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• 14-09-2009

Ministère de la Solidarité et des Victimes de guerre: JOURNÉE NATIONALE DE LA SOLIDARITÉ, 4ème ÉDITION 25 AOUT 2009 A GAGNOA

  

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DISCOURS DU MINISTRE DE LA SOLIDARITE ET DES VICTIMES DE GUERRE, LOUIS ANDRE DACOURY-TABLEY


C’est un privilège exceptionnel de pouvoir accueillir autant d’éminentes personnalités à une seule et même rencontre. Votre présence à cette quatrième édition de la Journée nationale de la solidarité montre clairement que vous êtes conscients des enjeux propres aux questions de solidarité.

Je voudrai donc vous exprimer toute ma gratitude et vous dire combien je suis heureux que nous soyons tous réunis ici à Gagnoa, ville cosmopolite, carrefour des cultures et des peuples venus d’horizons divers et vivant en parfaite harmonie.
Gagnoa, symbole de l’hospitalité ivoirienne, accueille aujourd’hui la quatrième édition de la Journée nationale de la solidarité.



Mesdames et messieurs, honorables invités,



La solidarité que nous célébrons ici est une loi propre à la vie sociale, elle est inscrite dans la nature humaine. Elle est bien sûr une valeur, mais une valeur qui n’a de valeur que si elle se réalise, se manifeste. Cependant, la pratique de la solidarité livrée à l’humeur du citoyen ne suffit pas. Cela signifierait qu’elle relève de la simple obligation de conscience, sans autre sanction que celle que l’être social s’impose. Or, la pratique de la solidarité n’a socialement de sens que si elle est garantie par un moyen incitatif basé sur une réglementation. La pratique de la solidarité relève donc de l’éducatif. Dès lors, la production de la solidarité devient une activité indispensable de la société pour elle-même.



Toutefois, un régime de solidarité ne peut être que formel, il ne peut être supporté que par des relations objectives. Il a besoin, pour prendre réalité aux yeux et dans les actes des membres d’une société, d’être légitimé par un ensemble de valeurs, il a besoin d’être soutenu par un argument moral. C’est à l’éducation qu’échoit en ce sens la lourde tâche de cultiver cette relation à la solidarité.



Mesdames et messieurs, distinguées personnalités ici présentes,



Au regard de ce qui vient d’être dit, le thème de cette quatrième édition : « Solidarité, hospitalité, facteurs de cohésion sociale pour un développement durable » prend tout sons sens. La Côte d’Ivoire fut durant les deux premières décennies de son indépendance un îlot de paix, de stabilité politique, de développement et un modèle d’intégration sous-régionale sur le plan économique et social. Nous voulons rendre hommage au sens de la solidarité et de l’hospitalité qui ont permis à ce pays de se construire et d’acquérir une certaine prospérité grâce à la cohésion et au concours de tous ses fils d’ici et venus d’ailleurs. Mais notre erreur est venue de cette rupture que nous avons opérée et qui nous a amené à croire, à un moment donné, que nous pouvions nous développer durablement sans tenir compte de la réalité que le Créateur a imposé à l’Homme au moment de la création. Ainsi se sont développées les inégalités, les rancoeurs des plus pauvres et la peur des plus riches, les tensions, les replis identitaires.



Chers frères, chères soeurs, vous tous qui m’écoutez !



Que nous le voulions ou non, nos destins sont liés. Nous pouvons, si nous y tenons, rester égoïstes, nous n’en sommes pas moins enchaînés les uns aux autres par un réseau de causalités multiples. Nous nous sauverons ensemble ou nous périrons ensemble. Nous voulons montrer ainsi, à travers ce thème, que la société ivoirienne a permis à l’Homme de se réaliser grâce à la solidarité et à l’hospitalité et que cette solidarité et cette hospitalité peuvent aujourd’hui encore remplir leur fonction traditionnelle de socialisation et de cohésion, à condition qu’elles s’intègrent dans un véritable projet de développement.

La Bible, cette grande oeuvre sans auteur, nous apprend que : le personnage central de cette oeuvre, Dieu, créa le ciel et la terre par étapes successives. Le 6ème jour, il créa l’Homme, il le bénit en disant : ayez des enfants, devenez nombreux, peuplez toute la terre et dominez la. On le remarque, Dieu a d’abord planté tout le décor sur la terre avant d’y implanter Adam. Adam est donc manifestement un étranger sur la terre de Dieu. Dieu met alors à la disposition de son étranger toute la nature et lui demande de nommer chaque chose ; autrement dit de donner un nom à chaque pièce. Etait-ce un simple jeu ou un vrai enseignement sur l’utilité, la spécificité de chacune de ces pièces qui constituent la création? Retenons de ce cours que chaque pièce est unique, chaque personne est unique, que chaque élément, chaque individu est une pièce détachée, un fragment complémentaire dans la constitution du Tout. Chaque chose, chaque être se trouve à la place qu’il faut pour être utile et participer à la formation du Tout, c’est-à-dire la Création. Cependant Dieu comprit que tout cela paraissait étrange à l’Homme son étranger. Il lui donna alors une femme. Et il demanda à ces deux de développer durablement tout ce trésor de la nature. La nature où nous nous trouvons appartient donc à son Créateur et nous les hommes y avons un statut d’étranger avec une obligation de faire fructifier ce qui nous a été confié.



