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MINES DE L’OUEST : UNE TABLE RONDE POUR ANALYSER LES GRANDS PROJETS

lundi 04 octobre 2010


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Une table ronde sur les grands projets miniers de l’ouest de la Côte d’Ivoire a été organisée, le lundi 4 octobre 2010, à l‘initiative de la Société pour le Développement Minier de la Côte d’Ivoire (SODEMI). C’est la salle Abissa de l’Hôtel Pullman qui a abrité cette séance de travail placée sous la présidence de M. Augustin Comoé, ministre des Mines et de l’Energie.


M. Zabi Kouadio, Conseiller spécial du Président de la République chargé des Mines et de l’Energie, des représentants de nombreuses structures étatiques, des investisseurs financiers, les opérateurs du secteur minier, ainsi que des consultants ont pris part à cette table ronde dédiée à la problématique des infrastructures nécessaires à la mise en valeur des gisements miniers du Grand Ouest.
Dans son allocution d’ouverture, le ministre des Mines et de l’Energie a mis l’accent sur la transformation sur place des produits miniers afin d’accroître la rentabilité des exploitations. Pour lui, la mise en ouvre des projets miniers de l’Ouest doit tourner le dos à l’exportation des matières premières à l’état brut qui ne réalise pas de plus-value. Il a révélé que l’Etat ivoirien mise désormais sur les mines pour enclencher un nouveau cycle de développement après celui qu’a permis de réaliser l’exploitation agricole.
M. Adou Mbé, Directeur Général des Mines et de la Géologie a dit que les mines peuvent participer au développement économique de la Côte d’Ivoire. Selon lui, la condition est le développement des infrastructures, fer de lance de la mise en valeur des grands projets de l’ouest montagneux. C’est pour lui une voie pour faire passer la Côte d’Ivoire « d’un pays agricole à un pays minier ».
A sa suite, M. Kadjo Kouamé, Directeur Général de la SODEMI a présenté les grands projets miniers de l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Il ressort de son exposé que c’est depuis les années 1970 que les principales découvertes de gisements ont été faites. Ces découvertes ont révélé le grand potentiel minier du Grand Ouest qui regorge d’importantes ressources minières dont le fer, le nickel, le cuivre, le manganèse etc. Mais celles-ci sont inexploitées pour manque d’infrastructures.
Aujourd’hui, l’objectif fixé au secteur des mines et de l’énergie est de réaliser 8 à 10 % du PIB de la Côte d’Ivoire. Aussi, la SODEMI veut-elle créer un consortium entre partenaires miniers et opérateurs financiers pour la construction des infrastructures que sont le chemin de fer et le terminal minéralier du Port Autonome de San Pedro. Cela devrait permettre, à la date démarrage estimée à 2014, l’écoulement de 12.000.000 tonnes de fer du Mont Klahoyo, 12.000.000 tonnes par an de nickel et cobalt du Mont Gao.

Ces exploitations nécessitent une puissance énergétique comprise entre 50 et 70 Mégawatts(MW). Vu le caractère transversal des investissements en infrastructures à réaliser, la SODEMI a donc demandé l’appui de structures techniques pour étudier la faisabilité des projets. C’est ainsi que le Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD), le Port Autonome de San Pedro et la PETROCI ont tour à tour montré les résultats d’études qu’ils ont menées par rapport à la mise en valeur des projets miniers du Grand Ouest.

Pour le BNETD qui s’est appuyé sur étude menée en 2002 par un groupe canadien sur le chemin de fer San Pedro - Man, le projet est techniquement faisable, financièrement rentable mais non économiquement rentable. Son expertise a montré les faiblesses de l’étude réalisée en 2002 et demandé son actualisation pour prendre en compte de nouvelles données. M. Dali Pascal José, Directeur technique au Port Autonome de San Pedro, lui a présenté le projet de construction d’un quai minéralier pour exporter les productions et importer les intrants servant à la production minière. Il a dit que ce projet date de 1976 mais que de récentes études n’ont pas encore permis d’estimer avec exactitude le coût de construction d’un tel ouvrage.

