Ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie : Mines et Energies, quelles perspectives pour les vingt (20) prochaines années

  
  

DISCOURS DE MONSIEUR LE MINISTRE DES MINES, DU PETROLE ET DE L’ENERGIE
SEMINAIRE DE YAMOUSSOUKRO DU 09 AU 10 JUIN 2011

Monsieur le Ministre Patrick ACHI, Ministre des Infrastructures Economiques ;

Monsieur le Ministre Allah KOUADIO Rémi, Ministre de l’Environnement et du Développement Durable ;

Monsieur le Ministre DOSSO Moussa, Ministre de l’Industrie ;

Monsieur le Ministre Siriki KONATE, Ministre de l’Artisanat et des PME ;

Monsieur le Ministre Dagobert BANZIO, Ministre du Commerce ;

Monsieur le Ministre TOURE Gaoussou, Ministre des Transports ;

Monsieur le Ministre BICTOGO Adama, Ministre de l’Intégration Africaine ;

Monsieur le Préfet de la Région des Lacs,

Monsieur le Gouverneur du District de Yamoussoukro,

Monsieur le Maire de Yamoussoukro,

Mesdames et Messieurs les Présidents des Conseils d’Administration,

Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux,

Messieurs les Directeurs, messieurs les Chefs de Service,

Mesdames et Messieurs les Experts, Honorables invités,

Messieurs les Officiers Généraux,

Messieurs les Officiers, Messieurs les sous-officiers,

Mesdames et Messieurs,

Je suis particulièrement heureux de prendre la parole ce matin devant cette importante assemblée à l’occasion de l’ouverture des travaux du séminaire qui a pour thème « Mines et Energies, quelles perspectives pour les vingt (20) prochaines années ».

Je voudrais vous remercier, Messieurs les Ministres, de votre présence qui témoigne de toute l’importance que le gouvernement de notre pays attache aux actions de développement du secteur des Mines, du Pétrole et de l’Energie.

Bienvenue aux participants et particulièrement à ceux qui ont parcouru de très grandes distances pour être parmi nous ce matin. C’est bien la preuve que vous restez attachés à notre pays qui a traversé dix années de crise socio politique grave qui s’est terminée par une crise post électorale tout aussi douloureuse et destructrice.

Qu’il me soit permis d’adresser mes vifs remerciements aux opérateurs économiques du secteur des mines et de l’énergie qui ont soutenu et continuent de soutenir notre pays. Vous n’avez jamais cessé de croire aux forces et aux atouts de la Côte d’Ivoire, en un mot, à son avenir prometteur.

Messieurs les Ministres, Distingués autorités et invités, Mesdames et Messieurs,

Longtemps tributaire de l’économie agricole avec une forte dépendance au binôme café cacao, la Côte d’Ivoire prend aujourd’hui le pari d’entrer plus résolument dans l’économie du Pétrole, des Mines et de l’Electricité. A ce jour, la contribution de ces secteurs à l’économie ivoirienne se limite à 8% du PIB. Cet apport n’est pas à la hauteur des grandes ambitions que Son Excellence Monsieur le Président Alassane OUATTARA nourrit pour ce secteur.

Le présent séminaire nous donne l’opportunité de rassembler ici à Yamoussoukro, notre capitale politique et administrative, village natal du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, différents acteurs dont l’échange des expériences et des expertises contribueront à dégager des axes stratégiques pour la réalisation des objectifs que nous fixe le Président OUATTARA.

Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs,
Après avoir réalisé l’un des meilleurs systèmes électriques de l’Afrique subsaharienne, la Côte d’Ivoire a dû engager des réformes successives pour résoudre les difficultés rencontrées et réajuster ses objectifs avec les nécessités de développement. Le secteur de l’Electricité est sinistré avec une crise structurelle et financière qui perdure depuis une dizaine d’années, affecte son développement et freine le redécollage économique et social de la Côte d’Ivoire.

La réalisation rapide de nouveaux barrages hydroélectriques, dont celui de Soubré, est urgente. Elle pourra réduire de moitié les coûts de production du KWH et fournir une électricité, fiable, abondante et meilleur marché à nos consommateurs domestiques et industriels.

Au plan de l’exploitation pétrolière, sur les dix (10) dernière années, nous avons connu très peu d’activité de forage. Quand le Congo réalisait quinze (15) forages et la Guinée Equatoriale quarante (40), notre pays connaissait moins de cinq (5) forages d’exploitation. Nos quatorze (14) blocs d’exploration pétrolière attribués, peu nombreux, ont connu peu d’activité réelle d’exploration. Pendant ces mêmes dix dernières années, le Congo attribuait 25 blocs et 10 blocs en Guinée Equatoriale.
Notre production de pétrole brut, hors gaz naturel, devra pouvoir passer de 50 000 barils/jour à plus de 200 000 barils/jour grâce à la reprise massive des forages d’exploration.

