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KARIM TRAORÉ, DIRECTEUR DE CABINET DU PREMIER MINISTRE : "NOUS SOMMES PASSÉS DE CETTE CÔTE D'IVOIRE AVEC BEAUCOUP DE DIFFICULTÉS A UNE CÔTE D'IVOIRE A COMPÉTITIVITÉ RELATIVE ÉTABLIE"
jeudi 09 octobre 2025

Coordonnateur du bilan de l'action gouvernementale 2011-2025, Karim Traoré, Directeur de Cabinet du Premier ministre revient sur les progrès réalisés par la Côte d'Ivoire depuis l'avènement au pouvoir du Président Alassane Ouattara, évoque les perspectives de développement du pays pour les prochaines années.
Monsieur le Directeur de Cabinet. Vous avez présenté à la presse et aux Ivoiriens, le mercredi 7 octobre, le bilan de l’action gouvernementale sur la période 2011-2025. Comment s’est fait l’élaboration de ce bilan sur une période aussi importante ?
Nous avons élaboré ce bilan sur instruction du Premier Ministre, avec l’implication de l’ensemble des membres du Gouvernement et de leurs Cabinets. Le Ministre Amadou COULIBALY, Porte-Parole du Gouvernement a bien voulu autoriser notre participation à la présentation, étant donné qu’il s’agissait d’une activité relevant de sa compétence. L'élaboration du bilan obéit en effet au devoir de redevabilité auquel le Président est attaché. Depuis sa prise de pouvoir, il a toujours demandé que le gouvernement explique ce qu'il doit faire, mette en œuvre un dispositif de suivi de ce qui est fait et mieux, rende compte de ce qui a été fait. Depuis 2011 donc, chaque année, le gouvernement se dote d'un Programme de travail annuel, élaboré sur la base du budget, lui-même tenant compte du Plan National de Développement.
À partir de 2022, nous avons été beaucoup plus dans le détail, en transformant le programme de travail gouvernemental en feuilles de route pour mettre davantage l'accent sur les livrables. Tous les ministères ont dans ce document les livrables qui constituent leurs objectifs annuels. Ainsi, à la fin de l'année, nous avons une évaluation qui permet d’élaborer un document bilan.
Le processus d’élaboration du bilan 2011-2025 a bénéficié de cette organisation structurelle. Il a impliqué tous les Ministères, notamment le ministère de l'Économie, du Plan de Développement, qui assurait le Secrétariat technique et les synthèses. Une équipe de la Primature avait également été mise en place, pour apporter son appui technique dans le travail.
J’ai eu l'honneur de coordonner l'élaboration de ce bilan avec l'ensemble des Directeurs de cabinet des Ministères, mais aussi et surtout avec mes adjoints au niveau de la Primature. Ensemble, nous avons constitué une force convergente qui a permis d'arriver à ce document bilan 2011-2025.
Pouvons-nous revenir sur quelques avancées notables contenues dans ce bilan et dans quels secteurs elles ont été enregistrées ?
Je pense que le point le plus important en termes de satisfaction dans le bilan du gouvernement, c'est le rétablissement de la sécurité, de la paix et de la cohésion nationale. Vous savez, la sécurité peut être comparée dans une certaine mesure à la santé. Quand on jouit d'une bonne santé, pendant plusieurs années, il arrive qu'on n'apprécie pas suffisamment bien, la valeur et à bonne hauteur l'importance d'être en bonne santé. Il faut souvent une petite migraine pour s’en rendre compte.
Des hommes et des femmes sont engagés nuits et jours pour que nous ayons la quiétude. Ces personnes renoncent au sommeil pour nous permettre d'avoir la tranquillité. Tout parait tellement normal que le rétablissement de la sécurité est par moment peu valorisé, malgré que les années de crises ne sont pas si lointaines que cela. C’est pourquoi, je pense très honnêtement que s'il y a une variable, un facteur de succès qui touche toute la population, qui concerne chacun de nous et qui nous permet de vaquer tranquillement à nos activités, à faire ce que nous souhaitons, à dire ce que nous voulons dans le respect des règles de la liberté d'expression, c'est le rétablissement de la sécurité. Il faut se souvenir du nombre d'attaques de commissariats qui ont eu lieu en 2012/2013. On doit se souvenir aussi du nombre de tentatives de déstabilisation du pays auxquelles nous avons fait face. Et il a fallu que le Gouvernement, sous le leadership du Président de la République, réorganise les forces (l’armée, la gendarmerie, la police). Ce n’était pas donné. C’est une réussite qu’il est bon de relever et il faut saluer la bravoure des différentes forces.
Par ailleurs, nous sommes dans un contexte sous-régional particulier, dans un contexte mondial spécifique, avoir un pays comme la Côte d'Ivoire, dans cette sous-région ouest africaine, avec ce qu'on a comme caractéristique en termes de sécurité, c'est un élément de satisfaction pour chacun des Ivoiriens. L'indice de sécurité est passé de 6,8 à 1,2 entre 2011_2012 et 2025. Nous avons un indice de sécurité aujourd'hui qui est équivalent à celui qu'on retrouve dans toutes les grandes villes du monde de taille similaire et sécurisées.
