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LE COURRIER DU GOUVERNEMENT N°91 Septembre 2015
DOSSIER SPECIAL
Gros plan
côte d’ivoire / banque mondiale
50 ans de coopération
La période post-dévaluation est marquée par la
mise en œuvre de réformes importantes visant
l’amélioration de la compétitivité de l’économie
et l’approfondissement de la politique de
libéralisation économique. Soutenue en cela
par la Banque qui une fois encore adapte son
intervention à la nouvelle conjoncture, la Côte
d’Ivoire entre dans la mondialisation avec un taux
decroissancequidépasse sensiblementlerythme
de croissance de la population. Accompagnant
cette stratégie, la Banque mondiale apporte son
assistance avec des programmes d’ajustements
structurels sectoriels (PAS) tels que le PAS
Transport, le PAS Compétitivité, la privatisation
des entreprises publiques. Ses décaissements au
profit de la Côte d’Ivoire vont atteindre 3,69% du
PIB entre 1994 et 1996.
Par lamême occasion, la Banque renforce son rôle
de coordonnateur de l’aide au développement
ainsi que sa coopération avec le FMI pour des
interventions plus coordonnées. Mais ce bel
élan sera brisé en 1999 avec le coup d’Etat du 24
décembre qui ouvre l’ère des crises, qui ne remet
pour autant pas en cause la coopération avec la
banque mondiale, même si celle-ci est marquée
par des temps morts.
La décennie 2000 a été celle de la volatilité
et de la fragilité parce que marquée par une
succession de crises multiformes qui ont conduit
la Banque mondiale à suspendre, par 4 fois, ses
décaissements, avec pour conséquence l’arrêt
des projets d’investissement.
Néanmoins, l’appui de la Banque qui a repris ses
activités avec la signature de l’Accord politique
de Ouagadougou sera important pour l’Etat
ivoirien au profit de qui est mis en œuvre une
série de projets d’urgence. Alors que la Banque
était le seul bailleur de fonds en 2007 à la reprise
de sa coopération avec les autorités ivoiriennes,
elle s’est employée à agir dans les secteurs
sociaux pour redonner à la capitale économique
un visage reluisant.
Les premiers projets ont consisté à débarrasser la
ville d’Abidjan et ses alentours des immondices
un peu partout dans les rues. Puis des travaux de
voirie ont suivi pour remettre le réseau routier
en bon état avec la réhabilitation de rues, la
construction de nouvelles routes et ponts.
Les décaissements de la Banque ont atteint
1,2 milliard de dollars de 2001 à 2011 avec des
projets phares tels que le projet d’urgence
d’infrastructures urbaines (PUIUR), le projet
d’assistance post-conflit(PAPC), le Don de
GouvernanceetdeDéveloppementinstitutionnel
(DGDI). Placée sous le sceau de “l’urgence”, au
vu du contexte particulier d’alors, l’action de la
Banque qui a consisté en un «accompagnement
de la sortie de crise» aura été bénéfique à l’Etat
ivoirien, surtout en ce qui concerne, son accès à
l’initiative PPTE en 2009, préparant ainsi un cadre
favorable à l’atteinte du point d’achèvement trois
ans plus tard sous de meilleures auspices.
M
arquée par l’austérité budgétaire et les
réformes structurelles consécutives au
choc pétrolier du début des années
80, de l’inflation qui en a résulté, de la baisse du
cours des matières premières (café et cacao), la
période des ajustements structurels (PAS) a vu un
changement de paradigmes dans l’intervention
de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire.
Les financements en faveur de l’économie
ivoirienne passent dans cette période des prêts
d’investissements aux prêts d’ajustements
structurels. Au cours de cette période donc, les
opérations d’ajustement macroéconomiques
ont absorbé près de la moitié des engagements
de la Banque. L’essentiel des prêts visaient à
assainir le cadre macroéconomique avec pour
conséquences « des mesures antisociales »
longtemps décriées. C’est la profondeur de cette
crise qui a conduit la Côte d’Ivoire et l’ensemble
des pays de la zone FCFA à un ajustement du taux
de change à travers la dévaluation du Franc CFA
intervenue en janvier 1994.
La période post-dévaluation et l’ère des grandes
réformes : 1994-1999
La décennie de crise ou la période de volatilité :
2000-2010
La période des
ajustements
structurels et des
difficultés 1980-1993
Après la décennie de crise qui a profondément affecté ses capacités, la Côte d’Ivoire
est entrée dans une nouvelle ère de développement qui doit la conduire à l’émergence
à l’horizon 2020. Dans cette dynamique, elle a renforcé sa coopération avec la Banque
mondiale. Cette dernière a montré au Groupe Consultatif de Paris, sa détermination à
appuyer la reprise économique et la reconstruction par des engagements s’élevant à deux
milliards de dollars. Cette nouvelle ère de coopération est caractérisée par la robustesse de
la croissance économique rétablie grâce aux concours multiformes de la Banque mondiale
qui ne cesse de se féliciter de la remontée spectaculaire de la Cote d’Ivoire dans tous
les classements internationaux (Doing Business, CPIA…) et de la rapidité ainsi que de la
qualité dans l’exécution des projets financés depuis 2010.
Une nouvelle ère de coopération en soutien de l’émergence à l’horizon 2020
Le Président Alassane Ouattara qui fut Premier
ministre de 1990 à 1993 pendant la période des
ajustements structurels
Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan,
acteur majeur de l’ère post-dévaluation
Ousmane Diagana qui incarne la nouvelle stratégie de
coopération de la Côte d’Ivoire avec la Banque mondiale
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