COOPERATION ECONOMIQUE : LE GOUVERNEMENT EXAMINE LES ACCORDS DE PARTENARIAT ECONOMIQUE ENTRE LA CÔTE D’IVOIRE ET L’UNION EUROPEENNE

Le Premier ministre, M. Daniel Kablan Duncan a présidé un séminaire gouvernemental sur les accords de partenariat économique (APE) entre l’Afrique de l’ouest et l’Union européenne (UE) sur le thème « Convergeons vers un partenariat économique régional porteur de développement entre l’Afrique de l’ouest et l’UE ». Ce séminaire s’est ouvert à l’Hôtel du Golf de Cocody, le lundi 10 décembre, en présence de plusieurs membres du gouvernement et de représentants de pays de la sous-région. Pour le Premier ministre, l’objectif de cette rencontre est de faire la situation des négociations relatives à l’APE, notamment situer les conséquences des retards constatés dans la conclusion de ces négociations au niveau régional. Cela en vue de définir les actions à entreprendre en urgence pour aboutir à la conclusion, à la bonne date, d’un APE régional avec l’Ue.

Ce séminaire est aussi « l’occasion privilégiée de faire le point de la coopération entre nos pays et l’UE, et surtout d’envisager les perspectives nouvelles de son renforcement dans le cadre des APE » a déclaré le Premier ministre. Il a choisi cette tribune pour appeler les délégations présentes à approfondir leurs réflexions sur la mise en place d’une zone de libre échange réciproque entre l’Ue et l’Afrique de l’ouest, dans le cadre de ces APE et à « redoubler d’efforts pour lever, dans les meilleurs délais, les derniers obstacles pour la finalisation des négociations au niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest ».

En l’occurrence, sur les points de divergences identifiés dans le rapport des experts qui se sont réunis en prélude à ce séminaire, les 12 et 14 novembre derniers à Abidjan. Ces points de divergence portent sur l’offre d’accès au marché de l’Afrique de l’ouest, du protocole sur les règles d’origine, du projet de texte de l’APE et du programme de l’APE pour le développement (PAPED). Vu l’importance de l’Afrique de l’ouest dans les échanges entre l’Ue et les pays ACP (environ 40% des échanges ACP-UE) et le fait que l’Ue reste le principal partenaire commercial de l’Afrique de l’ouest, M. Daniel Kablan Duncan a déclaré que les intérêts en jeu dans la mise en œuvre de ces APE sont déterminants pour les pays de la région.


A titre d’exemple, il a fait remarquer que si les négociations relatives aux APE n’aboutissaient pas à un résultat probant, la Côte d’Ivoire s’exposera à payer les droits de douanes de l’Ue sur 41% de ses exportations, passé le délai du 1er janvier 2014, date butoir pour la mise en application de l’APE intérimaire. Ce qui occasionnera pour le pays, une perte annuelle estimée à 772 milliards de FCFA. Egalement , cela remettrait en cause le programme APE pour le développement (PAPED) financé sur cinq ans à hauteur de 393,6 milliards de FCFA pour l’insertion de l’économie ivoirienne dans l’économie mondiale.


Face à ces conséquences graves, le ministre de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, M. Ally Coulibaly, a noté que ce séminaire avait pour but de tirer la sonnette d’alarme face aux difficultés que connaissent les négociations de l’APE qui durent depuis près de 10 ans. En effet, les négociations de l’APE entre l’Ue et l’Afrique de l’ouest ont débuté depuis 2003 et se poursuivent à ce jour. Une situation qui a abouti à la signature d’un APE intérimaire, le 26 novembre 2008, entre la Côte d’Ivoire et l’UE.


L’APE intérimaire a permis le renforcement de la coopération entre l’Afrique de l’ouest et l’Ue, dans le sens qu’il a favorisé, entre autres ; le maintien des préférences commerciales de l’Ue, la mise en œuvre du Programme d’appui au commerce et à l’intégration régionale (PACIR) d’un montant de 16 millions d’euros et engendrer un bon comportement des exportations ivoiriennes vers l’Ue sur la période 2008-2010.


Toutefois, note M. Ally Coulibaly, l’APE intérimaire ne remet pas en cause l’engagement de la Côte d’Ivoire pour l’APE régional qui continue d’être en préparation et qui à terme devrait permettre d’améliorer au niveau national, la compétitivité et la capacité de production, de transformation et d’exportation des produits agricoles et industriels.