Pour le moment les capacités du deuxième port de la Côte d’Ivoire ne lui permettent pas d’accueillir l’ouvrage qui doit recevoir de grands navires à l’endroit prévu par les études du consultant canadien. Cependant, il pense que la construction d’un quai minéralier au Port Autonome de San-Pedro devant servir à l’exploitation des gisements miniers de l’ouest montagneux entre dans la vision du Port de San Pedro qui entend lui-même amorcer une phase d’extension. Enfin, la PETROCI a montré comment elle peut réaliser l’approvisionnement en gaz naturel de la Côte d’Ivoire. Notant le déficit de l’offre nationale pour couvrir les besoins, cette entreprise propose sur le court terme de développer les réserves prouvées nationales, d’intensifier l’activité d’exploitation et importer du gaz naturel liquéfié. A moyen et long terme, elle entend poursuivre la recherche et le développement dans le bassin sédimentaire ivoirien afin de couvrir la demande de l’industrie minière estimée sur les 20 ans à venir à 52% de la demande nationale.

A la fin des différentes présentations, M. Comoé Augustin a remercié les présentateurs. Il a tenu à rassurer les investisseurs sur la caducité de certaines données qui donneraient à croire en l’impossibilité de réalisation des projets miniers de l’ouest. « Ces projets sont rentables, financièrement et économiquement », a-t-il tenu à ajouter. Il a invité les différentes structures à mettre à jour leurs données et réaliser de nouvelles études pour guider la gouverne des décideurs nationaux et internationaux que sont les partenaires financiers.

Le premier responsable du département des mines et de l’énergie à appelé les opérateurs du secteur minier à se mobiliser pour la mise en valeur des grands projets de l’ouest montagneux. Des travaux de réflexion du jour, devront découler trois principaux résultats : la définition d’un cadre juridique et institutionnel des structures à mettre place pour réaliser les infrastructures, la mise en place d’un pool de structures spécialisées dans la levée de fonds pour réaliser les projets d’infrastructures et la définition d’un chronogramme des principales activités jusqu’au démarrage de l’exploitation des gisements.

Ci-dessous l’intégralité du discours d’ouverture du ministre des mines et de l’énergie, Augustin Kouadio Comoé :

« (…) Notre pays la Côte d’Ivoire après fait de l’agriculture son cheval de bataille et après avoir placé tous les espoirs du développement économique de la Côte d’Ivoire dans ce secteur aujourd’hui explore d’autres voies pour donner des chances à la Côte d’Ivoire pour amorcer effectivement son développement. C’est ainsi que depuis quelques années, il y d’intenses activités dans le domaine géologique qui touchent à la fois les hydrocarbures mais également les mines. Pour ce qui concerne les mines de façon particulière et qui, nous réunit aujourd’hui je voudrais dire la volonté politique maintes fois exprimée par le Chef de l’Etat, le Président Laurent Gbagbo, de voir jouer un rôle essentiel dans le décollage économique de la Côte d’Ivoire par le secteur minier.

Et c’est cette volonté qui nous a fondé dès cette année-même la restructuration de la SODEMI qui est pour les mines ce que la PETROCI est pour les hydrocarbures. Il est donc nous important de mettre en place un dispositif à même de permettre à la Côte d’Ivoire de tirer meilleur parti des ressources de son sous-sol.

Et en ce qui concerne de façon particulière l’ouest montagneux, tous les experts que vous êtes, vous savez très bien que nous avons un très grand gisement minier dans ce secteur-là. Avant-même l’arrivée au pouvoir du Président Laurent Gbagbo, les gouvernements passés avaient fait de l’ouest de la Côte d’Ivoire une priorité.
Une première autorité pour le développement de cette zone avait été créée. Un ministre-résident avait été nommé pour essayer d’insuffler le développement à cette région qui regorge de beaucoup de richesses mais non exploitées. Le Président Laurent Gbagbo lui-même conscient de cet enjeu a donné les instructions nécessaires pour que le secteur des mines puise sortir ce développement dans l’ouest montagneux. C’est pourquoi nous avons instruit les responsables de la SODEMI que nous avons installés de mettre en place ce dispositif-là. Il ne s’agissait pas pour nous simplement d’exploiter les gisements miniers à l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Le rôle de pourvoyeur de matières premières brutes de la Côte d’Ivoire doit s’arrêter. Nous devons commencer à ajouter de la valeur à nos matières premières. C’est vrai pour le café et le cacao, l’ananas, l’hévéa, tous les produits agricoles, il est également vrai pour les produits agricoles. Il n’est plus question pour nous de nous contenter de jouer un rôle d’extracteur et vendeur des matières brutes. Nous entendons rentrer dans la transformation sur place. Même si c’est une transformation de premier niveau, mais nous entendons commencer par la transformation des matières premières avant de les exporter.

