Eaux et Forêts: Pré Atelier des Etats généraux de la Forêt et des Ressources en Eau

  
  


 Monsieur le Préfet du Département de Grand-Bassam,

 Monsieur le Conseiller Spécial du Président de la République, Chargé de l’Environnement et des Forêts,

 Mesdames et messieurs les Ambassadeurs,

 Mesdames et Messieurs les Représentants des Organismes Internationaux,

 Mesdames et Messieurs les Représentants des bailleurs et autres Partenaires au développement,

 Monsieur le Directeur pays du PNUD,

 Monsieur le Maire de la Commune de Grand-Bassam,

 Mesdames et Messieurs les Elus,

 Mesdames et Messieurs les Enseignants et Chercheurs des Universités,

 Mesdames et Messieurs les Directeurs d’Administration Centrale,

 Mesdames et Messieurs les Opérateurs du secteur forestier,

 Mesdames et Messieurs les Représentants des ONG et autres Groupements de défense de la nature et de la forêt,

 Honorables et distingués Chefs Traditionnels,

 Chers amis de la Presse,

 Chers invités, Mesdames et Messieurs,

Au moment où le peuple N’ZIMA KOTOKO, célèbre l’Abissa dans cette belle cité balnéaire de Grand-Bassam, Patrimoine Mondial de l’UNESCO, c’est avec un réel plaisir que je préside ce jour, la cérémonie d’ouverture des travaux de l’atelier qui engage le processus devant nous conduire à la tenue des «Etats Généraux de la Forêt Ivoirienne.

En cette circonstance solennelle, je voudrais tout d’abord remercier nos partenaires techniques et financiers en particulier, le PNUD dont le soutien nous a permis d’organiser cette importante réunion de réflexion.
Je voudrais également manifester ma gratitude à vous tous ici présents, et particulièrement à tous nos amis venus des différentes administrations publiques et du secteur privé.


Vous avez accepté de distraire ces trois jours de votre agenda de travail si précieux, afin de réfléchir avec nous, sur la gestion durable des ressources naturelles de notre pays, à savoir : la forêt gravement sinistrée, la faune sauvagefortement menacée et les ressources en Eautrès exposées à la pollution et encore très peu valorisées.


Je voudrais tout particulièrement saluer la présence de la Miss Earth Environnement et sa délégation. Elle participera très bientôt, au concours mondial sur les ressources en eau. Tous nos encouragements l’accompagnent.

Mesdames et Messieurs,
Votre présence à nos côtés ce matin, traduit l’intérêt que vous portez au secteur Forestier en général,mais surtout, elle met en exergue la prise de conscience collective quant à la nécessité de mettre en commun nos intelligences pour construire une nouvelle stratégie de gestion de ce secteur vital pour notre économie nationaleet partant, pour nos populations. Je voudrais donc vous remercier pour cette disponibilité qui vous honore.

Mesdames et Messieurs, chers participants,
Est-il encore besoin de vous rappeler l’état déplorable de notre environnement forestier ?


En effet, le couvert forestier ivoirien est dans un état de dégradation avancé au point que si une forte mobilisation pour sa conservation et sa réhabilitation n’est pas entreprise tant au plan national qu’international, notre pays risque dans quelques années, de ne plus appartenir à la catégorie des états dits forestiers et notre emblème, l’éléphant, n’aura plus de sens.

C’est pour cela qu’au cours de nos travaux, les différents gestionnaires et experts intervenants s’emploieront à vous présenter un bilan de nos ressources floristiques, fauniques et hydrologiques. Ils vous présenteront aussi, l’organisation mise en place pour assurer leur gestion.


Vous constaterez que dans l’ensemble, la réflexion sur la gestion de ces ressources n’a jamais fait défaut et que des politiques judicieuses ont été proposées pour endiguer leur destruction ainsi que pour mener des opérations dans le sens de leur réhabilitation.


Mais hélas, malgré la mise en œuvre de ces stratégies la situation a continué de s’empirer.
Jugez-en vous-mêmes :

- Au niveau de la forêt : Le Code forestier de 1965 n’a pas empêché notre massif forestier de s’amenuiser comme peau de chagrin au soleil. Tous les efforts de reboisement qui ont été faits entre 1970 et 2000 – environ 500 000 ha – ont été réduits à néant. Les causes sont multiples mais quasiment toutes d’origine anthropique.

Sans oublier la crise socio politique décennale qui a apporté son lot d’occupations anarchique et clandestine des sites protégés de l’Etat notamment les forêts classées.
Résultat des courses, la forêt ivoirienne jadis si luxuriante, est passée en un plus d’un siècle, de 16 millions ha à, à peine, 2 millions d’ha. Elle a connu un rythme moyen de déforestation d’environ 300 mille ha par an, ces dix dernières années.


