APRES LA DISSOLUTION DU GOUVERNEMENT ET DE LA CEI : LE PREMIER MINISTRE ENTAME DES CONSULTATIONS AVEC L’ONUCI ET LA CLASSE POLITIQUE

Le Premier ministre Guillaume Soro a entamé des consultations avec la communauté internationale, les partis politiques et la société civile, le lundi 15 février 2010, à la Primature. Ces consultations font suite à l’annonce par le chef de l’Etat de la dissolution du Gouvernement et de la Commission Electorale Indépendante (CEI), le vendredi 12 février 2010, et à la rencontre tenue le dimanche 14 février 2010, entre le chef du Gouvernement lui-même et les président du PDCI, Henri Konan Bédié, et RDR, Alassane Dramane Ouattara.

Ci-dessous les interventions du représentant du SG de l’ONU et des leaders des partis politiques à l’issue de cette rencontre :

- M. Young-Jin Choi, Représentant spécial du secrétaire Général de l’ONU : « Nous sommes dans un moment sensible et délicat. Dans une telle situation, il faut regarder les perspectives et les principes. J’ai proposé deux ou trois principes. En premier, il faut préserver les acquis du passé. Y compris la liste électorale provisoire. Deuxième principe, il faut établir la liste électorale définitive le plus tôt possible. Troisième principe, il faut trouver une solution à la question actuelle le plus rapidement possible dans le calme. Voilà ce que je peux dire. Il s’agit de voir comment trouver une solution. J’ai confiance qu’avec le sens de la non-violence du peuple ivoirien et des protagonistes, on pourra trouver une solution dans le calme, très rapidement ».

- M. Pascal Affi N’Guessan, Front populaire Ivoirien (FPI) : « Il s’est agit d’examiner ensemble la situation politique nationale. Vous savez que le président de la République et le Premier ministre viennent de prendre une décision importante. Le Président a décidé de dissoudre la Commission Electorale Indépendante (CEI) suite au blocage que nous avons observé après le scandale des 429 000 pétitionnaires litigieux de dissoudre la CEI elle-même et le Gouvernement, de reconduire le Premier ministre et de le charger de constituer un nouveau Gouvernement, qui va donner une chance à la paix en Côte d’Ivoire. Par rapport à cela, le Premier ministre a décidé d’engager des consultations. Nous avons échangé. Nous lui avons communiqué notre entière disponibilité pour appuyer le nouveau Gouvernement, le Premier ministre, que nous soutenons totalement la décision qui a été prise, puisque nous la considérons comme salutaire. Nous considérons que c’est une décision courageuse et qui permet au pays de sortir de l’impasse et de restaurer l’autorité de l’Etat. Parce que ces dernières semaines nous avons observé toutes sortes d’entraves à la mise en œuvre du Programme de sortie de crise. Nous avons observé les appels à la désobéissance. Nous avons observé toutes sortes de choses qui ne participent de la quiétude et qui ne permet pas au pays d’avancer. Alors que nos compatriotes souffrent, alors que le pays est coupé en deux depuis plus de 8 ans, nous sommes dans une crise, la pauvreté grandit. Il faut que les acteurs politiques fassent preuve de maturité. Il faut le Gouvernement fasse preuve de fermeté pour que la Côte d’Ivoire puisse enfin sortir de cette crise rapidement par des élections. C’est pourquoi nous avons soutenu la décision du Président de la République. Nous avons demandé au Premier ministre qui nous a affirmé son engagement à poursuivre dans l’accord politique de Ouaga. Nous lui avons dit qu’il bénéficie de notre entière disponibilité, de notre soutien total, que nous comptons sur lui pour que le Gouvernement fasse preuve de fermeté et que le programme de sortie de crise soit conduit avec célérité, pour que dans les meilleurs délais nous allions aux élections ».

Formation du nouveau Gouvernement

« Nous avons dit que nous faisons entièrement confiance au président et au Premier ministre. Ce n’est pas la présence du FPI en tant que parti politique qui est important. Ce qui est important, c’est que la Côte d’Ivoire dispose d’un vrai Gouvernement à l’intérieur duquel les ministres vont parler le même langage, vont faire preuve de solidarité, vont respecter les institutions de l’Etat, ne vont rien entreprendre pour gêner la marche du Gouvernement. Ce sont des ministres qui seront au service de l’Etat, de la République et non au service d’un parti politique. Parce que le Gouvernement n’est pas là pour satisfaire les aspirations des partis politiques. Le Gouvernement doit travailler pour la Côte d’Ivoire, pour travailler pour les Ivoiriens, pour ramener la paix dans notre pays. C’est pour cela que nous avons dit que nous ne souhaitons pas un Gouvernement de partis politiques. Nous sommes un parti, notre présence n’est pas importante. Ce qui est important, c’est que la Côte d’Ivoire dispose d’un vrai Gouvernement qui va travailler pour la paix en Côte d’Ivoire, pour la réunification en Côte d’Ivoire ; C’est ce qui est important »(...)

Composition de la future CEI

« La CEI doit être aussi une CEI qui inspire confiance à tous, avec un président n’appartenant à aucun bord politique. C’est cela qui nous permet essentiel. Ceci posé, nous faisons confiance au président de la République, au Premier ministre pour nous proposer une CEI qui ne va pas travailler contre un parti politique quel qu’il soit, mais qui va travailler pour des élections transparentes et crédibles ; c’est cela qui est important. Donc, pas une CEI qui est au service d’un clan, pas une CEI contre un clan, mais une CEI au service de la transparence et de l’équité dans l’organisation des élections ».

     

- Jacques Andoh, Secrétaire Général adjoint du Parti Ivoirien des Travailleurs (PIT) : « Nous avons été invité par le Premier ministre à le rencontrer pour discuter de la situation nationale grave qui prévaut. Nous avons répondu à cette invitation, parce que le Parti Ivoirien des Travailleurs demeure le parti qui, chaque fois que l’occasion lui sera donnée de dialoguer, d’échanger, d’aller vers une concertation, répondra présent. Nous avons écouté le Premier ministre qui nous a fait une lecture de la situation. Nous lui avons en retour dut la façon dont nous voyons les choses, la gravité dans laquelle le pays tout entier se trouve et c’est une première étape de discussions et de négociations. Il ne m’appartient pas de vous révéler les termes, les propos précis de la rencontre. C’est une première étape de discussions, de négociations, de dialogue, de concertation pour lequel le PIT a dit être ouvert, demeure ouvert. Chaque fois qu’il sera question de l’intérêt supérieur de la nation, le PIT est prêt à participer à ce genre d’échanges ».