ADRESSE A LA NATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A L’OCCASION DU 47ème ANNIVERSAIRE DE L’INDEPENDANCE DE LA CÔTE D’IVOIRE
8 Août 2007

Ivoiriennes, <br> Ivoiriens, <br> Mes chers compatriotes, <br> Chers amis de la Côte d’Ivoire. <br> Je suis particulièrement heureux et fier de m’adresser à vous ce soir, à l’occasion du 47ème anniversaire de l’accession de la Côte d’Ivoire, notre pays, à l’indépendance. Après quatre éditions successives dans un pays divisé en zones ; (zone gouvernementale, zone de confiance, zone Centre Nord Ouest), la fête nationale est célébrée cette année dans un contexte différent, marqué par la restauration progressive de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire et la disparition progressive des zones.
Ivoiriens,
Mes chers compatriotes,
Chers amis de la Côte d’Ivoire.
Je suis particulièrement heureux et fier de m’adresser à vous ce soir, à l’occasion du 47ème anniversaire de l’accession de la Côte d’Ivoire, notre pays, à l’indépendance. Après quatre éditions successives dans un pays divisé en zones ; (zone gouvernementale, zone de confiance, zone Centre Nord Ouest), la fête nationale est célébrée cette année dans un contexte différent, marqué par la restauration progressive de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire et la disparition progressive des zones.
Pour la première fois, depuis 2002, des membres du Gouvernement sont commis pour présider des cérémonies de commémoration de la fête de l’indépendance dans tout le pays sans distinction de zones.
Le lundi 30 juillet 2007 à Bouaké, devant la nation et en présence de six Chefs d’Etat africains, de représentants de pays amis et d’Institutions internationales, le Premier ministre Guillaume Soro et moi-même, avons solennellement proclamé la fin de la guerre en Côte d’Ivoire, au cours d’une cérémonie grandiose de la « Flamme de la paix. »
Je voudrais féliciter à nouveau ce soir le Premier Ministre, le Gouvernement et toutes les personnes qui ont contribué à la parfaite organisation et au succès de cette cérémonie. Je salue tous les soldats des Forces de Défense et de Sécurité et les soldats des forces Armées des Forces Nouvelles dont la contribution a été déterminante au succès de la fête.
J’ai adressé en votre nom une lettre de remerciements à chacun des Chefs d’Etat qui nous ont fait l’honneur et l’amitié de venir partager ce moment avec nous. Il s’agit des Présidents Thabo Mbeki d’Afrique du Sud, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Yayi Boni du Bénin, Faure Gnassingbé du Togo, Amadou Toumani Touré du Mali et Joao Bernardo Vieira de la Guinée Bissau.
La cérémonie de Bouaké est l’aboutissement d’un long processus. Je me dois de saluer ici spécialement le Président Thabo M’Beki qui a été le médiateur de l’Union Africaine et qui a organisé à Ouagadougou le 26 septembre 2006 une rencontre entre le Président Compaoré et moi-même sur la crise ivoirienne. Cette rencontre peut être considérée comme le prélude à la facilitation confiée au Président Compaoré.
Je remercie tous les Chefs d’Etat qui ont dépêché des représentants à Bouaké pour la circonstance : Les Présidents Eduardo Dos Santos, représenté par le premier vice-président de l’Assemblée Nationale d’Angola, John Kufuor, représenté par son Ministre des Affaires Etrangères, Abdoulaye Wade, représenté par son Ministre des Affaires Etrangères, Mamadou Tandja représenté par son Premier Ministre.
Je salue d’une façon particulière nos amis de la Communauté Sant’Egidio dont la délégation était conduite par Mario Giro. Je remercie le Corps diplomatique dans son ensemble, tous les pays et toutes les organisations internationales représentées à Bouaké. Je n’oublie pas les soldats des forces internationales qui ont pris une part significative à l’organisation de la cérémonie. Je remercie les ressortissants des pays voisins et tous les étrangers vivant en Côte d’Ivoire pour leur implication dans le processus de paix.
Enfin, mes chers compatriotes, je voudrais vous dire ma fierté, à vous tous : artistes, sportifs, jeunes, femmes, représentants de la société civile, leaders politiques, autorités religieuses et traditionnelles, de toutes les régions de la Côte d’Ivoire, pour votre mobilisation extraordinaire, ce lundi 30 juillet 2007 à Bouaké, autour de la paix, autour de l’unité retrouvée.
