Ministère des Ressources Animales et Halieutiques: ALLOCUTION DU KOBENAN ADJOUMANI / 29ème CONFERENCE REGIONALE DE LA FAO POUR L’AFRIQUE

  
  

Messieurs les Ministres en charge de de l’Agriculture ;
Monsieur le Préfet de la ville d’Abidjan ;
Monsieur le Gouverneur du district d’Abidjan ;
Monsieur le Représentant de Monsieur le Directeur Général de la FAO ;
Mesdames et Messieurs les Hauts Fonctionnaires et Experts ;
Mesdames et Messieurs les Représentants et Membres des différentes organisations du secteur ici présents ;

Mesdames et Messieurs ;
Chers Invités

L’honneur m’échoit de prendre la parole à l’ouverture de la session des Hauts Fonctionnaires de la 29ème conférence Régionale de la FAO pour l’Afrique dont les assises se tiennent pour la troisième fois en Côte d’Ivoire.


Permettez-moi, au nom de Son Excellence, Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire et du Premier Ministre, Monsieur Daniel Kablan DUNCAN, Chef du Gouvernement, de souhaiter la cordiale bienvenue (en Côte d’Ivoire) à toute les délégations des pays frères et amis.


Je voudrais m’acquitter à cet instant solennel, d’un devoir de reconnaissance et de remerciements :
-A Son Excellence Monsieur le Président de la République pour avoir accepté que la Côte d’Ivoire abrite les assises de la 29ème Conférence Régionale de la FAO pour l’Afrique ;


-A Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Ministre de l’Economie, des Finances et du Budget pour ses différents conseils avisés et les appuis multiformes nécessaires à l’organisation de la rencontre ;


-A Son Excellence Madame Janine Tagliante-Saracino, Ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire en Italie, Représentant permanent auprès de la FAO, du FIDA et du PAM à Rome pour son appui au projet d’accueillir la Conférence en terre ivoirienne,


-A Mesdames et Messieurs les représentants des Etats membres, des Partenaires au Développement, des Organisations régionales, sous régionales et internationales, de la Société civile africaine, j’exprime ma profonde gratitude pour votre présence distinguée.


Il me plaît également de réitérer mes remerciements à tous les pays et gouvernements africains pour avoir accordé leur confiance à la Côte d’Ivoire.

J’exprime enfin, ma gratitude aux responsables de l’organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation avec à leur tête, le Directeur Général, Monsieur José GRAZIANO DA SILVA, pour les efforts inlassables et soutenus à la cause de l’Agriculture dans le monde et particulièrement en Afrique.


Mesdames et Messieurs

Le thème central choisi pour ces assises, à savoir « la transformation du système agroalimentaire africain pour une croissance inclusive et une prospérité partagée », est aujourd’hui d’actualité pour la Côte d’Ivoire ; Pays où les productions agricoles ont connu des niveaux élevés au cours des quatre dernières années.


Pour atteindre cet objectif, les Etats africains devraient procéder à une transformation du milieu rural, à la mise en place des systèmes de production durables, à la création d’emplois pour les jeunes et les femmes dans la chaîne des valeurs des productions agricoles tout en assurant un financement approprié.


En Côte d’Ivoire, les productions agricoles notamment le cacao et l’anacarde ont atteint des niveaux de production record.

En effet, la production cacaoyère a atteint la barre de 1 700 000 tonnes de fèves en 2015 et celle de l’anacarde 700 000 tonnes, pour ne citer que cela.
Aujourd’hui, le défi à relever est de transformer une bonne partie de cette production en produits semi-finis et finis, comme défini par la vision de Son Excellence Monsieur le Président de la République pour l’émergence à l’horizon 2020.

En effet, la Côte d’Ivoire ne transforme que 30% de son cacao et moins de 5% des autres produits d’exportation comme l’anacarde, le café, l’hévéa, la mangue et l’ananas.


Certes, des progrès sont enregistrés, mais ils demeurent encore insuffisants.

L’objectif pour le pays est de parvenir à un taux de transformation de 50% de la production cacaoyère et d’aller jusqu’au stade de produits finis plus élaborés. La dynamique de la transformation s’étend aux autres filières agricoles telles que le Thon pour la pêche et l’aviculture pour l’élevage.


Cela entraînera une plus-value capable d’induire une croissance dans le secteur agricole, de relever le revenu de l’agriculteur et de réduire la pauvreté en milieu rural.


A l’instar de la Côte d’Ivoire, le niveau de transformation des produits en Afrique est encore bas.


C’est pourquoi, Mesdames et Messieurs les experts, nous vous exhortons à faire des propositions concrètes pour l’amélioration de la transformation de nos produits agricoles, notamment la petite transformation, afin de mieux orienter les nouvelles actions de la FAO en Afrique.


Les retombées positives de la transformation sont nombreuses et je voudrais mentionner :
(i) le renforcement de la chaîne des valeurs ;
(ii) la prévention et la réduction des pertes post-récolte et des pertes post-capture ;
(iii) L’amélioration et la répartition équitable des revenus ;
(iv) Le développement de l’agro-industrie et l’agro-business.