Pour ce qui est des mines, dès les années 1970, la découverte dans le sous-sol ivoirien d’importantes ressources minières a suscité de grands espoirs. Malheureusement elles n’ont pas connu de début d’exploitation. Aujourd’hui, le marché des matières premières telles que l’l’Or, le Fer et le Nickel étant favorable, leur exploitation est fortement envisagée.
La Côte d’Ivoire est entourée de pays frères au riche potentiel minier et à fortes productions minières dont notamment l’or. Notre pays est l’un des mieux dotés par Dieu avec une géologie très favorable caractérisée par plus de 100 000 Km² de zones de « ceintures vertes birrimiennes ».
Messieurs les séminaristes, je ne crois pas que les roches favorables s’arrêtent à nos frontières.

Je vous invite donc à aller dans le sens de faciliter et accélérer la recherche, la découverte et la mise en valeur de ressources minières ici comme le souhaite le Président OUATTARA.

Notre production d’or, de l’ordre de 7 tonnes/an, doit pouvoir tripler dans les 4 à 6 prochaines années, cela est possible et je vous y exhorte !
Je pense aussi aux grands gisements de fer, de nickel et autres substances utiles de l’ouest dont le développement demandera de nouvelles infrastructures de rail, terminaux minéraliers et des synergies sous régionales.

Messieurs les Ministres, Honorables séminaristes, le gouvernement ivoirien est disposé à faire des aménagements et à prendre des mesures incitatives d’accompagnement pour les entreprises souhaitant investir en Côte d’Ivoire dans les mines, le pétrole et les énergies. En conséquence :
• La Côte d’Ivoire ne tolèrera plus le gel des permis de recherche.
• Tous les permis de recherches feront l’objet d’un examen approfondi.
• L’Etat tirera toutes les conséquences de l’inexécution par des détenteurs de permis ou de blocs de leurs obligations.
• Les demandeurs de permis ou de blocs devront faire la preuve de leur capacités technique et financière.
• Les engagements de travaux souscrits par les opérateurs doivent être tenus à bonne date.

Les points ci-avant contribueront à promouvoir l’action des opérateurs les plus efficaces pour une meilleure mise en valeur du potentiel de la Côte d’Ivoire dans l’intérêt bien compris des parties.

Le séminaire doit prendre en compte nos potentialités et la conjoncture afin d’établir les bases d’une industrie énergétique, pétrolière et minière forte contributrice à la prospérité économique du pays. Cette exigence doit être un impératif catégorique pour les séminaristes.
Nous devrons intensifier l’exploration, accroître l’exploitation des ressources minières, gazières et pétrolières, augmenter la production d’électricité et en améliorer le transport et la distribution en quantité suffisante et à bon marché.

En somme, nous devrons bâtir en Côte d’Ivoire une véritable économie du secteur des Mines et de l’Energie intégrée avec la construction de tous les maillons de la chaîne des valeurs depuis l’exploration jusqu’à l’implantation d’industries de transformation et de systèmes de stockage et de négoce.

Dans cette vision exprimée par Monsieur le président de la République, le Ministère des mines, du pétrole et de l’Energie, ainsi que tous les ministères ici présents, est l’élément moteur autour duquel doivent s’exprimer toutes les démarches qui valorisent notre potentiel naturel et humain afin de placer notre pays au cœur de l’industrie énergétique de l’Afrique subsaharienne et même au-delà.

Le pari semble difficile à tenir mais il est tenable et il est exaltant.
Nous sommes convaincus qu’avec cette passion qui vous anime, et qui nous anime, aussi de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent, nous pourrons faire de notre pays un carrefour de choix dans le triple domaine des mines, du pétrole et de l’électricité. Oui le secteur des Mines, du Pétrole et des Energies pourra apporter le deuxième souffle pour la Côte d’Ivoire, après l’agriculture qui demeure le moteur de son développement depuis l’indépendance.

Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs, Chers séminaristes,
Votre expertise et expérience pourra nous aider à asseoir nos stratégies afin de trouver des réponses appropriées à notre problématique : Mines et Energies quelles perspectives pour les vingt (20) prochaines années.
Pour ma part, je crois humblement, et j’ai foi que le cadre qui porte le nom de ce grand visionnaire de l’Afrique, le président Félix Houphouët Boigny, vous inspirera dans les réflexions profondes sur les ambitions de notre pays pour le secteur des mines et de l’Energie pour les vingt (20) années à venir.
Plein succès aux travaux, je vous remercie !

Adama TOUNGARA
Ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie
Yamoussoukro, le 09 juin 2011