Souvenons-nous de tous les morts de cette guerre fratricide et prenons tous l’engagement que cela n’arrivera plus dans notre pays. A force de proclamer que la paix était une seconde religion, les Ivoiriens avaient fini par oublier que cela n’arrivait pas qu’aux autres. Souvenons-nous aussi de tous ceux que la guerre a marqués à vie : les handicapés, les veufs et les veuves, les orphelins.
Mes chers compatriotes,
Chers amis de la Côte d’Ivoire,
A Bouaké, nous avons tourné la page de la guerre, nous avons pris l’engagement de construire la paix. Mais en démocratie, la paix se construit par les élections. La cérémonie de Bouaké était donc une étape indispensable qui, avec le dépôt des armes, va nous permettre de mettre fin aux circonstances imposées par la guerre, notamment l’atteinte à l’intégrité du territoire qui, au regard de notre Constitution, rend impossible le déroulement normal de toute élection politique en Côte d’Ivoire. Il fallait lever cet obstacle pour sortir le pays de la situation d’exception et mettre par-là même les élections à venir à l’abri de toute contestation d’ordre constitutionnel.
Depuis le début de la guerre, tout ce que j’ai entrepris n’avait pour but que la réunification du pays. Si j’ai initié le dialogue direct et signé l’Accord Politique de Ouagadougou, c’est pour obtenir cette réunification afin d’aller aux élections. Les élections sont donc désormais pour moi le seul objectif en vue duquel tout le reste du processus de paix devra être mis en œuvre.
Sur ce point, je considère qu’il y a deux groupes de mesures dans les propositions ayant abouti à l’Accord de Ouagadougou et au contexte politique actuel. Le premier groupe comprend toutes les mesures relatives à l’environnement social des élections. Il s’agit notamment de la mise en route du Service civique national, de l’aide au retour des déplacés de guerre et, de manière générale, des mesures inscrites au point VI de l’Accord de Ouagadougou visant à consolider la réconciliation nationale, la paix, la sécurité et .la libre circulation des personnes et des biens. Ces mesures sont importantes. Il nous faudra les prendre et nous les prendrons à temps pour faciliter l’organisation des élections. Le deuxième groupe de mesures contenues dans l’Accord de Ouagadougou, comprend toutes les actions relatives à l’environnement et au cadre juridique et politique des élections. Ces mesures sont non seulement importantes mais elles ne peuvent plus être différées car elles conditionnent directement la sortie de crise par les élections. Il s’agit en particulier de tout ce qui concerne le processus électoral. Nous devons comprendre que nous devons organiser les élections d’abord pour nous-mêmes, parce que notre Nation, nos Institutions et notre peuple en ont besoin. Les élections sont ensuite un moyen de bonne gouvernance. Nous ambitionnons de faire de la Côte d’Ivoire un Etat démocratique. Le critère principal de la démocratie, est la désignation par le peuple de ses dirigeants au moyen d’élections justes et transparentes. La Côte d’Ivoire ne doit pas donner l’impression qu’elle retarde les élections qui seules confèrent la légitimité à tout dirigeant dans un régime démocratique. Enfin, dans notre système constitutionnel, dès lors que le mandat du Président de la République en fonction, vient à expiration, ce qui est le cas depuis le 26 octobre 2005, toutes les Institutions de la République fonctionnent en vue des élections. Mieux, elles ne retrouveront leur fonctionnement normal et régulier qu’après les élections. C’est pourquoi il nous faut rapidement organiser les élections pour sortir d’une situation certes constitutionnelle mais exceptionnelle. Je demande au Premier Ministre dont c’est la mission principale, au gouvernement, à l’administration redéployée, aux magistrats, à la Commission Electorale Indépendante et à ses démembrements, aux partis et groupements politiques, à la société civile de s’engager résolument, chacun en ce qui le concerne, dans les préparatifs des élections. La Côte d’Ivoire doit à présent faire le dernier pas pour sortir définitivement de la crise. Dans l’immédiat, il faudra reprendre les audiences foraines, en tirant les leçons de l’échec de 2006. Les audiences foraines telles qu’elles avaient été envisagées avant l’Accord de Ouagadougou ont échoué parce qu’on a voulu contourner la loi. Il faut rappeler en effet ce que sont les audiences foraines et à quoi elles servent. Dans notre système judiciaire en principe, le tribunal rend la justice à son siège, au palais de justice. Lorsqu’un juge sort pour exercer ses fonctions, et spécifiquement en ce qui concerne les audiences foraines, le tribunal se déplace pour rendre une justice de proximité de façon circonstancielle et pendant une période limitée dans le temps. L’objet spécifique des audiences foraines qui vont reprendre, c’est la délivrance de jugements supplétifs d’acte de naissance. De là découlent les remarques suivantes : Premièrement : Les audiences foraines serviront à rendre des jugements supplétifs d’actes d’état civil. Elles ne serviront qu’à cela.