Et vous qui êtes autour de cette table ronde savez que la vente de matières premières brutes n’apporte pas de richesses. Nous avons expérimenté cela pendant cinquante ans et nous sommes à la même place.

Dans certains secteurs-mêmes nous avons reculé alors que les efforts ont été intenses notamment dans le domaine agricole où nous sommes premiers producteurs du cacao. Mais quels revenus la Côte d’Ivoire tire-t-elle réellement de la vente du cacao ? Je pense que cette situation nous interpelle. Et Pour ce qui concerne les hydrocarbures et les mines, nous avons décidé de faire autrement. C’est-à-dire amener tous nos partenaires qui ont le savoir-faire et qui ont le capital à nous aider n’est-ce pas à créer de la richesse sur place, à créer des emplois sur place. Je pense que cette façon que nous allons nous entraider. La solidarité internationale doit pouvoir jouer de cette façon-là pour permettre à la Côte d’Ivoire de tirer effectivement des ressources de son sous-sol. C’est pourquoi l’idée de mettre ensemble tous les partenaires, tous ceux qui sont intéressés par l’exploitation des gisements miniers de l’ouest pour réfléchie et sortir des projets à même d’ajouter de la valeur ajoutée à cette région et à la Côte d’Ivoire, est une très bonne chose.

Le fait que vous soyez venus massivement pour participer à cette table ronde démontre déjà que vous-mêmes vous êtes intéressés par cette idée et que vous êtes conscients que pour aider la Côte d’Ivoire à aller de l’avant il faut investir dans notre infrastructure économique sur place et non pas se permettre de se contenter d’exporter les ressources du sous-sol. On a parlé du quai minéralier de San-Pedro, on a parlé également du chemin de fer qui va relier San-Pedro à Man. Vous voyez que ce sont des éléments importants qui vont désenclaver cette région qui est très austère mais tout le monde s’accorde à dire que son sous-sol est riche. Elle a un potentiel important mais qui ne peut pas être mis en valeur parce que la région est enclavée.

Le chemin de fer va désenclaver la région montagneuse. Le quai minéralier de San-Pedro va permettre au Port de San-Pedro de devenir un port à part entière et de rivaliser avec son homologue d’Abidjan. Telle est notre ambition. Pour nous, il n’est pas question d’avoir un grand port à Abidjan et un petit port à San-Pedro. Il faut avoir de grands ports en Côte d’Ivoire à la dimension des ambitions de développement que nous avons. Tous les minerais qui vont être exploités à l’ouest et un peu plus au nord devront transiter par le Port de San-Pedro.

Il faut donc développer ce Port. Et il faut créer des voies de communication. Il faut installer dans l’ouest montagneux des usines de transformation sur place. Il faut le faire. Comment le financer ? Je pense que c’est l’objet de cette rencontre.
Mais je tiens à dire que la volonté du gouvernement est de faire en sorte que les choses soient ainsi. Je voudrais donc vous demander de vous unir véritablement et de réfléchir à la manière dont l’exploitation des gisements miniers de l’ouest montagneux peut contribuer de façon effective au développement de cette région et partant au développement de la Côte d’Ivoire.
Voilà les mots que j’entends vous livrer ce matin au nom du gouvernement, au nom du Chef de l’Etat qui vous encouragent à mener des réflexions fructueuses et à déboucher sur des propositions concrètes à même de nous permettre de commencer dans les mois qui suivent à appliquer le programme que vous allez mettre en place. Nous irons aux élections dans quelques semaines, soit le 31 octobre.

Je pense qu’il n’y a plus de doutes là-dessus. Nous sommes déjà en campagne sans le dire. Et donc je voudrais encourager tous les investisseurs à se préparer pour à s’investir dans la reconstruction de la Côte d’Ivoire. Ne perdez plus de temps et dans quelques semaines, il n’y aura pas de troubles. Je voudrais donc féliciter, avant de terminer mon propos, le Directeur général de la SODEMI. Je souhaite que vos travaux débouchent effectivement sur des projets concrets qui nous permettent de démarrer le développement de l’ouest montagneux de la Côte d’Ivoire. Je vous remercie. »

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