EXPLICATIONS SUR LA LISTE ELECTORALE PROVISOIRE : LE PREMIER MINISTRE ECHANGE AVEC LES OPERATEURS ECONOMIQUES

Le Premier ministre Guillaume Soro a eu des échanges avec les opérateurs économiques vendredi dernier, au Palais présidentiel, dans le cadre des discussions entamées autour de liste électorale provisoire. Ci-dessous son intervention intégrale et celle du représentant des opérateurs techniques, Sagem Sécurité et INS.

RENCONTRE DU PREMIER MINISTRE AVEC LES ACTEURS DU SECTEURS PRIVE

Je suis ce matin devant vous avec le Président de la Commission Electorale Indépendante, pour vous donner l’ensemble des éléments qui devaient permettre de noter l’état d’avancement des préparatifs liés à l’élection présidentielle du 29 Novembre 2009.
Depuis la signature de l’Accord de Ouagadougou, il y a quelques deux ans, notre action a été de préparer les élections. Comme vous pouvez le noter, plusieurs processus ont été engagés aussi bien sur le plan des volets sécuritaires que sur les aspects électoraux.
Nous avons lancé les opérations des audiences foraines. Il y a aussi d’autres opérations telles que la reconstitution des registres de l’état civil. Et nous avons lancé et achevé les opérations d’enrôlement des populations. L’opération d’enrôlement des populations consistait à inviter tous les Ivoiriens âgés de 16 ans et plus, selon qu’ils devaient uniquement solliciter la carte d’identité ou figurer sur la liste électorale.
Ces opérations ont mobilisé plusieurs millions de personnes. Cette opération s’est achevée en juin et sous l’autorité et la supervision de la Commission Electorale Indépendante. Les traitements informatiques ont été réalisés par deux opérateurs techniques que nous avons convenus de désigner, SAGEM Sécurité et l’Institut National de Statistiques.
Ces deux opérateurs ont travaillé et les résultats sont là. Tout à l’heure, le Président de la Commission Electorale Indépendante vous donnera les détails en vous indiquant les différentes phases pour aboutir aux résultats que nous connaissons maintenant, mais aussi vous indiquera les perspectives immédiates. Mais avant de lui laisser la parole, je voudrais faire un petit commentaire sur les commentaires, sur les rumeurs et les informations que nous entendons çà et là, sur même quelques écrits de journaux. />Je pense que toutes ces questions vous intéressent en tant que secteur privé, parce que la prospérité de ce secteur est forcement liée à l’environnement politique à la capacité du gouvernement à apporter la sécurité, à la capacité du gouvernement à maintenir la paix, la tranquillité pour que justement les opérateurs économiques puissent exercer leurs activités en toute sérénité.
L’opération électorale que nous sommes en train de conduire ne peut échapper à personne. Simplement parce que l’approche que nous avons adoptée est à chaque fois, la concertation. Avoir un compromis accepté par tous. C’est comme ça que nous avons avancé jusqu’à ce jour. Et dans notre entendement, il faut bien, si nous voulons des élections apaisées, des élections transparentes démocratiques et justes, il faut bien que la classe politique s’accorde sur la liste électorale, qui est l’élément incontournable des élections. Donc, c’est pourquoi, quand je vois des commentaires disant qu’on veut écarter 2 700 000 personnes, ce n’est même pas la peine d’entrer dans des débats désuets. Mais laisser les techniciens faire leur travail.
La position que nous adoptons est de dire qu’on a demandé aux machines, aux ordinateurs de la SAGEM et de l’INS de trouver et de valider par des croisements, la base de données de 2009 sur laquelle figurent 6 384 000 personnes. On a demandé à SAGEM et à l’INS, nous avons 6 384 000 personnes et nous cherchons dans ces 6 384 000 personnes des Ivoiriens. Comme on a une liste électorale de 2000 ou figurent 5 400 000 personnes, cherchez pour voir qui sont ceux sur la liste électorale de 2000 et qui se retrouvent dans la base de données des 6 384 000 personnes. Nous avons trouvé 2 678 069 personnes, donc à mon avis, il faut laisser les techniciens faire leur travail, il ne faut pas se presser parce que quand quelqu’un veut faire le travail de l’autre, ça devient très compliqué. Faisons confiance aux deux opérateurs techniques que nous avons désigné et la Côte d’Ivoire s’en portera mieux.
