ETAT DES LIEUX SECURITAIRE : LES AUTORITES S’ENTRETIENNENT AVEC LES MILITAIRES
vendredi 22 avril 2011
Le Premier ministre, ministre de la Défense, M. Guillaume Soro, s’est entretenu, le vendredi 22 avril 2011, avec les principaux généraux de l’armée en présence du président Alassane Ouattara et de M. Hamed Bakayoko, ministre de l’Intérieur. La rencontre s’est tenue au Golf Hôtel d’Abidjan. Ci-dessous l’intégralité de l’intervention du Premier ministre et de celle du président Alassane Dramane Ouattara.
- Intervention du Premier ministre, ministre de la Défense :
Excellence Monsieur le président de la République de Côte d’Ivoire,
Messieurs les officiers généraux, officiers supérieurs
Mesdames et messieurs
Monsieur le président, vous me permettrez, avant d’aborder les questions essentielles de cette rencontre que vous avez autorisé avec nous, que le dise quelque chose sur votre armée, l’armée de Côte d’Ivoire. Vous avez là, Monsieur le président, tous les généraux que compte notre armée, en activités. Il y a seulement deux qui ne sont pas là : Le Général Vagba Faussignaux, qui est hospitalisé à la Pisam, son état de santé s’améliorera, et le Général Dogbo Blé. Il est en résidence avec nous, surveillé. Vous avez ici tous les officiers et commandants de groupements tactiques présents à Abidjan.
Monsieur le président, vous nous permettrez de faire l’état des lieux sécuritaire dans notre pays, après le 11 avril 2011. Monsieur le président, après les folles journées, au lendemain du 11 avril, la situation sécuritaire s’est notoirement améliorée. Cependant, il demeure bien des difficultés qu’il nous faut régler.
Monsieur le président, malheureusement, mais le devoir de vérité l’exigeant, il faut reconnaitre que les pillages des domiciles continuent, les vols des véhicules et autres biens continuent, les braquages de banques, autres exactions et les rackets se sont malheureusement amplifiés.
Monsieur le président, c’est face à ces défis et ces difficultés que nous sommes au quotidien confrontés. A cela s’ajoute la situation particulière de la commune de Yopougon, dont une bonne partie reste encore sous le contrôle des miliciens et autres mercenaires qui y font la loi. La commune d’Abobo, notamment le PK18, est encore contrôlée par des éléments se réclamant de Monsieur IB. La MACA (Maison d’Arrêt et d Correction d’Abidjan) est elle aussi occupée. De sorte que, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice a encore bien des difficultés à travailler.
Monsieur le président, ceci relève certainement d’une forme de relâchement de votre armée, de vos militaires. Relâchement qui ne dit pas son nom et qui implique et exige que nous nous ressaisissions.
Monsieur le président, depuis le 11 avril, nous avons essayé d’apporter des solutions. Entre autres, nous avons initié des réunions entre les généraux et les commandants des groupements tactiques, afin qu’ils se familiarisent et qu’on aboutisse à la réunification physique de l’armée, comme préconisé par l’Accord Politique de Ouagadougou. C’est pourquoi, il convient, Monsieur le président, de mettre de façon accéléré en formation le quota des 5000 soldats FAFN, comme stipulé par l’Accord complémentaire 4 de Ouagadougou.
Toutefois, les militaires n’étant pas des forces de maintien de l’ordre, Monsieur le président, vous, chef suprême des Armées, il faudra que les Généraux et moi-même puissions recevoir vos instructions sur la question. En ce qui concerne les communes de Yopougon et d’Abobo et la situation particulière de la MACA, il y a urgence à reprendre les choses en main impérativement, Monsieur le président, pour ordonner ce qu’il ya à faire.
Monsieur le président, il vous faut interdire les rackets, qui malheureusement portent gravement nuisance à l’économie de notre pays.
Monsieur le président, après cet état des lieux, nous voulons, le ministre de l’Intérieur et nous-mêmes, vous faire un certain nombre de propositions et de suggestions. En premier, relativement à la constitution de nos forces, il faut noter que la Police nationale, la Gendarmerie nationale ont plus ou moins été bien conservées. Il ne devrait pas avoir de difficultés à leur mise en place et en action.
