Ministère des Mines et de l'Energie: Crise de l’énergie : Quelles solutions pour la Côte d’Ivoire ?

  
  



Intervention du ministre













Programme de la rencontre













 





Contextes



Un contexte géopolitique mondial  instable



Le prix du pétrole a plus que doublé en l'espace de trois ans. Or, selon l'Agence international de l'énergie qui vient de publier son rapport annuel sur les perspectives énergétiques (2007 World Energy Outlook), cette hausse des prix pourrait se poursuivre si les capacités de production ne sont pas significativement augmentées dans les prochaines années.



 Le point sur les raisons de cette flambée.



Après avoir longtemps - et sagement - tourné autour de 20 dollars, le cours du brut s'est mis à s'affoler et n'en finit pas de battre des records à la hausse : 30 dollars en 2003, 50 dollars en octobre 2004, jusqu'à 70 dollars fin août 2005 et 140 dollars en juin 2008, après avoir atteint la barre des 100 dollars au 1er trimestre de cette même année.



Quelle mouche, énervée par des spéculateurs soucieux de gagner vite et bien de l'argent, a donc piqué le liquide brun sombre, qui représente aujourd'hui 35 % de l'énergie consommée sur Terre, pour qu'il s'amuse à faire des bonds pareils et promette à l'économie mondiale un avenir plus que chaotique, tant les conséquences sur toute la chaîne sont importantes?



Un troisième choc mondial



Première explication : le décollage fulgurant des importations des pays émergents, au premier rang desquels la Chine, la future usine de la planète qui produit 3,5 millions de barils par jour mais en consomme le double. Ce boom économique, tout comme celui de l'Inde, de la Malaisie, de la Thaïlande et de la zone OCDE, a très fortement fouetté la croissance de la demande pétrolière en 2004 jusqu’en 2007, bien plus, en tout cas, qu'au cours des 20 dernières années. Résultat : le marché pétrolier, qui affichait jusqu'ici des capacités de production excédentaires et proposait des prix stables (sauf en cas de coup dur comme la première guerre du Golfe en 1990), « est aujourd'hui saturé et doit fonctionner quasiment en flux tendus, ce qui fait automatiquement flamber les cours », explique Olivier Rech, économiste à l'Institut français du Pétrole mais la production est à son maximum.



Si les « grosses patates » (des gisements géants, dans le jargon des pétroliers) se font rares, la crainte d'une diminution des ressources pétrolières ne semble pas être la raison principale de l'emballement actuel du prix du baril.


En revanche, l'Arabie saoudite, tout comme les autres pays membres de l'OPEP (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole) n'a pas mis la main à la pâte pour moderniser ses installations pétrolières et se montre incapable d'augmenter massivement sa production pour répondre à la demande. Sans oublier que la plupart des « poids lourds » jonglant avec les cartes maîtresses du jeu pétrolier, en l'occurrence 80 %  des réserves  (l'Arabie saoudite, le Koweït, l'Irak, l'Iran, la Russie et le Mexique), ne confient les clés du coffre qu'à leurs entreprises nationales et refusent obstinément de s'ouvrir aux investissements étrangers, ce qui aurait le mérite de relancer les efforts de prospection et d'exploitation et de calmer l'envolée des prix.


Autre facteur expliquant que le marché soit actuellement tendu comme un arc : les menaces géopolitiques qui planent sur les pays du Golfe et les risques d'attentats contre les puits situés en Irak.


« Toute alerte terroriste visant les pays pétroliers exportateurs a pour effet de "doper" le prix du baril, commente Patrick Criqui, du Laboratoire d'Economie de la production et de l'intégration à l'Université de Grenoble 2. Or, plus de deux ans et demi après le débarquement des Marines à Bagdad, alors que début 2003, les observateurs prévoyaient à brève échéance un doublement, voire un triplement de la production irakienne (on anticipait donc un problème de sur-production !) grâce à l'intervention américaine, le moins que l'on puisse dire est que cette menace est loin d'être écartée. Et que le "miracle" n'a pas eu lieu ».


Selon le rapport annuel sur les perspectives énergétiques ("2007 World Energy Outlook") de l'Agence internationale de l'Energie, si les pays producteurs d'or noir n'augmentent pas de façon significative leur investissement dans les infrastructures pétrolières, le prix du baril restera élevé, avec une moyenne annuelle en 2010 estimée à 53 dollars.


Toutefois, les « coups durs » (catastrophes climatiques, terrorisme, conflits …) sont imprévisibles et certains augures vont jusqu'à pronostiquer un baril à plus de 150 dollars pour 2009 …



Contexte ivoirien



La flambée du prix du pétrole ne constitue donc plus une inconnue pour personne. Le prix du baril de pétrole a en effet doublé en l’espace de deux ans, passant de 70$ U.S. en Février 2006 à 140$ U.S. aujourd’hui en juin 2008, alors même que les prix de l’essence à la pompe, et les prix du gaz domestique (gaz butane) sont restés quasi identiques.



Pourtant, malgré les subventions de l’Etat à hauteur de 25 Milliards de FCFA en 2008, pour le gaz, et de 40 Milliards de FCFA pour l’essence, il apparaît de plus en plus évident que la pénurie chronique de bouteilles de butane sur le marché, et la crainte de voir les prix à la pompe augmenter constituent le quotidien des Ivoiriens: sans compter la réapparition des délestages de plus en plus fréquents et nombreux.



Ainsi à chaque stade de la chaîne énergétique se trouvent donc des problèmes à résoudre.











    1. Pour le gaz butane : Problèmes de conditionnement, de distributions et de détournements à d’autres fins


    2. Pour l’essence : Problèmes de capacités de raffinage…


    3. Pour l’électricité : Vétusté des équipements, accroissement des besoins…








Problématique



Devant tous ces défis, quelles sont les solutions que l’Etat de Côte d’Ivoire à travers le ministère responsable de ce sujet, peut apporter ? Partant de l’idée que le climat social déjà éprouvé, conjugué aux impératifs d’une gestion rigoureuse des ressources naturelles et des deniers de l’Etat, (notamment le poids des subventions étatiques aux produits pétroliers) fait craindre des décisions difficiles pour les Ivoiriens.