DEDOMMAGEMENT DES VICTIMES : LANCEMENT DES REPARATIONS COMMUNAUTAIRES A BANGOLO ET DUEKOUE

En plus du processus déjà engagé de réparation individuelle des victimes des différentes crises survenues en Côte d’Ivoire, le Ministère de la Femme, de la Protection de l’Enfant et de la Solidarité, envisage procéder aux réparations communautaires. Pour mener à bien ce projet, une délégation du Ministère, appuyée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation non gouvernementale Pelbien, a séjourné du 26 au 29 Avril 2017, respectivement à Bangolo et à Duekoué dans la région du Guemon.

L’objectif principal de cette mission selon le docteur Kam Oleh, de la direction de l’assistance aux victimes est d’impliquer les populations dans l’identification des formes de réparations communautaires eu égard aux préjudices subis lors des crises. « C’est un processus participatif et inclusif qui va s’étendre à toutes les régions du pays. » a-t-il souligné.

Ainsi, au menu de cette visite, des échanges ont eu lieu avec les autorités administratives, les élus locaux et cadres, les leaders communautaires et religieux, les chefs de village, les organisations de la société civile, les associations des femmes, des jeunes, les populations autochtones, allochtones et non ivoiriennes.

A Bangolo comme à Duekoué, les populations ont mis l’accent sur la mise en œuvre des projets de lutte contre la pauvreté (Activités génératrices de revenus) et la réhabilitation d’infrastructures socio-communautaires comme mesure de réparation communautaire appropriée à leurs localités. Néanmoins, les populations ont évoqué d’autres formes de mesures symboliques comme le bitumage et la dénomination d’une rue en mémoire des personnes décédées.

A Bangolo, les autorités administratives, politiques et les communautés, souhaitent en priorité le bitumage de certaines rues à travers la ville. Selon Cherif Brahima, le Préfet du département, le problème majeur de Bangolo est l’absence de rue bitumée. « Il faut mettre du bitume d’au moins 05 km et en profiter pour baptiser la rue d’un nom neutre et montrer l’impact positif que cela aura sur la réconciliation et la cohésion sociale», a-t-il soutenu.

A Duekoué par contre, les populations plaident en premier lieu pour la création de zones industrielles dans la région en vue d’occuper les jeunes. « Nos jeunes s’adonnent à la violence parce qu’ils sont sans emploi. Je demande à nos autorités d’installer à Duekoué des usines de transformation de manioc, de riz et bien d’autres produits agricoles. Si cela est fait, Duekoué ne s’illustrera plus aussi négativement comme par le passé ‘’ a indiqué madame Séry, présidente d’une association de femmes.

Aussi faut-il le rappeler, la réparation des préjudices des crises survenues en Côte d’Ivoire a été officiellement lancée le 04 août 2015 au Palais présidentiel, en présence du Président de la République. Le processus, conduit par le Programme National de Cohésion Sociale (PNCS) a démarré avec la réparation des préjudices physiques. A ce niveau, les ayants droit de 3500 personnes décédées et 1000 personnes blessées bénéficient de l’indemnisation dans le cadre de la phase pilote en voie d’achèvement.

S’agissant de la grande phase, elle n’a pas encore démarré du fait de la non-mise à disposition de la base de données des victimes par la CONARIV.
Le Ministère reste toujours en attente de ladite base ; toutefois les réparations communautaires viennent d’être lancées par les équipes de la Ministre Mariatou Koné.

Ces réparations communautaires comprennent un volet développement et un volet symbolique. Le volet développement vise à réparer les dommages et à répondre aux besoins sociaux et économiques des communautés concernées. Quant à la dimension symbolique, elle vise à reconnaitre le préjudice et à préserver la mémoire à travers l’organisation d’activités commémoratives et la construction de monuments commémoratifs.

Service Communication