Mesdames et messieurs,



Permettez-moi d’insister. La solidarité et l’hospitalité sont des facteurs de cohésion sociale :

- Parce qu’elles impliquent un enrichissement humain et contribuent à la meilleure connaissance de l’Autre ;

- Parce qu’elles sont une force d’interpellation qui nous oblige à nous questionner sur nos comportements et à tendre par divers moyens vers l’Autre ;

- Parce qu’elles exigent qu’on donne un peu de son temps et qu’on accepte de prendre en compte ce que dit l’Autre, sans préjugés et avec attention ;

- Parce qu’elles n’excluent personne en raison de ses origines ou de ses opinions ;

- Parce qu’elles permettent de dépasser toute forme de discrimination, qu’elle soit confessionnelle, politique ou sociale ;

- Parce qu’elles visent au partage des capacités et des compétences ;

- Parce qu’elles font émerger non seulement la responsabilité des individus les uns par rapport aux autres, mais également la responsabilité sociale des gouvernants, c’est-à-dire l’obligation qu’ils ont de répondre de leurs actions envers les collectivités humaines ;

- Parce qu’enfin, elles sont porteuses d’un bonheur contagieux…



La solidarité et l’hospitalité nous donnent les moyens de garantir à tous la certitude d’appartenir à la même nation et de mobiliser l’ensemble des ressources nationales dans une synergie dynamique nécessaire au développement durable. Il s’agit en fait de faire de la solidarité et de l’hospitalité l’âme de notre organisation sociale et de notre projet de développement. Ce n’est pas chose aisée, parce que formuler la solidarité en terme de politique de développement est un exercice complexe. C’est pourquoi le Ministère de la Solidarité et des Victimes de guerre a organisé les Etats généraux de la solidarité dont l’objectif a été d’identifier au sein de la société ivoirienne les ressorts de la solidarité en vue d’une formulation consensuelle et cohérente de la politique nationale de la solidarité.



L’Observatoire de la Solidarité et de la cohésion sociale a été institué. Son objectif :

- inciter à la bonne gouvernance nationale et locale basée sur l’idée de solidarité,

- mesurer et évaluer les indicateurs de progrès mais aussi de menace sur la société,

- alerter les décideurs,

- faire le plaidoyer auprès des acteurs clés des politiques de développement afin que les actions identifiées comme positives pour le renforcement de la solidarité et de la cohésion sociale soient réalisées.



Etablissement public national, l’Observatoire s’est donné comme objectif de garantir la mise en oeuvre des Etats généraux de la solidarité. Mais la formalisation administrative ayant connu un retard, cet EPN n’a pu bénéficier à temps d’une dotation budgétaire. Malgré cette carence, nous avons mené plusieurs activités, notamment l’élaboration d’une Charte nationale de la solidarité et des réflexions sur les indicateurs de solidarité. Dans quelques jours, l’Observatoire organisera avec l’appui du PNUD, un atelier de validation de cette Charte qui nous proposera un idéal commun, une valeur partagée et permettra de définir les finalités de notre conception de la solidarité, de fédérer toutes les actions de solidarité envisagées et de leur donner un sens commun.



Un Ordre du mérite de la solidarité a été institué dans le même élan pour traduire la reconnaissance et l’hommage de la Nation à ceux qui auront contribué avec constance à la promotion et à la consolidation de la cohésion sociale dans notre pays. Depuis le 2 mars 2009, l’Ordre du mérite de la solidarité a été admis dans l’Ordre international de la Chevalerie. Avec cette admission, la Côte d’Ivoire fait désormais partie des pays du monde dont les actions en faveur des vertus morales, du respect de la tradition et les actes de solidarité seront repérés et diffusés à l’échelle universelle.



La Journée nationale de la solidarité, organisée depuis 2006, a également a été instituée pour célébrer, le 25 août de chaque année, la solidarité. Il s’agit à travers des activités scientifiques et ludiques se déroulant autour d’une thématique d’amener les uns et les autres à apporter leurs contributions à la promotion de la solidarité et au renforcement de la cohésion sociale.



Mesdames et messieurs,



Je voudrais terminer en vous rappelant que les manifestations de cette journée qui nous réunit ont débuté depuis trois jours par des activités telle que la conférence publique, le cross, le match de football, les sketches, les animations artistiques, une galerie de photos dirigée, animée et commentée par Madame le Ministre Henriette Dagry-Diabaté, native de Gagnoa. Il s’agit pour nous, non pas seulement de distraire les populations mais d’illustrer par ces activités subtilement choisies notre conception de la solidarité, de l’hospitalité comme facteur de cohésion sociale et de développement durable.