Mesdames et Messieurs,
Nous avons foi en notre capacité à proposer ensemble des programmes de transformation des produits agricoles adaptés à nos réalités et aux marchés. Nous savons compté sur l’appui de la communauté internationale et des partenaires au développement pour y parvenir.


Les investissements dans le secteur de la transformation, de la conservation et de la distribution des produits agricoles constituent une véritable source d’emplois pour les femmes et pour les jeunes, aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. C’est le cas pour la Côte d’Ivoire où les femmes jouent un rôle de premier plan dans le secteur du vivrier.

La Conférence abordera aussi le sujet pertinent du changement climatique mondial, au moment où le monde entier réuni pour la COP 21, vient d’en définir les grandes orientations.


Les Parties y ont été invitées à prendre des mesures pour conserver et, le cas échéant, renforcer les puits et réservoirs de gaz à effet de serre notamment les forêts.

La préservation de notre planète au profit des générations futures constitue un enjeu contemporain majeur.
Avec une agriculture intensive plus efficiente, nous pourrons concilier la préservation de l’environnement nécessaire au maintien d’une planète meilleure pour nos enfants, avec une production agricole riche et diversifiée.

Il vous appartiendra, à la lumière des résolutions de la COP 21 d’analyser son impact sur nos pays africains et de proposer des programmes cohérents susceptibles de garantir une agriculture durable et productive pour l’Afrique. Vos suggestions aideront la FAO à une meilleure programmation de son intervention pour le bonheur de nos populations et de donner des orientations pour la préparation de la COP 22 au Maroc.


Mesdames et Messieurs
La structure démographique du continent caractérisée par une forte proportion de jeunes constitue un potentiel voire un avantage pour les décennies à venir. Cependant, force est de reconnaître que l’absence d’emplois décents et le chômage ont des conséquences socio-économiques dont le plus grave est la migration des jeunes.

A la fin de vos travaux, des recommandations hardies et endogènes seront proposées en vue de dissuader, de sauver et d’utiliser tous ces bras valides qui périssent chaque jour en mer à la recherche d’un « eldorado » qui n’existe même plus.


Mesdames et Messieurs


Honorables invités
Les solutions aux multiples défis de l’agriculture en Afrique résident dans la mise en place d’un financement durable.
A Maputo au Mozambique, en 2003, les Chefs d’Etats Africains ont décidé unanimement d’accorder 10 % de leur budget national au secteur agricole.

En dépit des efforts accomplis en vue d’augmenter la part du secteur agricole dans les budgets nationaux, force est de constater que l’atteinte de cet objectif enregistre quelques faiblesses.

En Côte d’Ivoire, l’option retenue dans le cadre du Programme National de Développement (PND 2016-2020), est le Partenariat Public-Privé. Ce mécanisme gagnant/gagnant permet de coordonner les initiatives et d’optimiser les ressources.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la plateforme de Partenariat Public-Privé du secteur café-cacao, sur un investissement de 32 milliards de francs CFA consenti pour l’amélioration des conditions de vie des producteurs et de leurs familles, le secteur privé a contribué pour 16 milliards de francs CFA.

Par ailleurs, le Président de la République, soucieux de l’amélioration des conditions de vie des producteurs a décidé de leur octroyer 60% du prix international de leurs spéculations et la limitation de la fiscalité et de la para-fiscalité à une proportion maximale de 22%.

Dans le secteur de la pêche, l’Etat encourage les investissements à travers le régime franc qui permet au secteur thonier de hisser la Côte d’Ivoire au rang de premier exportateur africain avec un chiffre d’affaires annuel de 100 milliards de francs CFA.

Toujours au niveau du financement, je voudrais faire noter que la contribution de la communauté financière internationale et des partenaires techniques au développement est vivement souhaitée pour soutenir les programmes de développement issus des recommandations de cette conférence régionale afin d’assurer un développement cohérent et inclusif de l’agriculture en Afrique.

En outre, j’en appelle à l’engagement et au soutien de nos Etats, des organisations régionales, des organisations internationales, des organismes donateurs, et d’autres parties prenantes pour aider la FAO à appuyer une agriculture durable en Afrique.

Les approches de financement utilisées par le continent sont multiples et variées, c’est pourquoi, je voudrais vous encourager à réfléchir et à partager les riches expériences sur ces mécanismes visant à pérenniser le financement de l’agriculture en Afrique. Ils sont porteurs d’espoir pour nos populations.

Chers Participants ;


Le résultat de ces trois jours d’intenses réflexions et de partage d’expériences permettra un nouvel envol de l’agriculture en Afrique, notamment dans la transformation du système agroalimentaire en vue d’assurer à notre jeunesse des lendemains meilleurs et une sécurité alimentaire à nos populations.

Tout en vous souhaitant de fructueux échanges, je déclare ouverte la session des Hauts Fonctionnaires de la 29ème Conférence Régionale de la FAO pour l’Afrique.

Je vous remercie.