Si nous avons 6 384 000 personnes qui sont dans la base de données, parce que rappelez-vous, nous avons invité tout le monde à venir avec un extrait de naissance. L’extrait de naissance n’est pas une preuve de la nationalité, il est un acte qui constate la naissance. C’est pourquoi tout ceux qui n’avaient pas 18 ans sont venus avec un extrait de nationalité et un certificat de nationalité. Mais les plus de 18 ans, puisque dans l’accord de Ouagadougou on a convenu de privilégier l’identification basée sur la liste de 2000, on a dit vous venez avec un extrait de
naissance. />Mais quand vous êtes venu avec un extrait de naissance, la question qui s’est posé à la CEI et au gouvernement est de dire comment avec un extrait de naissance, nous déterminons que tel et tel sont Ivoiriens ou tel et tel autre ne le sont pas. Nous avons dis qu’il faut croiser avec la liste électorale de 2000, Parce que si quelqu’un est sur la liste de 2000, il est forcement Ivoirien, parce que ne figure sur la liste électorale qu’un national. Du reste, il a voté les actuelles institutions. Donc, nous avons croisés et on a trouvé 2 678 069 personnes.
Nous nous sommes référés aux fichiers historiques contenus dans la mémoire de l’Etat de Côte d’Ivoire susceptibles de nous indiquer la nationalité des uns et des autres. Nous avons croisé ces fichiers historiques. Nous avons eu 904 000 personnes. Maintenant, il reste 2 752 000 personnes qui n’ont pas été retenus. Ce qui s’explique parce que quelqu’un qui avait 9 ans en 2000, a 18 ans aujourd’hui et à 9 ans déjà, il n’est pas suffisamment vieux pour se retrouver sur un fichier historique et pourtant aujourd’hui, il a 18 ans, il peut aller voter. Donc les 2 752 000, je demande aux uns et aux autres d’arrêter les commentaires indécents sur cette population.
Certains disent, ce sont des étrangers. Nous à notre niveau, nous n’avons pas encore dit à quelqu’un si ces 2 752 000 personnes sont Ivoiriens ou pas. Nous disons seulement que dans les 2 752 000 personnes, il y a forcement des Ivoiriens qu’il faut aller trouver pour les mettre sur la liste électorale et ce sont ces opérations là que nous sommes en train de mener. D’où vient-il qu’il y ait ce débat ? On ne va quand même pas dire par rapport à ce débat que nous sommes à la Primature pour exclure quelqu’un. Que M. Soro à la Primature, M. Mambé à la CEI et M. Badini à la facilitation vont s’asseoir pour comploter de la sorte ? Donc, il faut arrêter ça.
Il faut arrêter ça et nous laisser préparer les élections, chacun doit faire ce qu’il sait faire. SAGEM et l’INS savent faire une liste et ils la font. Et nous, nous devons les laisser travailler. Ce débat n’est pas de notre ressort. Donc la perspective est de dire qu’il faut continuer en remontant aux ascendants et aux ayant droits de ces 2 752 000 pour réfléchir et trouver les Ivoiriens qui se trouvent dans les 2 752 000 personnes.
Ma position est de dire : autant la date des élections est importante, autant il est important pour l’Etat de Côte d’Ivoire de se doter d’une liste électorale. Parce que l’élection, c’est d’abord la liste électorale. Si on a une bonne liste électorale, il n’y aura pas de contestations. Donc, il faut faire une bonne liste électorale. Cela nécessite que les structures concernées puissent faire correctement leur travail, qui consiste à ne mettre aucun Ivoirien de côté, mais aussi à ne pas permettre que quelqu’un qui n’a pas le droit de figurer sur cette liste y figure.
