PRESUMEE FRAUDE SUR LA LISTE ELECTORALE : MAMBE REPOND AUX PREOCCUPATIONS DES IVOIRIENS

M. Robert Beugré Mambé, président de la Commission Electorale Indépendante (CEI) a animé une conférence de presse, le vendredi 15 janvier 2010, pour se prononcer sur les accusations de fraudes dont il fait l’objet. Il en a profité pour répondre à toutes les préoccupations des journalistes. Ci-dessous sa déclaration liminaire:

Nous sommes là ce matin pour apporter des précisions aux uns et aux autres sur tout ce qui se dit en ce moment sur la CEI. Ces attaques engagées contre la CEI, contre son Président et contre les commissaires créent des moments de malaise. Je voudrais demander aux ivoiriens d’accepter nos excuses parce qu’on aurait pu faire l’économie de tout cela. Ce sont des incompréhensions. L’absence d’informations à un certain niveau a contribué certainement à créer toute cette atmosphère délétère. Je voudrais demander aux parents de commissaires centraux et des commissaires locaux de rester sereins. Les commissaires centraux et des commissaires locaux de la CEI n’ont introduit, dans aucune liste définitive, 429 000 personnes non habilitées à être sur la liste. Personne ne l’a fait. Et, personne ne le fera. En réalité, le travail tel qu’il a été engagé, est arrivé à un stade où nous devons maintenant commencer à examiner les travaux réalisés par les CEI locales dans 69 centres de coordination situés à l’intérieur du pays en présence de la CEI, de l’ONI, de la CNSI, de la Sagem et de l’INS. C’est maintenant qu’on va commencer à regarder les dossiers des contentieux qui ont été traités par les CEI locales de sorte que les équipes qui ont été constituées par les structures que je viens de citer puissent travailler en symbiose et trouver pour chaque cas présenté par la CEI après examen, la réponse la plus adéquate qui répondent aux normes et aux textes en vigueur. Les décisions devront être prises de façon consensuelle.

En l’état actuelle des choses, aucune liste définitive pour les élections n’a été établie dans aucun centre de coordination encore moins à la CEI centrale en incluant 429 000 personnes. Cela n’existe pas. La transparence étant de rigueur, vous pouvez vous-même aller vérifier dans les centres de coordination ou ce travail se fera. Ce travail, vous pouvez le vérifier, n’a pas encore commencé. Hier, nous avons signé avec toutes les autres structures le mode opératoire qui va nous permettre d’examiner les dossiers un à un, pour les inscrire par la suite, si cela est adopté, sur la liste électorale définitive. Donc il n’y a aucune liste définitive qui existe et sur laquelle, on a inscrit 429.000 personnes. Je le dis en mon âme et conscience. Nous avons signé le mode opératoire, qui sera en vigueur à partir de la semaine prochaine. Je lis beaucoup de choses dans les journaux, il y a beaucoup de commentaires, mais je voudrais tranquilliser les ivoiriens. Le processus tel qu’il est conduit, ne permet pas à qui que ce soit d’introduire quelques noms que ce soit sans que les dispositions prises pour inscrire les noms ne respectent les normes. Parce que, c’est un travail collégial, où tout le monde est là pour se surveiller. Voilà la réalité d’aujourd’hui. Donc je vous demande pardon, n’écrivez plus qu’on a introduit 429.000 personnes dans la liste électorale définitive. Cela n’existe sur aucune liste. D’où vient le problème des 429.000 personnes dont on parle tant ?

