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DROITS DE L’HOMME : DOUDOOU DIENE SALUE LES PROGRES ACCOMPLIS ET INSISTE SUR LA LUTTE CONTRE L’IMPUNITE

lundi 17 février 2014


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Reçu par le Premier ministre, ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, M. Daniel Kablan Duncan dans la soirée de ce lundi 17 février, M. Doudou Diène, l’expert des Nations Unies sur la situation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, a salué des progrès importants accomplis dans ce domaine. Il s’est félicité de la mise en liberté provisoire de plusieurs détenus qu’il considère comme un « progrès considérable». S’il apprécie cette action, M. Doudou Diène n’insiste pas moins sur la nécessité d’éviter que les libertés provisoires n’aboutissent pas à l’impunité totale. Soutenant que « l’impunité totale et générale est contraire au droit international », l’expert des Nations Unies a appelé à concilier la Justice avec la réconciliation. Car pour lui, la Côte d’Ivoire a connu une crise extrêmement profonde au cours de laquelle de graves violations des droits de l’homme ont été commises. « Il est absolument central comme fondation de la réconciliation que l’impunité soit combattue » a-t-il insisté. A la presse, M. Doudou Diène a confié que les échanges avec le Chef du Gouvernement ont permis de recueillir auprès de lui des « informations précises », sur le dialogue politique, la Justice, le volet social de l’action gouvernementale.


Il a révélé avoir informé le Chef du Gouvernement de la tenue de la conférence internationale sur la situation des victimes qu’il a organisée la semaine dernière. A ses dires celle-ci était motivée par le fait qu’il fallait donner aux victimes un visage, une humanité et les sortir de l’anonymat. « Mais surtout les emmener à s’exprimer pour dire leur problème et ensuite confronter les efforts fait par l’Etat avec les souhaits des victimes ainsi que les propositions de la société civile», a-t-il ajouté. Ci-dessous l’intégralité de sa déclaration : « J’ai rencontré le Premier ministre dans le cadre de ma visite comme expert indépendant pour les Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire avec deux grandes questions. La première, c’était de l’informer de la conférence internationale sur la situation des victimes que je viens d’organiser la semaine dernière. Pour dire que la motivation profonde de cette conférence c’était à la fois de donner aux victimes un visage, une humanité et les sortir de l’anonymat. Mais surtout les emmener à s’exprimer pour dire leur problème et ensuite confronter les efforts fait par l’Etat avec les souhaits des victimes ainsi que les propositions de la société civile. Je l’ai informé que je vais préparer un projet de programme d’actions que je vais soumettre au Gouvernement pour contribuer au règlement de cette question qui est absolument fondamentale. Deuxièmement, dans le cadre du rapport que je dois soumettre au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, il faut que je donne l’image la plus complète de la situation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire avec deux tendances lourdes. La première c’est qu’il y a eu des progrès incontestables sur le plan institutionnel. La reconstruction démocratique s’est faite sur le plan institutionnel. La Justice est aussi en train d’être reconstruite. Mais il y a encore des défis majeurs. Le premier sur lequel j’ai souhaité que le Premier ministre me donne des informations et un éclairage, c’est le dialogue politique. Pour savoir où il en était. Parce que ce dialogue politique conditionne le fait que les élections de 2015 qui sont pour demain, soient des élections apaisées et démocratiquement crédibles. Donc, il m’a donné des informations sur l’état du dialogue politique que je recoupe avec les leaders de l’opposition pour faire avancer la question. Deuxièmement, le problème de la Justice qui est aussi un problème important et central. J’ai souhaité savoir quelles sont les avancées qui ont été faites et quels sont les projets en cours. Enfin, la question sociale. Je voulais savoir si la croissance remarquable de la Côte d’Ivoire au plan macro-économique va se traduire dans le panier de la ménagère. Parce que c’est seulement le jour où l’Ivoirien pourra exercer son droit à l’éducation, son doit à la santé, au logement, à l’emploi, que tous les restes des droits de l’homme pourront être profondément intégrés et adoptés. Donc les droits socio-économiques et culturels sont liés à la traduction dans la croissance économique sur la vie quotidienne des Ivoiriens. Sur toutes ces questions le Premier ministre m’a fourni des informations très précises. J’ai souligné dans mon rapport que je présente au Conseil des droits de l’homme le 25 mars, le progrès considérable que constitue la mise en liberté provisoire d’un certain nombre de détenus. J’ai plaidé leur liberté provisoire parce que j’ai émis la critique qu’on ne peut pas détenir pendant deux ans ou plus des personnes sans les juger et qu’il fallait soit les juger soit les libérer. Cette libération provisoire a eu lieu et c’est un acte positif extrêmement important. Mais, il est important aussi que l’impartialité de la justice et surtout que la lutte contre l’impunité devienne une réalité. La Côte d’Ivoire a connu une crise extrêmement profonde au cours de laquelle de graves violations des droits de l’homme ont été commises. Il est absolument central comme fondation de la réconciliation que l’impunité soit combattue. Donc, il faut faire en sorte que les libertés provisoires n’aboutissent pas à l’impunité totale. Que l’impunité totale et générale est contraire au droit international. Il va falloir concilier la Justice avec la réconciliation.

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