ALLOCUTION DE MADAME BAMBA FATOUMATA, MINISTRE DE LA RECONSTRUCTION ET DE LA REINSERTION

Excellence Monsieur le Représentant du Président de la République,

Excellence Monsieur le Président du Conseil Economique Représentant monsieur le Premier Ministre,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les Représentants des Présidents des Institutions Nationales,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques,

Mesdames et Messieurs les Responsables des Organisations Internationales et Partenaires au développement,

Monsieur le Préfet de la Région des lacs, Préfet du Département de Yamoussoukro,

Mesdames et Messieurs les Députés,

Monsieur le Gouverneur du District de Yamoussoukro,

Messieurs les Présidents des Conseils Généraux,

Madame la Représentante du Maire de la Commune de Yamoussoukro,

Mesdames et Messieurs les Maires,

Mesdames et Messieurs les Représentants des membres du Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux, Directeurs et Chefs de Services,

Chères Autorités religieuses et traditionnelles,

Honorables Invités,
Mesdames et Messieurs,

Après Abidjan et Bingerville, les deux tables rondes en 2007 où les premières esquisses du Plan National de la Reconstruction et de la Réinsertion, ont été posées, nous voilà de nouveau réunis, mais cette fois à Yamoussoukro, notre capitale politique, ville de paix et de naissance du Président Félix Houphouët-Boigny apôtre de la paix (ou homme de paix), pour le séminaire national de la Reconstruction et de la Réinsertion : enjeux, défis et stratégies.

En effet, l’Accord Politique de Ouagadougou (APO), signé le 4 mars 2007, dont les principaux et avisés acteurs sont leurs Excellences, Messieurs, le Président de la République et le Premier Ministre, nous commande d’aller résolument à la Paix sans aucun faux-fuyant.

A cet effet déjà, Monsieur le Premier Ministre, SORO Kigbafori Guillaume, alors Ministre d’Etat, Ministre Chargé des Programmes de Reconstruction et de Réinsertion, avait émis en début de l’année 2006, l’idée de l’élaboration d’un Plan National pour la Reconstruction et la Réinsertion.

Le Ministère de la Reconstruction et de la Réinsertion, en application de l’Accord Politique susmentionné et des missions à lui assignées par le gouvernement de transition qui en a résulté, doit apporter des solutions pérennes à l’ensemble de la population afin de remettre notre pays meurtri sur le chemin d’un développement durable.

Il s’agira en l’espèce de :

Résorber les effets négatifs de la guerre ;

Réduire l’extrême indigence des populations ;

Affirmer et consolider la paix et la cohésion sociale ;

Préparer les conditions d’un redressement et d’une relance économiques ;

Regagner un niveau performant des activités administratives, scolaires et sociales.

Oui, mesdames et messieurs, vous l’avez compris, la tâche est ardue. Mais ne dit-on pas qu’à cœur vaillant, rien n’est impossible ?

Il nous incombe alors, tous, de remettre notre bien indivis, la Côte d’Ivoire, notre pays, sur son glorieux et envié chemin d’antan.

Ainsi, nous serons chacun, chacune, fiers d’avoir été de sa reconstruction pour le bénéfice indiscutable de nos populations toutes générations comprises.

Mesdames et Messieurs,

Le présent séminaire national de la Reconstruction et de la Réinsertion, qui a retenu trois axes stratégiques à l’issue de différents ateliers et travaux préparatoires à savoir :

La Gouvernance et la Cohésion sociale qui se penchera d’une part pour l’aspect gouvernance, sur l’aménagement du territoire, l’équité, l’éthique et la morale, la justice et les droits de l’homme et d’autre part pour l’aspect Cohésion Sociale sur la Réinsertion sociale des ex-combattants et des victimes de guerre, la Gestion des conflits et la Réhabilitation des valeurs culturelles et cultuelles.