De part sa constitution, de par les textes qui la régissent, la CEI a la possibilité d’avoir une équipe technique en vue de l’aider à bien comprendre les travaux techniques réalisés par les opérateurs privés ou publics. Cette équipe existe normalement. C’est-elle qui nous a aidés à déterminer les sites sur lesquels nous avons fait l’enrôlement. C’est elle qui nous a aidés à préparer le problème concernant l’enrôlement et nos travaux avec la Sagem. C’est encore elle qui nous a aidé à bien comprendre la liste de 2000, avec l’INS, toutes les irrégularités qui se trouvaient sur la liste et à faire en sorte que cette liste de 2000 soit acceptée par tous, de même qu’avec les partis politiques avec lesquels cette équipe technique a travaillé. Ce sont des ingénieurs très sérieux qui ne demandent qu’à travailler pour le bien de la Côte d’Ivoire. Je vais vous dire une chose. Quant nous avons fini l’enrôlement et que nous devrions débuter le croissement, il était important pour nous CEI d’avoir des lignes directrices parce que, quand on est maître d’ouvrage, il faut savoir soit même dans quel sens on s’en va. Nous avons notre équipe technique, qui a fait des tests, pour dire à peu près combien d’ivoiriens nous pourrions retrouver sur le nombre de personnes enrôlées. Ils ont fait un travail et ils ont trouvé le nombre sur cette liste. C’est ce qui nous a permis, quand nous sommes arrivés, à 2,7 millions pour les quels il fallait chercher à identifier leur statut, ce qui nous a amené à encourager des recherches complémentaires parce que nous savions qu’on pouvait aller au-delà. On pouvait donc réduire le nombre de personnes pour lesquels on pourrait trouver un statut. Quand nous sommes arrivés à 1,9 million, on s’est aperçu qu’il fallait faire des efforts pour descendre en dessous de 1,9 million. Quand nous sommes arrivés à 1,33 millions, cela correspondait à peu près aux projections résultantes des textes faits par l’équipe technique. Ce sont donc des gens sérieux, qui n’ont pas envie de tricher. Donc quand nous avons commencé le contentieux concernant les 1,9 million de personnes, la CEI lors d’une réunion de la commission centrale a dit que nous notre rôle, c’est de chercher par tous les moyens légaux clairs et transparents des solutions qui peuvent un jour aider si on nous posait la question de savoir si on pouvait encore retrouver des Ivoiriens ici, si on peut encore trouver des ivoiriens là. C’est une projection potentielle.

