MINISTERE DES EAUX ET FORETS : JOURNEE MONDIALE DE L’EAU : LE MESSAGE DU GOUVERNEMENT IVOIRIEN

  
  

Mesdames et Messieurs, Chers Compatriotes, L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le 22 décembre 1992 une résolution qui déclara le 22 mars de chaque année "Journée mondiale de l’eau", à compter de 1993, conformément aux recommandations de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (CNUED). Cette année, nous célébrons la 23ème édition de la Journée Mondiale de l’Eau dont le thème est : "Eau et Développement Durable".

Le développement durable a été défini par la commission mondiale sur l’environnement et le développement dite Commission Brundtland en 1987, comme une conception du développement selon laquelle, la croissance économique doit renforcer la solidarité sociale et la qualité de l’environnement.

Le concept de Développement Durable a été adopté en 1992 à Rio lors du sommet de la terre organisé par les Nations Unies.

Au cours de ce Sommet, la plupart des Etats du monde ont voté un programme traduisant le Développement Durable en actions concrètes, à engager au début du 21è siècle : c’est l’AGENDA 21 qui a donc pour but de promouvoir le développement durable.
En Côte d’Ivoire, le processus de mise en œuvre de l’Agenda 21 a démarré avec l’élaboration du Plan National d’Actions Environnementales (PNAE-CI) en 1995 en Conseil des Ministres pour une période de 15 ans (1996 - 2010). Ce plan avait pour objectif de doter le Gouvernement d’un instrument efficace pour la gestion des ressources naturelles et la préservation de l’environnement.

Le PNAE-CI a identifié dix (10) programmes déclinés comme suit :

Programme 1: Développement agricole durable ;
Programme 2 : Préservation de la biodiversité ;
Programme 3 : Gestion des établissements humains ;
Programme 4 : Gestion de l’espace littoral ;
Programme 5 : Lutte contre la pollution et autres nuisances industrielles ;
Programme 6 : Gestion intégrée de l’eau ;
Programme 7 : Amélioration de la gestion des ressources énergétiques ;
Programme 8 : Recherche, Education, Formation et Sensibilisation ;
Programme 9 : Gestion intégrée et coordonnée de l’information environnementale ;
Programme 10 : Amélioration du cadre institutionnel et réglementaire.

Le Programme n°6 relatif à la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) repose sur trois (3) piliers, à savoir :

la mise en place d’un système national d’observation du cycle hydrologique ;

la mise en place d’un réseau national d’observation de la qualité des eaux ;

l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan directeur de la GIRE.


Il s’agit, tout en orientant les actions vers la préservation de l’environnement, d’éviter que la Côte d’Ivoire ne soit confrontée, à moyen terme, à des problèmes cruciaux de disponibilité de la ressource en eau.

L’objectif du programme n°6 est de permettre une gestion coordonnée de l’eau, tant sur le plan national que sur le plan transnational, en prenant en compte trois (03) dimensions étroitement liées :
la disponibilité en eau ;
la qualité de l’eau ;
la gestion des ressources disponibles.

Pour atteindre ces trois (03) dimensions, le programme devra :
évaluer en permanence les ressources en eau ;

étudier l’impact des changements climatiques et des effets anthropiques sur les ressources en eau ;
évaluer et suivre sur l’ensemble du territoire, la qualité des différents systèmes aquatiques.

A cet effet, le Gouvernement a posé les actes suivants :

1- Au niveau législatif et réglementaire, la promulgation et la prise des lois et décrets suivants :

La loi n° 96-766 du 3 octobre 1996 portant Code de l’Environnement ;

La loi n° 98-755 du 23 décembre 1998 portant Code de l’Eau ;

Le Décret n° 2013-44 du 30 janvier 2013 instituant la Semaine Nationale de l’Eau en Côte d’Ivoire ;

Le Décret n° 2013-507 du 25 juillet 2013 portant détermination de la périodicité de l’inventaire des ressources en eau, des aménagements et ouvrages hydrauliques ;



Le Décret n° 2013-440 du 13 juin 2013 déterminant le régime juridique des périmètres de protection des ressources en eau, des aménagements et ouvrages hydrauliques ;

Le Décret n° 2013-441 du 13 juin 2013 déterminant les conditions et modalité de classement et de déclassement des ressources en eau, des aménagements et ouvrages hydrauliques ainsi que du régime d’utilité publique aux ressources en eau, aux aménagements et ouvrages hydrauliques.