- Au niveau des ressources en eau, la loi portant code de l’eau adoptéeen 1998 pour protéger ces ressources, commence à peine, à connaître l’adoption par le Gouvernement, ses premiers décrets d’application. Les conséquences, on les connaît, ce sont les pollutions récurrentes de nos eaux de surface (lagune d’Enguin, lagune de Jacqueville…) avec des effets néfastes sur la faune aquatique.


- Au niveau de la faune forestière sauvage, très peu de nos concitoyens savent que la chasse est totalement interdite depuis 1974. Et pourtant, le commerce de la viande de brousse n’a jamais été aussi florissant. Le braconnage et le trafic transnationale d’espèces sauvage et des produits forestiers et fauniques est le sport favori d’individus peu recommandables.

Mesdames et Messieurs,
Je préfère m’en tenir à ces quelques exemples pour ne pas avoir à lire un discours de plusieurs heures, tant les maux qui minent la forêt ivoirienne et ses dérivés, sont innombrables.

Aussi, Mesdames et Messieurs,
Les questions essentielles qui se posentà nous, visent-elles à rechercher sans complaisance, les causes profondes de la dégradation continue de nos ressources forestières. Elles visent aussi à rechercher de notre part, les raisons du manque d’actions ou d’anticipation sur certains problèmes.


En effet, la forêt est le support indispensable de la terre nourricière qui procure la sécurité économique de tout un chacun. C’est cela qui fait d’elle la « victime » ; la victime du développement de l’agriculture par exemple. Il y a aussi l’urbanisation galopante, l’exploitation minière surtout quand elle est illégale.


En un mot, le développement économique semble être en totale contradiction avec la conservation forestière. Il faut donc prendre les devants et trouver la meilleure stratégie pour concilier les deux domaines et en faire un couple gagnant.


Mesdames et Messieurs,
Cet objectif comme beaucoup d’autres, signifie qu’au cours de ces assises, nous allons devoir trouver réponse à une foule d’interrogations du genre : « Pourquoi rien ne marche chez nous alors que cela marche ailleurs ? »Ou « Le sort de la forêt ivoirienne est-il définitivement scellé ? » ou encore « Comment faire ou que faut-il faire pour inverser les tendances d’une manière durable ? ».


Ce sont ces interrogations qui vont alimenter la réflexion que nous allons mener durant ces deux jours.


En d’autres termes, il sera question de diagnostiquer tous les problèmes de notre forêt en vue de constituer un catalogue de problématique d’où nous pourrons sortir les thématiques essentielles qui seront débattues lors des Etats Généraux que nous tiendrons très prochainement.


Il apparaît dans le même temps, que le foncier rural se trouve au cœur de nos préoccupations et sans doute qu’une des clés des solutions que nous recherchons, se trouve dans une approche intersectorielle de notre développement qui permettrait d’intégrer les différentes préoccupations.

Comme vous le voyez Mesdames et Messieurs, chers participants,
Nos attentes sont grandes. En même temps, le parterre de sommités réunies au cours de cet atelier nous rassure quant à l’issue de nos travaux.


Nous sommes persuadés que nous parviendrons à tracer les premiers sillons d’une stratégie globale et cohérente pour la reconstitution de notre massif forestier, la Conservation des reliques de forêt naturelle. En un mot, pour la gestion et l’exploitation durable des écosystèmes forestiers, de la faune et des ressources en Eau, en vue de répondre aux besoins nationaux, aux normes régionaux et mondiaux et à laisser un environnement agréables aux générations futures.



C’est le gage pour assurer une amélioration des conditions de vie des populations en zones rurales et pour pérenniser les fonctions économiques, écologiques et sociales de l’ensemble des écosystèmes forestiers de la Côte d’Ivoire.

Mesdames et Messieurs,
Les différents débats que nous allons mener au cours de cet atelier, nous permettrons, j’en suis persuadés, d’identifier les maux qui minent notre secteur et de proposer des thèmes de réflexions à analyser au cours des Etats Généraux.



Ces réflexions devraient nous conduire aussi à la définition d’un plan stratégique de développement de la forêt dans sa globalité ainsi que d’une nouvelle politique de développement de la forêt ivoirienne pour la période 2015-2060.


Mesdames et Messieurs, Honorables participants,
C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverts, les travaux de l’atelier sur les Etats Généraux de la Forêt et des Ressources en Eau.

Je vous remercie.