La CEI lors de sa réunion à demandé de retenir des critères de recherche. Non pas pour aller les mettre sur les listes, mais pour voir quel pourrait être encore le nombre d’ivoiriens qu’on pourrait retrouver dans la gestion du contentieux en faisant un travail de croisement non officiel, mais un croisement pour notre propre usage. Sur la base de critères que nous avons arrêtés en commission centrale. Et nous avons demandé à nos techniciens de faire ces recherches. Ils ont fait des recherches et ils ont trouvé un certain nombre. Nous leur avons demandé d’affiner ces recherches pour éviter que sur un, deux ou trois noms, on ait quelques réserves à poser. La commission centrale leur a donc demandé de faire des recherches et de faire en sorte que nous ayons une idée des personnes qu’on pourrait encore retrouver. Les chiffres variaient entre 400.000 et 500.000. Si nous faisons les recherches à partir de la liste de 2000 et en prenant le nom des personnes concernées, qu’est ce qui est encore possible, et sur les fichiers historiques. Voilà le travail qui a été fait mais qui était interne. Et la commission centrale a dit, nous, notre travail n’est pas de faire les croisements mais de faire le contentieux et de faire en sorte que les ivoiriens puissent justifier leur statut. Pour ce travail que nous avons réalisé, si nous devrions la faire de manière officielle, il fallait que l’INS, la Sagem l’ONI, la CNSI soient avec nous pour que nous fassions ce travail en équipe. Une fois terminé, on soumet cela aux politiques, au CPC, au Premier Ministre, au Président de la République, au Facilitateur et à tous les Présidents qui assistent au Cpc. Une fois leur accord obtenu, en ce moment là, on pourrait envisager l’utilisation de ce fichier. Voilà les garde-fous que nous avons mis. Lors de la réunion du CPC à Ouagadougou, je me permets de dire qu’on n’a pas caché devant la réunion de dire que nous, nous étions préoccupés de voir si on pouvait encore trouver des ivoiriens. Et nous l’avons dit de façon officielle. Et les 429.000 personnes dont on parle ne figurent pas sur un document officiel. Je l’ai dit au Chef de l’Etat, je ne l’ai pas caché. Nous avons fait un travail pour notre usage interne. L’on ne peut pas dire que dans un premier temps ce travail est utilisable. Donc ce n’est pas un travail qu’on peut introduire dans la liste électorale définitive et faire plaisir à quelqu’un. Il faut savoir que le travail qui est entrain d’être fait est structuré. Les seules personnes habilitées à être introduites dans la liste dépendent de la Sagem et l’INS. Nous nous ne pouvons pas le faire. Nous nous cherchons des projections de décision. Les 429.000 cas n’ont pas été cachés. Si cela pose problème nous pouvons vous donner ce fichier mais il n’est pas à usage officiel. Voilà la réalité. Il est à usage interne. Aucun commissaire de la CEI à ma connaissance n’a pris ce fichier pour aller l’introduire dans le fichier officiel. Nous ne pouvons même pas le faire. Donc tous les problèmes créés autour des 429.000 personnes ne sont que des incompréhensions. Je vais vous décrire comment le travail se fait pour régler la liste définitive. />
1- L’on affiche la liste électorale
2- Les personnes qui ont un problème de contentieux s’adressent à la CEI locale. Quand la CEI locale a fini de travailler elle prend une décision pour chacun des cas présentés. Et cette décision est prise par l’ensemble des membres de la CEI locale qui signent un procès verbal. Lorsque tous les procès verbaux sont signés nous faisons la liste des personnes qui ont été agréées par la CEI locale. Cette liste sera présentée à partir de la semaine prochaine dans les centres de coordinations pour que la Sagem, l’INS l’ONI, la CNSI et la CEI regardent ces fiches, les endossent et c’est en ce moment que l’INS et la Sagem vont introduire les personnes agréées sur la liste. Et ils remettront une copie à la CEI locale afin de vérifier si c’est bien cette liste qui a été introduite dans la liste définitive. Et quand l’accord est donné la liste revient au site central. Là aussi, si l’accord est donné l’on tire une copie pour les centres de coordination pour voir si le tirage qui a été fait est juste. Donc tout ce qui se dit actuellement dans la presse n’existe pas dans la liste définitive, même pas dans les centres de coordination qui sont situés dans les départements. Le travail pour le moment a été fait au niveau des CEI locales et nous attendons d’aller dans les centres de coordination, voilà la réalité. Hier j’ai entendu dire qu’il y a une poursuite judiciaire. La CEI n’est pas sous la tutelle du ministère de l’intérieur. La CEI est une institution. Je respecte le ministre de l’Intérieur avec qui nous avons de bons rapports parce que nous travaillons en bonne intelligence avec les préfets sur le
terrain. />
J’ai entendu dire que j’ai prêté serment. Oui nous avons prêté serment donc nous ne travaillons pas pour faire plaisir à quelqu’un. Nous travaillons pour sauver la Côte d’Ivoire. Il faut que dans les structures de l’Etat nous apprenions à nous respecter. Et nous respecterons toujours le ministre de l’Intérieur avec qui nous avons de bons rapports. Si nous voulons renter dans certains détails, ça ne sera pas bon. Moi je suis prêt à demander que les Nations Unies se saisissent de ce dossier. Faut qu’elles viennent voir si 429.000 personnes ont été introduites dans la liste définitive pour éclairer l’opinion nationale et
internationale. />
Aujourd’hui l’on souille notre réputation dans les journaux. L’on nous envoie des SMS pour nous insulter et tout cela nous ne disons rien. Ils disent que nous sommes des tricheurs, des voleurs, mais nous ne disons rien parce que c’est la croix qu’il faut porter pour sauver la Côte d’Ivoire. Je demande aux Nations Unies de diligenter une enquête sur les 429.000 personnes concernées et dire à toute la Côte d’Ivoire si un seul membre de la CEI à introduit 429.000 personnes dans une liste électorale définitive. Nous sommes prêts à collaborer avec les Nations Unies en leur montrant tout le travail qui a été fait. Les 429.000 sont sur un document interne mais on en a tellement parlé qu’il devient presque officiel même s’il est officieux. Nous souhaitons que les Nations Unies viennent éclairer la lanterne des Ivoiriens. Car souiller la réputation des gens, c’est trop facile. Moi j’ai de la peine pour les commissaires centraux et les commissaires locaux. Si c’est moi seul ce n’est pas grave. Vous m’insultez tous les jours dans vos journaux mais je ne réagis pas. Je vous demande une seule chose : respectez les commissaires centraux de la CEI et les commissaires locaux. Ils souffrent trop sur le terrain. Vous-même quand vous allez sur le terrain vous voyez comment ils travaillent.

Lorsque nous avons commencé les contentieux ils travaillaient les dimanches et les samedis pendant que nous nous reposions. Je vous demande simplement de les encourager, de les respecter et de les soutenir. Notre mission c’est d’être transparent. L’affaire est devenue politique au regard de la qualité de ceux qui demandent les enquêtes. Nous savons leur rôle dans leur parti politique. Je respecte les gens c’est pourquoi je ne vais pas m’attarder sur certaines choses. Il semble que les conclusions de l’enquête sont déjà connues. Je dis bien il semble car moi je ne les ait pas vues. Je vous demande pardon d’aider la CEI. Les commissaires centraux de la CEI souffrent sur le terrain. Matin, midi, soir ils laissent leur famille et s’en vont pendant souvent deux semaines. Parfois les voitures s’enfoncent, on les pousse. Ils mettent leur vie en danger partout. Les commissaires locaux de la CEI ne dorment pas ! Ils sont quelque fois même menacés ! Il faut qu’on arrête ce genre de chose, nous sommes dans un pays merveilleux. Moi, quand je vois des gens écrire pour m’insulter, je me mets à genoux et je prie pour eux. Je dis "Seigneur ce sont mes frères, c’est parce qu’on ne se connaît pas assez bien qu’on écrit de telles choses. Fais en sorte qu’eux et moi un jour nous puissions rire ensemble". Demain si vous m’insultez encore je vais faire la même prière. Vous voyez ! Je pense qu’il faut arrêter cela. Les commissaires centraux de la CEI sont tellement touchés par cette affaire que beaucoup sont ébranlés. Ils me disent "président faisons des réunions, des enquêtes, nous même nous allons voir claire. Je leur dit que j’ai compris, soyez patients. Ils m’ont même écrit pour une dire président faisons des réunions pour entendre les informaticiens qui sont allés sur terrain, je leur dis, "soyez patients". Chez nous les Ebrié, nous avons un proverbe qui dit : Quand tu es en brousse, sur le chemin et que brutalement tu vois un animal courir pour te dépasser, il faut te mettre de coté, pour attendre ce qui est derrière. "Je demande qu’on arrête ce genre de chose. Vous insultez des pères de famille, gratuitement et publiquement ! Mais, au stade où nous sommes, je n’insulterai jamais quelqu’un. Et à la CEI nous avons demandé de ne jamais insulter quelqu’un.