2 – Au niveau des études

La hiérarchisation des problèmes des ressources en eau : identification des problèmes majeurs ;
La formulation de la Vision Nationale de l’Eau : vision partagée de gestion de l’eau ;

La validation de la Politique Nationale de l’Eau : stratégie de gestion de l’eau ;

La validation du Plan d’action de GIRE : gestion coordonnée de l’eau ;

La validation du mécanisme de financement de la GIRE : financement autonome des activités de l’eau ;

La validation de l’étude de mise en place de l’observatoire des ressources en eau : outil d’aide à la décision ;

La validation de la nomenclature des Installations, Ouvrages, Travaux et Activés : exercice de la police de l’eau.

3 – Au niveau des projets

Le Projet « Inversion des Tendances à la Dégradation des Terres et des Eaux dans le bassin du Niger » ;

Le Projet “Résolution des problèmes transfrontaliers dans le Bassin du Fleuve Volta et sa zone côtière en aval” pour garantir la durabilité des ressources en eau du bassin de la Volta Noire à travers la promotion participative du reboisement ;

Le Projet « lagune Aghien » pour sauvegarder cette lagune va servir à l’approvisionnement du District d’Abidjan en eau potable ;



Le Projet « Opérationnalisation de l’observatoire des ressources en eau dans les bassins de la lobo (affluent du Sassandra) et de la Volta noire » pour mettre en place les outils de GIRE.

Mesdames et Messieurs,
Chers Compatriotes,

Je considère, pour ma part, que le thème «Eau et Développement durable» de cette Journée Mondiale de l’Eau, nous interpelle tous car l’année 2015 marque la fin des Objectifs du Millénaire pour le Développement et le début de l’agenda post 2015 pour le Développement Durable.


En outre, la célébration de la JME 2015 est une opportunité de la volonté de la communauté internationale, de renforcer la GIRE à travers la prise de conscience collective sur les risques de raréfaction de l’eau, ainsi que les risques de pollution.

1- Ainsi au niveau de l’Etat

L’Etat doit mettre en œuvre la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) qui est un processus encourageant. Il s’agit de la mise en valeur et de la gestion coordonnée de l’eau, des terres et des ressources associées, en vue de maximiser le bien-être économique et social qui en résulte d’une manière équitable, sans compromettre la durabilité d’écosystèmes vitaux, dans un souci d’équité, d’efficacité et de durabilité.
Il faudra pour cela engager les trois (03) stratégies suivantes :

l’évaluation continue de la ressource ;
la protection de la ressource ;
et la régulation du secteur de l’eau.

2- Au niveau des individus

Chacun de nous se doit d’être ECOCITOYEN en faisant la promotion coordonnée de l’eau et des sols pour limiter l’érosion, la dégradation des terres et la pollution de l’eau. Il faut pour cela, adopter des technologies et des pratiques favorisant :
- Le stockage et les économies d’eau, dans les zones irriguées et pluviales ;
- La réduction des pertes et des gaspillages en eau et en nourriture ;
- La réutilisation dans des conditions sûres des eaux usées, pour l’agriculture et l’industrie ;
- L’intensification de la culture des variétés végétales, traditionnelles ou nouvelles, tolérantes au stress hydrique, et la participation des parties prenantes, en particulier les organisations de producteurs, dans la mise en œuvre de la politique de l’eau.

Je vous remercie.