Monsieur le président, nous sollicitons de vous quelques moyens matériels et financiers pour permettre à la Police nationale et à la Gendarmerie nationale de faire leur travail. En ce que concerne l’armée, certains militaires sont encore apeurés et sont pour la plupart du temps sans équipement. Il conviendrait d’y remédier.
Monsieur le président, nous tenons à votre disposition un plan média que nous avons élaboré pour la reprise. Ce plan média est assorti d’un chronogramme et d’une matrice d’actions, qui, si elles étaient validées par vous, nous permettrait, en relation avec nos généraux et officiers supérieurs, de nous mettre en œuvre. Nous sommes convaincus qu’une bonne mise en œuvre de cette matrice d’action devrait ramener le district d’Abidjan à une situation sécuritaire optimale.
Monsieur le président, voici ce qu’il nous a plu ce matin de vous présenter et votre armée est là, disponible et aux ordres.
Je vous remercie.
- Intervention du président Alassane Ouattara
Monsieur le Premier ministre, ministre de la Défense
Monsieur le ministre de l’Intérieur
Officiers généraux, officiers supérieurs et Commandants des différents groupements tactiques
Mesdames et messieurs
Vous savez que naturellement, je salue votre présence et j’ai demandé cette rencontre ce matin pour que nous fassions le point depuis notre dernière rencontre, il y a quelques jours. Je voudrais vous remercier pour votre engagement et vos efforts de collaboration pour restaurer l’unité de notre armée. Oui, cette unité est indispensable. Le Pays est unifié. Nous avons de grands défis, unifier notre armée. L’unification de l’armée est très clairement ma priorité et cela entre dans le cadre de la réconciliation dont je vous ai parlé il y a quelque temps. Je me félicite de l’allégeance de toutes les forces de la République dans un esprit de fraternité d’armes et de réconciliation. Cela va au-delà de l’armée.
Comme vous l’avez constaté au cours des derniers jours, tous les présidents d’institution, incarnant les institutions de la République sont venus également me présenter leur soutien et leur allégeance. Hier (jeudi 21 avril, ndlr) c’était le Conseil constitutionnel, avant-hier (mercredi 20 avril, ndlr), le président de l’Assemblée nationale, quelques jours auparavant, le président de la Cour suprême, le président du Conseil économique et social, le Grand chancelier, la Grande médiature, le procureur généra auprès de la Cour suprême. Et par conséquent, toutes les institutions de la République sont maintenant réunies pour que nous puissions nous consacrer à la tâche de rassembler notre nation. Car ce sont les institutions qui permettront une vraie réconciliation et un rassemblement de toutes les filles et tous les fils de Côte d’Ivoire.
Je vous invite donc à prôner au sein de vos troupes cet esprit de réconciliation, la réconciliation vraie, pour instaurer la grandeur de notre armée. Je note des progrès dans la sécurisation, Monsieur le Premier ministre, et je m’en félicite. La sécurisation du pays, mais également la sécurisation d’Abidjan. Bien entendu, il reste d’importants efforts à faire, notamment à Yopougon et à Abobo. Il existe et vous l’avez souligné des actes d’agression, de pillages, de vandalisme dans certaines communes d’Abidjan auxquels il faut mettre fin. Les Ivoiriens aspirent non seulement à la paix, mais également à la tranquillité. C’est leur droit. Nous avons un devoir de leur permettre de vivre dans la tranquillité.
Je vous demande de tout faire pour mettre fin, dans les plus brefs délais, aux agissements dont je viens de parler. J’insiste pour dire que l’état de belligérance est terminé. La guerre est terminée. Il faut que cela soit entendu de tous et de chacun. La guerre est terminée. La guerre est terminée en Côte d’Ivoire, le pays est réunifié. L’armée doit être réunifiée. La guerre est terminée. En tant que chef suprême des armées, je vous ordonne de procéder immédiatement au repli de toutes les unités combattantes dans leurs casernes et leurs bases d’origine, que se soit au sud comme au nord. Ceci est indispensable pour la bonne gestion de nos forces de défense et de sécurité. Les éléments doivent rentrer dans les casernes, les unités combattantes doivent rentrer dans les casernes. Le maintien de l’ordre doit être confié à la Police et à la Gendarmerie. C’est comme cela qu’il se doit.
