Ministère de la Production Animale et des Ressources Halieutiques: DISCOURS A L’OCCASION DE L’ATELIER NATIONAL D’INFORMATION ET DE SENSIBILISATION SUR LES GRANDES REFORMES DANS LES DOMAINES DU MEDICAMENT VETERINAIRE ET DE LA SECURITE SANITAIRE DANS LES ETATS MEMBRES DE L’UEMOA DU 07 AU 09 AVRIL 2010

  
  



DISCOURS DE MONSIEUR DOUATI ALPHONSE

MINISTRE DE LA PRODUCTION ANIMALE ET DES RESSOURCES HALIEUTIQUES



• Monsieur le Commissaire chargé du Département du Développement Rural, des Ressources Naturelles et de l'Environnement de la Commission de I'UEMOA et sa délégation,

• Mesdames et Messieurs les représentants des Ministères de la Santé, du Commerce, de l'Economie et des Finances, de la Défense, de l'intérieure, des Transports, des Affaires Etrangères et de l'intégration Africaine,

• Mesdames et Messieurs les Représentants de l'Association Nationale des Consommateurs,

• Mesdames et Messieurs les Représentants de la Chambre d'Agriculture et du Commerce,

• Mesdames et Messieurs les Représentants de la Profession Pharmaceutique Vétérinaire,

• Honorables Invités,

• Chers Amis de la Presse,

• Mesdames et Messieurs,



C’est un agréable devoir pour moi de présider la cérémonie d’ouverture de l’atelier national d’information et de sensibilisation sur les grandes reformes dans les domaines du médicament vétérinaire et de la sécurité sanitaire dans les Etats membres de l’UEMOA.



A cette occasion, il me plait, au Nom de Son Excellence, Monsieur Laurent GBAGBO, Président de la République de Cote d'Ivoire et du Premier Ministre, Monsieur Guillaume Kigbafori SORO, Chef du Gouvernement, de souhaiter la bienvenue (en Côte d'Ivoire) à nos frères, membres de I'UEMOA qui ont effectué le déplacement à Abidjan et je leur adresse notre cordial «AKWABA ».


Qu'il me soit permis a cet instant solennel, d'exprimer mes vifs remerciements à la commission de I'UEMOA pour l'heureuse initiative d'organiser la présente rencontre.



Aux représentants des Ministères, à nos différents partenaires (Ordres professionnels, importateurs et distributeurs de médicaments, interprofession, Fédération des consommateurs), j'exprime ma profonde gratitude pour leur présence distinguée.




Monsieur le Commissaire de I'UEMOA,

Mesdames et Messieurs, Chers Participants,




L'élevage, à ne point douter, constitue une activité socio-économique importante dans nos pays. Au plan régional, il contribue à la formation d'au moins 30% de la masse monétaire tout en représentant un puissant facteur d'intégration. Même dans un pays comme la Côte d'Ivoire ou la contribution de l'élevage au PIB est faible (2% environ), sa place stratégique n'est plus à démontrer quand on juge les sorties de devises occasionnées pour nourrir un population de vingt millions (20 000 000) d'habitants. En effet, sur un besoin global de cent mille (100 000) tonnes de viandes, seulement 35% sont produits au plan national quand 25 a 30% proviennent des pays frères du sahel. Aussi, quarante mille (40 000) tonnes de produits sont importes hors espace UEMOA.



Dans un tel contexte, la promotion de ce secteur d'activité est une priorité pour laquelle il convient de réunir les facteurs d'épanouissement.


Cependant, l'élevage est de plus en plus confronté à des contraintes d'ordre sanitaire.


En effet, l'Afrique est le continent ou sévissent des épizooties majeures. Ce sont notamment la péripneumonie contagieuse bovine, la Peste des Petits Ruminants, la rage, la trypanosomiase et plusieurs maladies infectieuses.



Pour lutter contre ces maladies, la chimiothérapie et la chimio prévention se doivent d'être utilisées avec maitrise pour éviter des dérives techniques et sociologiques. Ainsi, des campagnes de prophylaxie médicale annuelle sont entreprises sur toute l'étendue du territoire national et surtout à l'occasion des flambées épizootique de la peste porcine en 1996 et la grippe aviaire en 2006.