Les audiences foraines qui vont reprendre ne seront donc pas le lieu d’appeler les populations à venir demander des certificats de nationalité. Pour n’avoir pas tenu compte de cela la première fois, pour avoir voulu donner aux audiences foraines un objectif autre que celui prévu par la loi, l’opération d’audience foraine a échoué.
Deuxièmement : Les audiences foraines ne sont pas accessibles à tous :
Toutes les personnes nées en Côte d’Ivoire, qu’elles soient ivoiriennes ou étrangères, mais qui ont déjà eu des actes d’état civil, ne pourront accéder aux audiences foraines. Toutes les personnes nées à l’étranger, qu’elles soient ivoiriennes ou étrangères, ne pourront accéder aux audiences foraines.
Seules ont le droit de se présenter aux audiences foraines les personnes nées en Côte d’Ivoire de nationalité ivoirienne ou étrangère qui n’ont jamais été déclarées à l’état civil.
Nous voulons des élections pour sortir de la crise. Mais nous voulons des élections propres. Nous voulons que celui qui gagne soit effectivement le choix de la majorité des Ivoiriens. C’est pourquoi nous nous opposons à la fraude. Tous ceux qui se rendront coupables, au cours de ces audiences foraines, de faux témoignages ou de faux dans les documents administratifs seront poursuivis, jugés et condamnés.
J’invite donc les magistrats qui ont été désignés conformément à nos lois et à l’Accord de Ouagadougou, à faire preuve- de rigueur et de sens de l’Etat pour exercer leur mission dans le strict respect de la loi, afin de permettre à notre pays de consolider les acquis du processus de sortie de crise.
Les audiences foraines vont donc reprendre. Les derniers obstacles à leur tenue sont en train d’être levés avec le redéploiement de l’Administration et bientôt le dépôt de toutes les armes.
Les Préfets ont été nommés et redéployés. Dans quelques jours, ils seront rejoints .par les Sous-préfets et les Maires, autorités compétentes en matière d’état civil et qui seront sollicitées en amont et en aval du processus d’audiences foraines.
En amont, les autorités préfectorales encadreront les populations concernées par les audiences foraines. En aval, le corps préfectoral et les autorités municipales seront sollicités pour transcrire dans les registres d’état civil, conformément à la législation en vigueur, les actes délivrés par les magistrats. L’identification pourra alors démarrer, selon les dispositions de l’Accord de Ouagadougou.
Mes chers compatriotes,
Chers amis de la Côte d’Ivoire.