Le Développement Economique qui traitera des Industries, des PME/PMI, des services, de l’Indemnisation des victimes, du Secteur agricole, du Commerce des produits vivriers, de la Sécurité alimentaire, des Infrastructures, des NTIC, de l’Emploi, de l’Entrepreneuriat des jeunes, des femmes et des ex-combattants ;

Le Développement social et humain qui abordera les questions relatives aux Infrastructures sociales de base, à savoir : les écoles, les centres de santé, l’hydraulique et l’habitat. L’aspect Développement Humain qui s’articulera, lui, autour de l’Education, de la Formation et de la Recherche, de la Santé et de l’Hygiène Publique, de l’Environnement et des Ressources Naturelles,

Ce présent séminaire devra donc être l’heureuse opportunité de :

sensibiliser les différents acteurs sur les enjeux stratégiques de la Reconstruction et de la Réinsertion ;

tirer profit des expériences des uns et des autres tant nationaux que internationaux ;

évaluer les besoins en ressources tant humaines que financières.

Aussi, voulons nous marquer que l’un des objectifs premiers poursuivis par le Ministère de la Reconstruction et de la Réinsertion vise la satisfaction des intérêts des populations fortement affectées par cette longue crise.

Il devra s’agir plus précisément de permettre le retour des populations dans leur sphère de vie initiale.

Nous pensons ici, aux nombreuses personnes déplacées et aux ex-combattants.

En effet, la reconstruction de notre pays, et vous en conviendrez, passe par la prise en compte entière des impacts de la crise sur tous les vecteurs qui ont fait et qui font les fondements et la richesse de la Côte d’Ivoire.

Malheureusement, la crise a laissé des traces. De nombreuses infrastructures ont été détruites. De nombreuses personnes ont tout perdu.

Oui, la crise a séparé des familles entières et freiné brutalement la marche de notre pays sur le chemin de son développement harmonieux.

Les conséquences ont été immédiates ; un recul vertigineux, net et un accroissement intolérable de la pauvreté.

Cette situation déplorable qui constitue la motivation d’une mobilisation forte pour sa reconstruction, a été l’occasion pour, Messieurs le Président de la République et le Premier Ministre, prenant la pleine mesure et l’immensité de la tâche à accomplir, de créer le Ministère de la Reconstruction et de la Réinsertion. Celui-ci devra entre autres coordonner les activités de restauration de la Côte d’Ivoire à travers une programmation efficiente des actions et leur conduite concertée.

Ne s’agit-il pas là d’une mission exaltante qui doit être soutenue et encouragée ?

Le Ministère de la Reconstruction et de la Réinsertion, en organisant cette importante rencontre, a voulu tirer profit de la contribution de l’ensemble des compétences aussi bien nationales qu’internationales pour consolider le projet de plan et permettre d’aboutir à des résultats probants.

Il en résulte que la Reconstruction, de notre point de vue, doit consister en une prise en charge urgente et sans à priori, des personnes affectées par les conséquences dommageables de la crise et en une réinsertion immédiate dans le tissu économique et social.

Pour ce faire, il s’impose alors un cadre de collaboration permanente et soutenue avec tous les ministères techniques, les structures concernées et les partenaires au développement pour que tous, ensemble, nous relevons le défi que revêt la Reconstruction et la Réinsertion de la Côte d’Ivoire.

Mesdames et Messieurs,

Le présent plan soumis à la sagacité des participants est le résultat d’un travail long de plusieurs mois, participatif, ayant exigé des expertises multidimensionnelles qui devra cependant être enrichi de vos réflexions pour que toute la Côte d’Ivoire s’y reconnaisse et se l’approprie comme un cadre de référence.

A ce stade de mon intervention, qu’il me soit permis de dire ma profonde gratitude à toutes les personnes qui n’ont ménagé aucun effort pour soutenir la Côte d’Ivoire à sortir de la crise.

Je pense d’abord, à son Excellence Monsieur le Président de la République, pour son soutien permanent à nos actions.

Fatoumata BAMBA

Ministre de la Reconstruction et de la Réinsertion de la République de Côte d’Ivoire