Je vous ordonne donc de redéployer les forces de Police et de Gendarmerie dans les commissariats, les brigades des communes, afin qu’elles se mettent en ordre et en œuvre pour assurer la protection et la libre circulation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national. Je dois vous dire très sincèrement, mes chers frères, que vous avez besoin de reconquérir la confiance du peuple. Vous avez besoin de montrer au peule de Côte d’Ivoire que votre rôle est de protéger tous les citoyens sans distinction, sans discrimination et je tiens personnellement à la stricte application de ses mesures dans le discipline et dans une parfaite coordination de vos actions. Bien entendu, je demande à Monsieur le Premier ministre, ministre de la Défense et au ministre de l’Intérieur de veiller à la bonne application de ces mesures.
Chers frères, officiers généraux, officiers supérieurs, sous-officiers, je voudrais vous réitérer que j’ai une grande ambition pour notre armée. Ceux d’entre vous qui ont travaillé avec moi de 90 à 93 savent ce que j’ai fait pour l’armée, avec mon frère le Général Guéi. Je m’engage à nouveau à reprendre ce travail important qui a été fait pour notre armée à cette époque. L’armée a besoin de moyens, l’armée a besoin de matériels, l’armée a besoin de discipline et l’armée a besoin d’équité en son sein pour les promotions et les évolutions de carrière. Bien sûr, les Forces de défense et de sécurité ont besoin de logement, ont besoin de bien-être et ont besoin également d’être traitées comme des citoyens à part entière ayant la confiance de tous les ivoiriens. Je mettrai les moyens nécessaires pour une meilleure efficacité dans l’exécution de vos missions. Je voudrais que vous en soyez assuré.
Quant aux foyers de belligérance qui demeurent, je vous demande Monsieur le ministre de la Défense et Monsieur le ministre de la Sécurité de prendre toutes les dispositions pour mettre fin à ces belligérances. Que se soit à Yopougon ou à Abobo. Je vous instruis de demander aux chefs miliciens et de demander au Commandant Ibrahim Coulibaly de venir nous voir et de déposer les armes. Il faut que cela soit fait rapidement. Nul ne doit être détenteur d’armes de manière illégale. Je le dis en face de vous, officiers généraux et officier supérieurs. Si cela n’est pas le cas, votre rôle sera de les désarmer par la force. Nous n’accepterons pas de foyers de belligérance qui puissent inquiéter la tranquillité des Ivoiriens. Donc, je vous demande de les convoquer et de le leur dire dans les termes les plus claires et plus rapidement possible.
Je demande également au ministre de la Défense de faire le point des effectifs aussi bien des ex-Forces de Défense et de Sécurité que des ex-Forces Armées des Forces Nouvelles pour que j’aie une bonne appréciation de la réalité des effectifs. Vous direz peut-être parce que je suis d’abord un économiste et un banquier, mais pour payer des personnes, pour bien s’occuper de leur situation, il faut savoir combien elles sont. Nous n’avons pas une idée acte des effectifs aujourd’hui. Donc, je demande, que se soit le Général Mangou, le Général Bakayoko, que l’état des effectifs soit fait le plus rapidement possible. Que nous sachions quels sont les nombres que nous avons au niveau de l’armée, que se soit l’armée de terre, l’armée de l’air, la marine, les gendarmes, les policiers aussi bien au Nord comme au Sud.
Je voudrais dire qu’en vertu de l’accord de Ouagadougou, il ya 5000 jeunes qui ont été recrutés. Ces jeunes doivent être formés. Je prends l’engagement de leur verser un pécule dès la fin de ce mois d’avril jusqu’à ce que leur intégration effective se fasse dans l’armée régulière. Quant aux éléments qui ont participé au CCI (Centre de Commandement intégré, ndlr), je crois qu’ils sont 4000, si je ne me trompe. 600 formés à Pretoria au niveau de la Police et 3400. Ces 4000 doivent être également intégrés immédiatement dans les effectifs de notre Force de Défense et de Sécurité. Si tel n’est pas le cas, je prendrai les décisions pour que les pécules leur soient versés également à la fin de ce mois. Nul le doit être oublié dans la régularisation des salaires et des arriérés de salaires que j’ai annoncé hier.