Voici notre position, et je voudrais compter sur vous pour relayer cette information. Parce que de toutes les façons, il n’est dans l’intérêt de personne qu’à l’occasion d’une liste électorale, il y ait des problèmes en Côte d’Ivoire. Si c’est les problèmes aussi, tout le monde sait que nous autres on en a pas peur. Mais, je pense qu’on est sur un bon chemin et qu’il faut continuer. Et continuer, c’est prendre toutes les dispositions pour que nous nous mettions d’accord. Si c’est les débats aussi, nous n’en avons pas peur. Donc, il ne faut pas jouer au jeu de s’effrayer dans ce pays.
Je crois qu’on n’a trouvé la bonne porte de sortie et il s’agit maintenant de faire en sorte que la liste électorale soit bouclée dans le mois de contentieux qu’il nous reste. Donc, voici les quelques commentaires que je voulais faire. J’en appelle encore à la CEI. Que personne ne panique, nous ferons la liste électorale provisoire, nous ferons la liste électorale définitive, qui seront certifiées par les Nations Unies. Or, les Nations Unies ne certifierons pas une liste à problème. Les Nations Unies ne certifierons qu’une bonne liste. Donc voici ce que je tenais à vous dire. Je laisse donc la parole au Président de la CEI pour vous donner de plus amples détails.
Je vous remercie.
DISCOURS DU REPRESENTANT DES DEUX OPERATEURS TECHNIQUES : SAGEM ET INS
Mesdames et messieurs les directeurs généraux des entreprises. Après l’enrôlement des populations, tous les formulaires ont été rassemblés dans les centres de coordination qui sont situés au chef lieu de départements. Le fichier obtenu, fichier des populations, a été croisé avec lui-même pour détecter les anomalies. Il s’agit de l’utilisation de l’identité de plusieurs personnes. Dans notre jargon, c’est ce que nous appelons la recherche des doublons. Une fois ce fichier débarrassé des doublons, nous avons envoyé ce fichier à ici Abidjan. Là encore nous avons procédé à un traitement des fichiers dans le sens de l’apurement pour la recherche également des doublons et la recherche des anomalies. Ensuite, nous les avons fait passer au croisement avec les fichiers historiques.
Dans un premier temps, nous avons croisé les fichiers de coopération de 2009 avec le fichier électoral de 2000 et pour retrouver les personnes qui se sont enroulées en 2009 et qui se retrouvent dans le fichier de 2000. On les a mis alors de côté pour constituer le fichier électoral compatible au fichier électoral de 2009. Le reliquat a été croisé avec le fichier historique Ivoirien. Vous avez entendu parler de la constitution des fichiers fusions. C’est-à- dire, un fichier issu de l’ensemble d’un certain nombre de fichiers historiques. Donc, on retrouvé deux types de fichiers : le fichier fusion ivoirien et le fichier fusion étranger. Ce dont je viens de parler, il s’agit de croiser le fichier des personnes qui n’ont pas été retrouvées sur le fichier électoral 2000 avec le fichier fusion ivoirien. Ce croisement ayant été effectué, ce que nous avons, nous les remettons comme deuxième composante du fichier électoral 2009.
Le reliquat du croisement continu, le résultat trouvé a été croisé avec le fichier historique des non Ivoiriens et c’est ainsi, après ces différents croisements, nous avons obtenus les résultats que je vais vous communiquer. Nous avons obtenu sur la liste électorale potentielle, c’est-à-dire la liste des Ivoiriens de 18 ans et plus, 6 384 816. Nous avons trouvé sur la liste de 2000, 2 678 069 personnes. Sur la fusion du fichier électoral ivoirien nous, avons trouvé 904 858 personnes. Nous avons trouvé 49 708 étrangers et 2 750 188 personnes qui n’ont pas été retrouvées dans aucun des fichiers fusion. Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Président de la Commission Electorale Indépendante, voici la déclaration que je voulais faire au nom des deux opérateurs
techniques. />