LUTTE CONTRE LA TRAITE DES PERSONNES : LE GOUVERNEMENT SE DOTE D’UNE STRATEGIE NATIONALE ASSORTI D’UN PLAN D’ACTIONS QUINQUENNAL DE 8,8 MILLIARDS DE FCFA

Deux instruments majeurs dans la lutte contre la traite des personnes en Côte d’Ivoire viennent d’être finalisés par le ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant. Il s’agit de la stratégie nationale de lutte contre ce phénomène, accouplé à un plan d’actions quinquennal qui va nécessiter un investissement global de 8,802 milliards de FCFA. Ces deux documents ont été officiellement présentés le 23 novembre à Abidjan au Chef du gouvernement représenté à l’occasion par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, M. Hamed Bakayoko.

Il s’est félicité de la mise à disposition de ces deux outils qui viennent compléter le projet de loi de lutte contre la traite des personnes que le gouvernement a déjà acheminé auprès de l’Assemblée nationale, en vue de son adoption, après avoir ratifié toutes les conventions internationales y afférents.

Car a précisé le ministre d’Etat, « il faut une réponse institutionnelle forte pour éradiquer ce fléau qui nous interpelle en toute période de par ses conséquences, parce qu’il pose le problème de la dignité humaine, de la famille, du terrorisme… ».

Dans la mise en œuvre de cette réponse à travers cette stratégie nationale, la ministre Anne Désirée Ouloto a insisté pour que l’accent soit mis sur « la criminalisation de la traite des personnes ».

Car, selon le rapport 2012 de l’ONUDC, ce phénomène complexe et d’envergure internationale qui affecte à 75%, des femmes et des enfants, touche la quasi-totalité des pays d’Afrique, avec un chiffre d’affaires annuel estimé à 32 milliards d’euros, vient en troisième position des trafics au monde après le trafic de drogue et celui des armes.

Elaborée dans la vision de construire une société respectueuse des droits de l’Homme et capable de garantir les libertés fondamentales à ses citoyens au niveau national et international, la stratégie nationale de lutte contre l’esclavage moderne que constitue la traite des personnes se décline en quatre axes principaux.

La première porte sur la prévention contre ce fléau. Evalué à 2,4 milliards de FCFA, cet axe va se matérialiser par des campagnes de sensibilisation pour informer les populations sur la traite des personnes et empêcher les discriminations.
L’axe suivant va consister à protéger et à prendre en compte, les individus qui en ont été victimes. Une enveloppe de 3,1 milliards de FCFA est prévue à cet effet.

Le troisième axe concerne la répression et la poursuite judiciaire des auteurs de ce fléau. Cet aspect sur lequel la ministre Anne-Désirée Ouloto a insisté et pour lequel 1,2 milliards de FCFA seront investis, conduira à la mise en œuvre d’actions vigoureuses de répression et à faciliter l’accès des victimes à la justice en vue de favoriser l’éradication de l’impunité qui règne autour de ce phénomène.

Enfin le dernier axe est lié à la coordination et à la promotion de la coopération en matière de lutte contre la traite des personnes.
Cette démarche va couter 760 millions de FCFA. Elle est nécessaire pour répondre au caractère complexe, caché et transfrontalier de ce fléau.
Le dispositif de mise en œuvre de cette stratégie dont le plan d’actions prévoit 95 activités va nécessiter 751 millions de FCFA, en plus.

La mise en œuvre de ce plan d’actions requiert au préalable un plan de communication déjà finalisé par le Centre d’information et de Communication gouvernementale (CICG), un plan de suivi-évaluation et un plan en cours d’élaboration de mobilisation de ressources qui va porter sur la recherche de 6,865 milliards de FCFA auprès des partenaires techniques et financiers sur les 8,8 milliards de FCFA nécessaires pour mettre en œuvre le plan d’actions de cette stratégie nationale. L’Etat de Côte d’Ivoire financera les 1,936 milliards de FCFA restants.