Nous nous sommes battus pendant des semaines, pendant que la crise était à son paroxysme pour nous assurer que nous aurons les moyens financiers pour que les Ivoiriens ne souffrent plus de ces questions de salaires. Nous nous sommes battus pou que le Nigéria, notre grand ami nous fasse parvenir dans les plus brefs délais du brut, du pétrole avec des délais de paiement de trois mois pour que la Côte d’Ivoire n’ai pas de rupture de stock d’essence, de fuel et ainsi de suite. J’ai demandé également au président Jonathan (Goodluck, ndlr) de nous envoyer une cargaison de gaz butane ; Et j demande aux commerçants, aux transporteurs de se mettre en route pour que les vivres puissent également être convoyés vers les grands centres urbains. Je voudrais demander aux uns et aux autres d’arrêter le racket. J’insiste d’arrêter le racket. En 93, nous avons déshabillé nombre de policier, de gendarmes et de militaires à cause du racket. Monsieur le ministre de la Défense, soyez sans pitié. Monsieur le ministre de l’Intérieur, les personnes responsables de racket doivent être sanctionnées et doivent radiées immédiatement des rangs de nos Forces de défense et de sécurité. Je crois que la chienlit a assez duré. Il faut mettre fin à cela et des dispositions doivent être prises pour qu’il en soit ainsi.
Je vous demande chers frères, officiers généraux, officiers supérieurs de nous redonner notre fierté en notre armée nationale, en nos Forces de défense et de sécurité. La Côte d’Ivoire a besoin de se reconstruire. Les Ivoiriens ont besoin de se réconcilier. Nous avons besoin de nous rassembler. Mais ceci ne sera possible que si la sécurité et la tranquillité sont là pour chacun des citoyens que se soit à Abidjan ou à l’intérieur du pays. Je voudrais compter sur vous et je vous mets en mission pour que dans les jours qui viennent, les militaires retournent ne caserne, les policiers aillent dans les commissariats, les gendarmes dans les brigades de gendarmerie à Abidjan comme à l’intérieur du pays. Je demande à Monsieur le ministre de la Défense, à Monsieur le ministre de la sécurité de me faire un point sur ces questions dans les tous prochains jours.
Officiers généraux, officiers supérieurs, je vous mets en mission. La Nation compte sur vous. La Nation peut être fière de vous. Les Ivoiriens peuvent retrouver confiance en leur armée. Tout dépend de vous. Je vous remercie.
Excellence Monsieur le président de la République de Côte d’Ivoire,
Messieurs les officiers généraux, officiers supérieurs
Mesdames et messieurs
Monsieur le président, vous me permettrez, avant d’aborder les questions essentielles de cette rencontre que vous avez autorisé avec nous, que le dise quelque chose sur votre armée, l’armée de Côte d’Ivoire. Vous avez là, Monsieur le président, tous les généraux que compte notre armée, en activités. Il y a seulement deux qui ne sont pas là : Le Général Vagba Faussignaux, qui est hospitalisé à la Pisam, son état de santé s’améliorera, et le Général Dogbo Blé. Il est en résidence avec nous, surveillé. Vous avez ici tous les officiers et commandants de groupements tactiques présents à Abidjan.
Monsieur le président, vous nous permettrez de faire l’état des lieux sécuritaire dans notre pays, après le 11 avril 2011. Monsieur le président, après les folles journées, au lendemain du 11 avril, la situation sécuritaire s’est notoirement améliorée. Cependant, il demeure bien des difficultés qu’il nous faut régler.
Monsieur le président, malheureusement, mais le devoir de vérité l’exigeant, il faut reconnaitre que les pillages des domiciles continuent, les vols des véhicules et autres biens continuent, les braquages de banques, autres exactions et les rackets se sont malheureusement amplifiés.
Monsieur le président, c’est face à ces défis et ces difficultés que nous sommes au quotidien confrontés. A cela s’ajoute la situation particulière de la commune de Yopougon, dont une bonne partie reste encore sous le contrôle des miliciens et autres mercenaires qui y font la loi. La commune d’Abobo, notamment le PK18, est encore contrôlée par des éléments se réclamant de Monsieur IB. La MACA (Maison d’Arrêt et d Correction d’Abidjan) est elle aussi occupée. De sorte que, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice a encore bien des difficultés à travailler.