Je suis pour des élections justes, transparentes et ouvertes en Côte d’Ivoire. Quand je dis souvent que les élections de 2000 s’étaient déroulées dans des conditions calamiteuses, c’est parce que sur 18 candidatures présentées, 13 avaient été rejetées. Aujourd’hui la situation a changé. Le 02 mai 2005, j’ai signé, conformément à l’Accord de Pretoria, la décision n001 permettant à tous les signataires de l’Accord de Linas Marcoussis de désigner des candidats à la prochaine élection présidentielle. La compétition sera donc ouverte et nul ne pourra prendre prétexte du rejet de sa candidature pour jeter le discrédit sur ce scrutin. Comme nous le constatons tous, l’Accord de Ouagadougou, signé à l’issue du dialogue direct inter-ivoirien est aujourd’hui le seul cadre de référence pour le règlement de la crise Ivoirienne. La présence à la cérémonie de la Flamme de la Paix à Bouaké de Chefs d’Etat de pays africains frères, témoigne de l’adhésion de l’Afrique au processus de sortie de crise initié par les Ivoiriens. La Résolution 1765 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée le 1 7 juillet 2007 donne la caution de la communauté internationale à l’initiative nationale de paix. Nous n’avons pas le droit de décevoir l’immense espoir que nous avons suscité en nous-mêmes, dans la sous région Ouest-africaine, en Afrique et dans le monde. Nous bénéficions désormais d’un environnement international favorable. A nous de savoir en tirer profit pour consolider la paix et la réconciliation nationale, conditions nécessaires à la reconstruction du pays et à la relance de notre économie. D’ores et déjà, l’Accord Politique de Ouagadougou a donné un nouvel élan à la normalisation de la situation économique et financière de la Côte d’Ivoire. La projection de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) pour l’année 2007 est fixée à 1,5%. Pour renforcer les bases d’une reprise économique plus vigoureuse, un programme d’Assistance d’Urgence Post Conflit (AUPC) a été négocié avec le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement. Ce programme a été approuvé sans réserve, le vendredi 03 août 2007 par le Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International. A travers ce programme, la Côte d’Ivoire renoue avec la Communauté Financière Internationale, pour soutenir les réformes nécessaires, notamment dans la gestion des finances publiques, le secteur du pétrole et de l’électricité, la filière café-cacao et le secteur financier. Outre cet accord important, nous envisageons avec confiance, la conclusion très prochaine d’un programme de Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC). Le but ultime est de pouvoir bénéficier de l’initiative d’allègement de la dette, tant bilatérale que multilatérale, c’est-à-dire de replacer dès cette année, les relations entre la Côte d’Ivoire et la communauté financière internationale au niveau où elles étaient en septembre 2002. En appui à ce programme, la Banque Mondiale a consenti un don d’un montant d’environ 60 milliards de FCF A, en vue de soutenir la mise en œuvre de certains volets du programme de sortie de crise. Enfin, la table ronde des bailleurs de fonds, organisée le 18 juillet 2007, a permis d’enregistrer des annonces d’appuis financiers de l’ordre de 180 milliards de FCF A. Il revient donc à nos services compétents de mettre en œuvre les diligences appropriées pour le décaissement effectif des appuis annoncés.
C’est le lieu de saluer l’ensemble de la communauté financière internationale ainsi que les partenaires au développement pour leur réengagement aux côtés de la Côte d’Ivoire, dans la mise en œuvre de son programme de sortie de crise.
La confiance retrouvée devra favoriser le lancement d’importants projets d’investissement : les travaux de construction pour le transfert de la capitale à Yamoussoukro, la poursuite des travaux de l’Autoroute du Nord dont le démarrage est effectif, le projet d’extension et de modernisation du Port Autonome d’Abidjan qui sera lancé au mois de septembre 2007, etc.
Ces efforts permettent d’envisager une relance plus forte de la croissance économique pour la création d’emplois, et par voie de conséquence, la réduction de la pauvreté.
C’est pourquoi nous devons sortir au plus vite de la crise politique par les élections. Si nous sommes tous de bonne foi, si chacun est déterminé, comme je le suis, à ce que les élections aient lieu, nous pouvons organiser l’élection présidentielle dès la fin de cette année, dès le mois de décembre 2007. C’est le pari que je voudrais voir les Ivoiriens tenir, pour la paix en Côte d’Ivoire, pour la réconciliation nationale et pour l’avenir du pays.
Vive la Côte d’Ivoire une et indivisible !
Vive la réconciliation !
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !
Agenda
▶ Affectations en 6ième et en 2nde – Toute l’étendue du territoire (Côte d’Ivoire)
▶ 2ième édition de la Foire Nationale de l'Emploi et du Recrutement – (Yamoussoukro)
▶ 1ère édition du Salon du crédit et financement de Côte d'Ivoire (SCRED) – Thème : « Accès au crédit : moteur essentiel pour le développement des entreprises et de l'économie ivoirienne » - Parc des Expositions d'Abidjan (Port-Bouët)
▶ 27ième édition du Championnat d'Afrique Féminin de Basket-ball (Afro-basket 2025) – Palais des Sports (Treichville-Abidjan)
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