La libéralisation dans la filière médicament vétérinaire à entrainé une explosion du commerce avec des origines et la qualité disperse souvent douteuse.


Aussi, plus d'une trentaine de firmes pharmaceutiques vétérinaires d'Afrique, d'Amérique, d'Asie et d'Europe exportent chaque année des médicaments vétérinaires en Cote d'Ivoire pour un chiffre d'affaires global estime à 2,2 milliards de FCFA en 2008.


Le marché africain du médicament vétérinaire est envahi par d'énormes quantités de médicaments contrefaits ou par des génériques de qualité médiocre. A ce sujet, les conclusions de la conférence de l'OIE sur les médicaments vétérinaires en Afrique, tenue à Dakar (Sénégal) du 25 au 27 mars 2008 indiquaient que les mouvements incontrôlés des médicaments vétérinaires entrainent non seulement d'importantes conséquences économiques sur le développement de l'élevage en Afrique, mais aussi constituent une menace pour la santé publique et pour l'environnement.


En Cote d'Ivoire, une étude menée en 2009 sur la qualité des médicaments vétérinaires dans les zones d'Abidjan, Anyama et Bingerville par le Docteur ASOUMI Abdou Moumouni dans le cadre de la thèse de Doctorat vétérinaire, a montré un taux de non-conformité de 41,8% des médicaments vétérinaires en circulation.


A cela s'ajoute la multiplicité des intermédiaires dont la formation n'est pas homogène dans notre espace économique.

En conséquence, une coopération régionale en matière d'enregistrement et de contrôle de qualité des médicaments vétérinaires est essentielle, en particulier en raison des capacités limitées des pays africains pris individuellement.



Mesdames et Messieurs,

C'est dans ce contexte que nous saluons les efforts consentis par l'Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMQA) dans la mise en place d'un schéma d'harmonisation et de gestion régional pour prendre en compte tous les aspects lies à la surveillance et au contrôle de la qualité des médicaments vétérinaires à travers un cadre législatif et des dispositifs institutionnels.


Au nombre de ces dispositifs, nous pouvons citer ici le réseau de laboratoires chargés du contrôle de la qualité chimique et immunologique des médicaments vétérinaires dans la zone UEMOA dont le LANADA fait partie.



La diffusion des textes qui soutendent les reformes entreprises par la Commission en la matière est fondamentale. Les acteurs doivent se mettre ensemble pour mieux appréhender les enjeux et agir efficacement. Il s'agit là d'une exigence non seulement professionnelle, mais surtout économique et de santé publique.


Le présent atelier d'information et de sensibilisation, au-delà de l'exposé du contenu des reformes devra permettre d'échanger sur les modalités de mise en œuvre de ces textes et de leur intégration dans le corpus réglementaire de la République de Cote d'Ivoire.



Durant vos travaux, vous évaluerez efficacement, j'en suis persuadé, les différents points inscrits à l'ordre du Jour.


Mesdames, Messieurs et chers participants,


Au regard des enjeux et des défis que représentent le médicament vétérinaire et la sécurité sanitaire dans les Etats membres, je suis convaincu qu'en votre qualité d’experts, vous mettrez cette plate forme d’échanges à profit pour aboutir à l’assainissement du marché communautaire des médicaments vétérinaires.

Je puis vous rassurer que la Cote d'Ivoire mettra tout en œuvre pour réaliser sa part de responsabilité. Dans la imite de nos moyens, nous contribuerons de façon positive à toute activité de renforcement de cet outil d'intégration voulu par nos chefs d'Etats.




C'est sur cette note d'espoir, tout en vous souhaitant plein succès a vos travaux, que je déclare ouvert l'atelier national d'information et de sensibilisation sur les grandes reformes dans les domaines du médicament vétérinaire et de la sécurité sanitaire dans les Etats membres de I'UEMOA.




Je vous remercie !