Monsieur le président, ceci relève certainement d’une forme de relâchement de votre armée, de vos militaires. Relâchement qui ne dit pas son nom et qui implique et exige que nous nous ressaisissions.
Monsieur le président, depuis le 11 avril, nous avons essayé d’apporter des solutions. Entre autres, nous avons initié des réunions entre les généraux et les commandants des groupements tactiques, afin qu’ils se familiarisent et qu’on aboutisse à la réunification physique de l’armée, comme préconisé par l’Accord Politique de Ouagadougou. C’est pourquoi, il convient, Monsieur le président, de mettre de façon accéléré en formation le quota des 5000 soldats FAFN, comme stipulé par l’Accord complémentaire 4 de Ouagadougou.
Toutefois, les militaires n’étant pas des forces de maintien de l’ordre, Monsieur le président, vous, chef suprême des Armées, il faudra que les Généraux et moi-même puissions recevoir vos instructions sur la question. En ce qui concerne les communes de Yopougon et d’Abobo et la situation particulière de la MACA, il y a urgence à reprendre les choses en main impérativement, Monsieur le président, pour ordonner ce qu’il ya à faire.
Monsieur le président, il vous faut interdire les rackets, qui malheureusement portent gravement nuisance à l’économie de notre pays.
Monsieur le président, après cet état des lieux, nous voulons, le ministre de l’Intérieur et nous-mêmes, vous faire un certain nombre de propositions et de suggestions. En premier, relativement à la constitution de nos forces, il faut noter que la Police nationale, la Gendarmerie nationale ont plus ou moins été bien conservées. Il ne devrait pas avoir de difficultés à leur mise en place et en action.
Monsieur le président, nous sollicitons de vous quelques moyens matériels et financiers pour permettre à la Police nationale et à la Gendarmerie nationale de faire leur travail. En ce que concerne l’armée, certains militaires sont encore apeurés et sont pour la plupart du temps sans équipement. Il conviendrait d’y remédier.
Monsieur le président, nous tenons à votre disposition un plan média que nous avons élaboré pour la reprise. Ce plan média est assorti d’un chronogramme et d’une matrice d’actions, qui, si elles étaient validées par vous, nous permettrait, en relation avec nos généraux et officiers supérieurs, de nous mettre en œuvre. Nous sommes convaincus qu’une bonne mise en œuvre de cette matrice d’action devrait ramener le district d’Abidjan à une situation sécuritaire optimale.
Monsieur le président, voici ce qu’il nous a plu ce matin de vous présenter et votre armée est là, disponible et aux ordres.
Je vous remercie.
- Intervention du président Alassane Ouattara
Monsieur le Premier ministre, ministre de la Défense
Monsieur le ministre de l’Intérieur
Officiers généraux, officiers supérieurs et Commandants des différents groupements tactiques
Mesdames et messieurs
Vous savez que naturellement, je salue votre présence et j’ai demandé cette rencontre ce matin pour que nous fassions le point depuis notre dernière rencontre, il y a quelques jours. Je voudrais vous remercier pour votre engagement et vos efforts de collaboration pour restaurer l’unité de notre armée. Oui, cette unité est indispensable. Le Pays est unifié. Nous avons de grands défis, unifier notre armée. L’unification de l’armée est très clairement ma priorité et cela entre dans le cadre de la réconciliation dont je vous ai parlé il y a quelque temps. Je me félicite de l’allégeance de toutes les forces de la République dans un esprit de fraternité d’armes et de réconciliation. Cela va au-delà de l’armée.
Comme vous l’avez constaté au cours des derniers jours, tous les présidents d’institution, incarnant les institutions de la République sont venus également me présenter leur soutien et leur allégeance. Hier (jeudi 21 avril, ndlr) c’était le Conseil constitutionnel, avant-hier (mercredi 20 avril, ndlr), le président de l’Assemblée nationale, quelques jours auparavant, le président de la Cour suprême, le président du Conseil économique et social, le Grand chancelier, la Grande médiature, le procureur généra auprès de la Cour suprême. Et par conséquent, toutes les institutions de la République sont maintenant réunies pour que nous puissions nous consacrer à la tâche de rassembler notre nation. Car ce sont les institutions qui permettront une vraie réconciliation et un rassemblement de toutes les filles et tous les fils de Côte d’Ivoire.
