SITUATION SOCIO POLITIQUE : LE PRESIDENT DE LA BANQUE MONDIALE S’ENTRETIENT AVEC LES RELIGIEUX

M. Robert B. Zoellick, président de la Banque mondiale, poursuit sa visite en Côte d’Ivoire en ôte d’Ivoire accompagné de la délégation qui l’accompagne. Venu dans le pays dans le but d’écouter et apprendre sur la Côte d’Ivoire, il s’est entretenu avec les religieux. A la fin de cette rencontre, l’imam, Boikary Fofana et Mgr Jean-Pierre Koutwan, archevêque d’Abidjan, ont fait respectivement le point de leurs discussions avec les responsables de la Banque mondiale. Ci-dessous leurs interventions :

Imam Boikary Fofana : « Pour sortir de la crise, pour ce qui nous concerne, nous avons mis l’accent sur trois éléments : D’abord la Gouvernance institutionnelle et politique. Nous ne pouvons pas avoir en Côte d’ivoire un développement durable et rationnel si on ne résout pas le problème des institutions et la politique. Au premier niveau, c’est l’administration. Il faudrait que l’administrations soit reprise en main et réorganisée pour qu’elle soit crédible pour qu’elle-même fasse confiance à sa propre production. Après 50 ans, chaque année on a des problèmes sur l’authenticité des pièces. Cette carte est fausse, celle-ci n’est pas vraie. Après 50 ans, on doit pouvoir rendre crédible nos productions administratives. Il faut que l’administration soit républicaine. En deuxième lieu, il faut que l’armée, soit une armée républicaine. Il faut les médias de l’Etat soient les médias de la République avec tout ce que cela implique. Sur le plan purement économique, il faudrait qu’on permette à tout le monde de participer à la production nationale. Il faudrait en retour que tout le monde bénéficie de la production nationale et qu’on lutte contre les disparités régionales et qu’on n’introduise pas des éléments irrationnels dans la répartition au plan ethnique, religieux, régional. Un citoyen est un citoyen. Tous les contribuables doivent contribuer et recevoir en retour les mêmes choses. Si cela est fait, il n’y aura pas de problème. Je pense qu’on peut travailler pour l’unité nationale. Un pays comme la Côte d’Ivoire n’est pas du tout beau. Elle a tous les moyens pour prendre en compte davantage de monde et les nourrir. Mais la moralité, la corruption font que quels que soient les fonds mis à notre disposition, on ne pourra pas en bénéficier. Il y a des gens qui n’ont jamais travaillé qui sont milliardaires. Ceux qui travaillent n’arrivent pas à jouir des fruits de leur travail. C’est cela le problème. C’est de cela que nous avons parlé : Bonne gouvernance institutionnelle et politique, bonne gouvernance économique, bonne gouvernance sociale. Je pense qu’avec cela, on pourra s’en sortir. Il faut aussi gérer les conflits pré-électoraux et postélectoraux. Il faut gérer les choses. Avec cela, on devrait pouvoir s’en sortie ».

Mgr Jean-Pierre Koutwan : « Le président de la banque mondiale nous a réunis pour voir un peu comment elle peut nous aider à sortie de cette crise. Beaucoup de choses ont été relatées. Mais nous avons mis l’accent sur la jeunesse, l’éducation et l’emploi. Parce que nous admettons tous que beaucoup de jeunes n’arrivent pas à faire les études qu’il faut, car les parents n’arrivent pas à les aider à les accomplir. Une fois que ces études sont faites, pour ceux qui ont pu les faire, qui ont des diplômes, ils restent au chômage. Nous constatons que beaucoup de jeunes n’ont rien à faire. S’ils n’ont rien à faire, ils s’adonnent à des choses qui ne sont pas très bonnes. D’où la dégradation morale qui conduit à l’alcool et à tous ses corolaires. Le flambeau de la violence est porté par ses jeunes qui n’ont rien à faire. Et dès qu’il y a la moindre chose, ils trouvent là une occupation. Nous demandons que la banque mondiale nous aide à donner aux jeunes l’éducation qu’il faut et aider à créer des emplois pour que ces jeunes puissent apporter leur contribution au développement du pays. Le président de la banque mondiale a répondu que la Banque mondiale essaiera de prendre toutes ces questions en compte et aidera à la création d’emploi pour que tous ces jeunes soient absorbés par quelque chose et puisse apporter au pays ce qu’il faut pour son développement ».