupations en Côte d’Ivoire, et justement c’est bien de poser cette réflexion, parce que nous sommes convenus avec le Premier Ministre que la réflexion devait être vraiment globale. Le regard qu’il fallait porter était un regard global. Bien sûr, en terme de sécurité, il n’y pas que les forces armées. On parle beaucoup des forces armées parce qu’elles ont beaucoup souffert ces derniers temps. Il y a aussi la Police, il y a aussi la Gendarmerie, il y a la protection civile, toutes celles-là sont les acteurs de la sécurité. C’est tout cela qu’il faut articuler ensemble de façon à avancer et construire un outil de sécurité qui tienne la route, qui soit bien coordonné, que chaque pilier soit bien coordonné avec l’autre. »

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