Les commissaires de la CEI sont malheureux. Certains disent que nous sommes des voleurs, des tricheurs, président dit quelque chose. Je leur dit attendez. Aujourd’hui c’était le jour ! Dites aux ivoiriens et à la communauté internationale qu’aucun membre de la CEI, commission centrale, commission locale n’a pris 429.000 personnes pour les mettre sur une liste électorale. Cela n’existe pas. Cela ne peut même pas exister ! Même le Président que je suis, je ne peux écrire aucun nom sur la liste électorale. Ni même un membre supérieur de la CEI. Parce qu’il y a des principes consensuels qui déterminent la réalité. Expliquez cela aux ivoiriens, je vous demande pardon, expliquez ! Il faut qu’on enlève la suspicion parmi nous. Moi ce qui me fais mal c’est que par les critiques qu’on nous faisait de temps en temps, par votre ambition d’aller aux élections, cela nous a permis de faire un travail. Mais, je vous assure, ce n’est pas parce que je suis président de la CEI, que je suis fier pour les commissaires sortants de la CEI. Je voudrais vous le dire, mes amis africains viennent me dire que le travail que vous avez fait, cela n’existe pas. Dans aucun pays africain on a une liste aussi propre, aussi transparente, qu’on consulte par Internet, par SMS et par appel téléphonique. Où avez-vous vu cela déjà ? Les gens sont émerveillés ! Pendant que les autres sont contents, nous ne sommes pas contents que les autres soient contents de nous. Ça c’est clair. Mais, il faut qu’on arrête. Moi, je suis avec les commissaires ici (à la CEI).

Vous savez, nous avons tous prêté serment. Beaucoup de personnes demandent à Mambé de démissionner, de faire-ci de faire-ça ! Je ne démissionnerai pas ! Je vous le dis. Je travaillerai avec le soutien du Président Laurent Gbagbo, du Premier Ministre Guillaume Soro, du Facilitateur Blaise Compaoré par l’intermédiaire de lui-même et de son Représentant ici (en Côte d’Ivoire). J’ai été élu et mon travail c’est de faire une liste électorale propre. Et nous allons vous donner une liste électorale propre, et des élections propres. J’ai demandé aux Nations Unies de bien fixer les critères qui seront pour nous des boussoles. J’ai demandé aux observateurs d’être en grand nombre ici (en Côte d’Ivoire) pour que ce soit clair pour nous. Alors quand on réfléchit bien sur cette histoire de 429.000, pour que ce soit bien clair, nous même à la CEI nous allons faire une enquête interne. Vous savez quand on finit le contentieux, on doit aller saisir tous ces éléments. Nous n’avons pas donné cette instruction. Aucun membre de la CEI n’a donné d’instruction. C’est pourquoi je demande aux nations unies de mener des recherches, ils vont voire qu’on n’a pas donné d’instructions. Si par hasard la liste se promène dans un CD, cela n’est même pas utilisable. Parce que tant que quelqu’un n’est pas venu se présenter avec un dossier à l’appui, on ne peut pas l’inscrire d’office sur la liste électorale. Je ne sais pas si c’est clair. Votre nom peut être quelque part même sur une liste de 429.000 mais tant que vous n’êtes pas venus vous présenter avec un papier à l’appui, cela ne sert à rien. Je tenais à vous dire ces choses. Je tiens à vous remercier, j’ai été un peu long parce que j’ai gardé tout ce que j’avais à dire pendant au moins sept jours pour vous livrer cela aujourd’hui, je vous
remercie. />
Service de Communication CEI