Merci à tous ;

Vive Gagnoa, ville ouverte ;

Vive la Côte d’Ivoire, pays ouvert ;

Vive l’Afrique, continent ouvert ;

Vive la terre, planète ouverte.

Je vous remercie.






Décoration de personnalités
Abidjan, 8 septembre 2009



Des personnalités ont été décorées dans l’Ordre du Mérite de la Solidarité lors de la célébration à Gagnoa de la 4ème édition de la Journée nationale de la solidarité (JNS). La liste complète des récipiendaires.



N° d’ordre, Nom et Prénoms, Grade, Motif



17 - Amadou KONE

Commandeur

Ministre de l’Intégration Africaine. Il conçoit et réalise divers programmes en vue de l’intégration des Etats et des Communautés ouest africaine



16- Prof. Dr. Bernd-Dieter FRIDRICH

Officier

Directeur du Directoire de la fondation AMAN-International. Il réalise, à travers sa structure des actions d’intérêt caritatif au bénéfice des enfants et des femmes de Côte d’Ivoire.



15- Lohourignon Zagoté Christian

Officier

Ingénieur en Agroforesterie, ancien Ministre des Eaux et Forêts. Il participe à la formation et l’éducation des jeunes et de femmes de tous horizons pour un développement durable.



14- Nanan KOUAKOU N’guessan

Officier

Roi de Bouaké. Il a participé activement à la mobilisation pour le retour de la Paix dans la région de la vallée du Bandama.



13- KOUASSI OURAGA Bertin

Chevalier

Chef de village de Mama (SP Ouragahio). Il contribue à la promotion de la Solidarité et au renforcement de la cohésion sociale.



12- KOUAME Yao Christophe

Chevalier

Chef de la Communauté Akan de GAGNOA. Il favorise depuis toujours par ses actions multiformes la cohabitation entre les différentes couches socioprofessionnelles dans le département de Gagnoa.



11- CHEICKNA YACOUBA Sylla

Chevalier

Chef de la Communauté Yacouba Sylla. Il favorise depuis toujours par ses actions multiformes la cohabitation entre les différentes couches socioprofessionnelles dans le département de Gagnoa.



10 - GBIZIE Lambert

Chevalier

Président du Conseil des Chefs de village du département de Gagnoa. Il contribue à la promotion de la Solidarité et au renforcement de la cohésion sociale.



9 - TOURE Karamoko

Chevalier

Chef de la Communauté des Odieneka de Gagnoa. Il contribue à la promotion de la Solidarité et au renforcement de la cohésion sociale.



8 - SERIGNE MOR THIAM

Chevalier

Porte parole des Communautés CEDEAO de Gagnoa. Il contribue à la promotion de la Solidarité et au renforcement de la cohésion sociale, tout particulièrement dans le règlement des conflits fonciers.



7- KAMATE ABOUDRAMANE

Chevalier

Imam de la Grande Mosquée de Gagnoa. Participe activement aux actions en faveur de la cohésion sociale dans le milieu religieux à Gagnoa.



6- Mme Andrée Séverine PLACIDE épouse BADYDEGA

Chevalier

Animatrice du Centre de Dépistage Volontaire VIH/SIDA de Gagnoa. Présidente de l’ONG Cercle Amitié et Progrès qui offre des prises en charge scolaire et médicale et sponsorise des enfants de famille vulnérable. Elle a contribué à la création de la bibliothèque municipale de la Commune de Gagnoa.



5 -Mme KAMBOU Denise

Chevalier

Présidente de l’ONG Notre Dame des Sources de Bouaké qui apporte des appuis à des enfants démunis.



4 - Mme ZADI Clémentine

Chevalier

Présidente de l’Union Communale des Femmes de Gagnoa. Déléguée départementale de la FENACOVICI. Elle contribue à la promotion de la Solidarité et au renforcement de la cohésion sociale. Elle initie les filles et les femmes à la production et à la commercialisation des produits vivriers.



3 -Mme GREKOU Martine

Chevalier

Présidente de DOUBEHI International. Elle contribue à la promotion de la Solidarité et au renforcement de la cohésion sociale. Fait la promotion de la riziculture dans le département.



2 - Mme ZEZE épouse DACOURY-TABLEY Bernadette

Chevalier

Présidente de l’Association AZOBLO du département de Gagnoa. Elle contribue à la promotion de la Solidarité et au renforcement de la cohésion sociale.



1 - Mme BLE Agathe

Chevalier

Présidente de la Croix Rouge de Gagnoa. Elle contribue à la promotion de la Solidarité et au renforcement de la cohésion