Je vous invite donc à prôner au sein de vos troupes cet esprit de réconciliation, la réconciliation vraie, pour instaurer la grandeur de notre armée. Je note des progrès dans la sécurisation, Monsieur le Premier ministre, et je m’en félicite. La sécurisation du pays, mais également la sécurisation d’Abidjan. Bien entendu, il reste d’importants efforts à faire, notamment à Yopougon et à Abobo. Il existe et vous l’avez souligné des actes d’agression, de pillages, de vandalisme dans certaines communes d’Abidjan auxquels il faut mettre fin. Les Ivoiriens aspirent non seulement à la paix, mais également à la tranquillité. C’est leur droit. Nous avons un devoir de leur permettre de vivre dans la tranquillité.
Je vous demande de tout faire pour mettre fin, dans les plus brefs délais, aux agissements dont je viens de parler. J’insiste pour dire que l’état de belligérance est terminé. La guerre est terminée. Il faut que cela soit entendu de tous et de chacun. La guerre est terminée. La guerre est terminée en Côte d’Ivoire, le pays est réunifié. L’armée doit être réunifiée. La guerre est terminée. En tant que chef suprême des armées, je vous ordonne de procéder immédiatement au repli de toutes les unités combattantes dans leurs casernes et leurs bases d’origine, que se soit au sud comme au nord. Ceci est indispensable pour la bonne gestion de nos forces de défense et de sécurité. Les éléments doivent rentrer dans les casernes, les unités combattantes doivent rentrer dans les casernes. Le maintien de l’ordre doit être confié à la Police et à la Gendarmerie. C’est comme cela qu’il se doit.
Je vous ordonne donc de redéployer les forces de Police et de Gendarmerie dans les commissariats, les brigades des communes, afin qu’elles se mettent en ordre et en œuvre pour assurer la protection et la libre circulation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national. Je dois vous dire très sincèrement, mes chers frères, que vous avez besoin de reconquérir la confiance du peuple. Vous avez besoin de montrer au peule de Côte d’Ivoire que votre rôle est de protéger tous les citoyens sans distinction, sans discrimination et je tiens personnellement à la stricte application de ses mesures dans le discipline et dans une parfaite coordination de vos actions. Bien entendu, je demande à Monsieur le Premier ministre, ministre de la Défense et au ministre de l’Intérieur de veiller à la bonne application de ces mesures.
Chers frères, officiers généraux, officiers supérieurs, sous-officiers, je voudrais vous réitérer que j’ai une grande ambition pour notre armée. Ceux d’entre vous qui ont travaillé avec moi de 90 à 93 savent ce que j’ai fait pour l’armée, avec mon frère le Général Guéi. Je m’engage à nouveau à reprendre ce travail important qui a été fait pour notre armée à cette époque. L’armée a besoin de moyens, l’armée a besoin de matériels, l’armée a besoin de discipline et l’armée a besoin d’équité en son sein pour les promotions et les évolutions de carrière. Bien sûr, les Forces de défense et de sécurité ont besoin de logement, ont besoin de bien-être et ont besoin également d’être traitées comme des citoyens à part entière ayant la confiance de tous les ivoiriens. Je mettrai les moyens nécessaires pour une meilleure efficacité dans l’exécution de vos missions. Je voudrais que vous en soyez assuré.
Quant aux foyers de belligérance qui demeurent, je vous demande Monsieur le ministre de la Défense et Monsieur le ministre de la Sécurité de prendre toutes les dispositions pour mettre fin à ces belligérances. Que se soit à Yopougon ou à Abobo. Je vous instruis de demander aux chefs miliciens et de demander au Commandant Ibrahim Coulibaly de venir nous voir et de déposer les armes. Il faut que cela soit fait rapidement. Nul ne doit être détenteur d’armes de manière illégale. Je le dis en face de vous, officiers généraux et officier supérieurs. Si cela n’est pas le cas, votre rôle sera de les désarmer par la force. Nous n’accepterons pas de foyers de belligérance qui puissent inquiéter la tranquillité des Ivoiriens. Donc, je vous demande de les convoquer et de le leur dire dans les termes les plus claires et plus rapidement possible.