J'ai pris deux ou trois exemples simples pour dire que du côté du tourisme et de la culture, la Côte d'Ivoire a reçu, en 2024, 6 300 000 visiteurs. Après analyse, comparaison et jugement personnel, ces personnes estiment que la Côte d'Ivoire présente les meilleures caractéristiques pour des vacances, pour du business, pour entreprendre des contacts ici et là. Donc l'évolution notable du nombre de visiteurs en Côte d'Ivoire en dehors de la CAN, montre qu'on a une confiance qui a été établie sur la qualité de la sécurité dans le pays.
Deuxième exemple qu'il faut noter qu’il est désormais possible d’effectuer des voyages de nuit sur toute l’étendue du territoire ; c'est quelque chose de significatif. Cela montre l'impact de la sécurité retrouvée en termes de dynamique économique. Qui pouvait imaginer en 2011-2012 qu'on pourrait se permettre de voyager la nuit ? C'était impossible. Les supermarchés, les stations-service, les activités liées à la vie humaine aujourd'hui sont menées dans bien d'endroits H24.
En conclusion, nous pensons que le point le plus important dans le bilan est que le Président a réussi à rétablir la sécurité. On se sent en paix et en sécurité dans notre pays. Et c'est ce qui justifie d’ailleurs que nous ayons pu organiser la Coupe d'Afrique des Nations dans de meilleures conditions, et que nous ayons été sollicités tout récemment pour organiser l'Afro-basket et bien d'autres événements.
Ceci dit, il n’est point besoin de revenir sur les acquis en termes d’électrification, d’eau potable, de routes, d’éducation nationale, d’enseignement supérieur, d’enseignement technique, d’industrie, de santé, de protection sociale, de développement des villes secondaires….Les faits parlent d’eux-mêmes. Le sang est plus accessible, les maladies comme l’insuffisance rénale et le cancer sont mieux pris en charge. Les enfants ont des centres spécialisés, etc.
Après ces avancées notables, quelles peuvent être les perspectives éventuelles dans les 10 ou 20 prochaines années ?
Il faut toujours avoir comme référence l'ambition du Président pour la Côte d'Ivoire. Et quand nous lisons sa vision 2030, il dit qu'il faut que nous travaillions pour devenir un modèle en Afrique et dans le monde, c’est-à-dire que nous puissions nous comparer à des pays qui sont à un autre niveau de développement. Notamment la Corée du Sud, les pays d'Asie, certains pays en Afrique du Nord, certains pays en Amérique du Sud. Il est nécessaire de le faire parce que nous en avons le potentiel, une jeunesse intelligente qui a de l'énergie, de l'ingéniosité et qui fait preuve d’engagement. Le Président de la République veut que nous ayons un niveau de pauvreté inférieur à 20% très bientôt dans la continuité des fortes baisses entamées depuis 2011.
Mais pour passer de 37% à moins de 20%, nous devons construire plus de zones industrielles. Nous devons continuer d'accompagner nos enfants dans de bonnes écoles. Il faut que le système éducatif continue de s'améliorer. Il faut que l'enseignement technique qui doit passer de 5% à 6% des élèves aujourd'hui, à 15% voire 30% des élèves, puisse retrouver tout son éclat pour qu'il y ait des hommes de métier, des agents de maîtrise, des ingénieurs spécifiques suffisamment bien formés dans des domaines dont les industries que nous allons faire construire auront besoin. C’est pourquoi, le Président travaille à ce que les nouveaux centres d'enseignement technique et professionnel soient disponibles sur tout le territoire. Hier, très peu d'entre nous étaient prêts à encourager nos enfants à aller à l'enseignement technique. Mais aujourd’hui, les parents commencent à demander que leurs enfants soient affectés dans telles écoles. C’est le signe d’un grand changement. Que vous soyez à Diabo, Botro, Dabakala, Gbéléban, ou dans n'importe quelle région du pays, vous devez pouvoir avoir un centre technique et professionnel qui donne la possibilité aux jeunes d'avoir des métiers, des diplômes et d'être disponibles pour le développement industriel.
Le Président a dit que l'objectif est de transformer le cacao avec au moins 50% en 2030 et au moins 70% de la production de noix de cajou à cet horizon. Faire en sorte que nous ayons une industrie automobile, une économie qui constitue le socle pour le développement des autres régions alentours, plus d'investissement, l'accès universel à l'électricité (nous sommes à 95,67% des villages électrifiés, il reste environ 4% à couvrir pour être à 100%), contre 33,1% en 2011. C’est donc cela l'avenir. En 2011, seulement 23% de ménages avaient de l'électricité à la maison. Aujourd'hui, environ 71% des ménages ont le courant à la maison. Il reste encore 1,4 à 1,6 million de ménages qu'on doit couvrir entre 2026 et 2030 pour que nous soyons à l'accès universel à l'électricité.
L'avenir, c'est aussi faire en sorte que la Côte d’Ivoire devienne un véritable hub qui développe l'économie des services. Quand vous enclenchez votre processus de développement, le secteur primaire porte, on transfère au secteur secondaire, et ensuite on développe la capacité pour que l'économie des services devienne une réalité.
Les défis à venir pour la période 2026-2030 sont encore plus importants, car nous devons faire des réformes beaucoup plus profondes pour maintenir la dynamique. Parce que la croissance et l'amélioration des conditions sont comme la marche dans un escalier. Plus vous montez, plus les marches suivantes sont difficiles. Plus le PIB croît, plus le point de croissance à obtenir est plus difficile. Si nous voulons être au-delà de 6% en moyenne, comme projeté dans le PND, il faut que nous soyons beaucoup plus ingénieux et plus ambitieux dans les réformes structurelles. Il faut continuer d’agir pour améliorer davantage le climat des affaires pour avoir des investisseurs et développer des capacités nationales, avoir une force de production nationale, notamment les champions nationaux. Et faire en sorte que notre économie soit relativement protégée par rapport aux chocs extérieurs. Il faut se à partir de la production vivrière dont la productivité doit augmenter grâce aux programmes mis en route par le Ministère en charge de l’Agriculture. Il s’agit de l’utilisation de l’eau, de la production de semences spécialisées à grande échelle, de mécanisation, de transformation et de généralisation des rayons de la production nationale dans les grands centres de commercialisation.
Mais pour que tout cela puisse arriver, le Président dit qu'il faut qu'on maintienne la stabilité du cadre macroéconomique, car c’est elle qui détermine tout. Il faut pouvoir générer plus de richesses, maîtriser les comptes publics tel que nous le faisons, faire en sorte que les comptes extérieurs soient bien maintenus pour continuer de commercer avec l’extérieur. Il faut par ailleurs pouvoir faire en sorte de maintenir la viabilité de la dette grâce à la qualité de la gestion des finances publiques. C'est à ce prix que nous allons continuer d'inspirer confiance, afin d’attirer davantage d'investisseurs et que nos populations continueront de faire confiance aux programmes de gouvernement pour prendre le risque d’investir.
Nous sommes donc passés de cette Côte d'Ivoire avec beaucoup de difficultés, d’une terre de désespoir à une Côte d'Ivoire à compétitivité relative établie, à une terre d’espoir et d’opportunités. Et quand le Président de la République évoque la Côte d'Ivoire comme terre d’opportunité, ce sont plus d'écoles d'enseignement technique, plus de lycées et collèges, plus de professeurs, plus d'ingénieurs, plus de jeunes confiants dans leur potentiel à tirer profit de l'écosystème mis en place.
La Côte d'Ivoire telle qu'on l'a aujourd'hui et telle que le PND 2026-2030 va certainement la projeter pour permettre à chacun de nous de vivre mieux, c’est plus d'opportunités pour nos champions nationaux qui doivent grandir et acquérir des parts des marchés dans d'autres régions du monde, c’est plus d'opportunités pour les investisseurs de tout horizon, plus d'opportunités pour l'administration qui doit se moderniser et être beaucoup plus efficace, plus d'opportunités pour l'ensemble des populations qui vivent dans notre pays et qui contribuent directement ou indirectement à cette dynamique.
Monsieur le Directeur de cabinet, votre mot de fin
Je voudrais dire que la présentation du bilan qui a été présidée par le ministre de la Communication à qui je réitère mes remerciements étendus au CICG, a été un exercice riche par la qualité des intervenants. Il révèle que le Premier Ministre à travers ce document bilan a répondu à une attente forte des populations, au regard de l’intérêt que tous ceux qui étaient dans la salle ont porté à ce sujet, par l'intérêt que les internautes ont accordé à cette initiative. Mieux, ce bilan nous a permis de noter que malgré un contexte difficile, notamment avec des chocs extérieurs profonds et répétitifs de nature à modifier la trajectoire de développement du pays, le Président de la République n'a pas voulu changer de cap par rapport à ce qu'il a promis aux Ivoiriens. Il n’a pas voulu avoir d’excuses. C'est cela un élément important à retenir.
Nous pouvons aussi retenir que 14 ans de gouvernance ont permis de mettre la Côte d'Ivoire à un certain niveau, d'adresser un certain nombre de problèmes structurels, de toucher des millions d'Ivoiriens dans leur quotidien, de faire en sorte que le regard extérieur sur notre pays a totalement changé. Nous sommes désormais un pays vertueux, un pays qui compte.
Mais ce bilan permet aussi de nous rendre compte qu'on a des efforts supplémentaires plus importants à faire, parce que quand on fait le premier essai, le second est très important. Et pour y arriver, il faut doubler d'efforts, travailler davantage, faire en sorte que les changements structurels qui sont dynamiques et indispensables pour maintenir la marche soient faits avec acuité, avec l'amplitude nécessaire, mais avec la sagesse indispensable pour continuer la marche vers le développement. Les réformes doivent donc être continues et approfondies. Raison pour laquelle le gouvernement travaille à élaborer le PND 2026-2030 pour que tous les efforts nécessaires, les amplitudes requises et les alignements indispensables soient mis en place pour continuer la marche et atteindre les objectifs qui sont fixés à l'horizon 2030.
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