Je demande également au ministre de la Défense de faire le point des effectifs aussi bien des ex-Forces de Défense et de Sécurité que des ex-Forces Armées des Forces Nouvelles pour que j’aie une bonne appréciation de la réalité des effectifs. Vous direz peut-être parce que je suis d’abord un économiste et un banquier, mais pour payer des personnes, pour bien s’occuper de leur situation, il faut savoir combien elles sont. Nous n’avons pas une idée acte des effectifs aujourd’hui. Donc, je demande, que se soit le Général Mangou, le Général Bakayoko, que l’état des effectifs soit fait le plus rapidement possible. Que nous sachions quels sont les nombres que nous avons au niveau de l’armée, que se soit l’armée de terre, l’armée de l’air, la marine, les gendarmes, les policiers aussi bien au Nord comme au Sud.
Je voudrais dire qu’en vertu de l’accord de Ouagadougou, il ya 5000 jeunes qui ont été recrutés. Ces jeunes doivent être formés. Je prends l’engagement de leur verser un pécule dès la fin de ce mois d’avril jusqu’à ce que leur intégration effective se fasse dans l’armée régulière. Quant aux éléments qui ont participé au CCI (Centre de Commandement intégré, ndlr), je crois qu’ils sont 4000, si je ne me trompe. 600 formés à Pretoria au niveau de la Police et 3400. Ces 4000 doivent être également intégrés immédiatement dans les effectifs de notre Force de Défense et de Sécurité. Si tel n’est pas le cas, je prendrai les décisions pour que les pécules leur soient versés également à la fin de ce mois. Nul le doit être oublié dans la régularisation des salaires et des arriérés de salaires que j’ai annoncé hier.
Nous nous sommes battus pendant des semaines, pendant que la crise était à son paroxysme pour nous assurer que nous aurons les moyens financiers pour que les Ivoiriens ne souffrent plus de ces questions de salaires. Nous nous sommes battus pou que le Nigéria, notre grand ami nous fasse parvenir dans les plus brefs délais du brut, du pétrole avec des délais de paiement de trois mois pour que la Côte d’Ivoire n’ai pas de rupture de stock d’essence, de fuel et ainsi de suite. J’ai demandé également au président Jonathan (Goodluck, ndlr) de nous envoyer une cargaison de gaz butane ; Et j demande aux commerçants, aux transporteurs de se mettre en route pour que les vivres puissent également être convoyés vers les grands centres urbains. Je voudrais demander aux uns et aux autres d’arrêter le racket. J’insiste d’arrêter le racket. En 93, nous avons déshabillé nombre de policier, de gendarmes et de militaires à cause du racket. Monsieur le ministre de la Défense, soyez sans pitié. Monsieur le ministre de l’Intérieur, les personnes responsables de racket doivent être sanctionnées et doivent radiées immédiatement des rangs de nos Forces de défense et de sécurité. Je crois que la chienlit a assez duré. Il faut mettre fin à cela et des dispositions doivent être prises pour qu’il en soit ainsi.
Je vous demande chers frères, officiers généraux, officiers supérieurs de nous redonner notre fierté en notre armée nationale, en nos Forces de défense et de sécurité. La Côte d’Ivoire a besoin de se reconstruire. Les Ivoiriens ont besoin de se réconcilier. Nous avons besoin de nous rassembler. Mais ceci ne sera possible que si la sécurité et la tranquillité sont là pour chacun des citoyens que se soit à Abidjan ou à l’intérieur du pays. Je voudrais compter sur vous et je vous mets en mission pour que dans les jours qui viennent, les militaires retournent ne caserne, les policiers aillent dans les commissariats, les gendarmes dans les brigades de gendarmerie à Abidjan comme à l’intérieur du pays. Je demande à Monsieur le ministre de la Défense, à Monsieur le ministre de la sécurité de me faire un point sur ces questions dans les tous prochains jours.
Officiers généraux, officiers supérieurs, je vous mets en mission. La Nation compte sur vous. La Nation peut être fière de vous. Les Ivoiriens peuvent retrouver confiance en leur armée. Tout dépend de vous. Je vous remercie.
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