INVESTISSEMENT : L’ETAT DE CÔTE D’IVOIRE EMET SON PREMIER SUKUK D’UN MONTANT DE 150 MILLIARDS DE FCFA SUR LE MARCHE FINANCIER REGIONAL

L’Etat de Côte d’Ivoire a émis le 23 novembre à la Primature, un SUKUK (produit de la finance islamique) en monnaie locale d’une valeur de 150 milliards de FCFA. Le Premier ministre, ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, M. Daniel Kablan Duncan a présidé le lancement de cette opération dénommée « SUKUK Etat de Côte d’Ivoire 5,75% ; 2015-2020 », aux côtés de son ministre chargé de l’Economie et des Finances, Mme Nialé Kaba et du Directeur en charge des marchés et des capitaux en Afrique de l’ouest de la Banque islamique de Développement (BID), M. Zakilouyahi Sow.

Cet emprunt conforme aux principes de la finance islamique sera représenté par des titres de créance à partir de 10.000 FCFA sur lesquels sera servie une marge de profit de 5,75% par an sur cinq ans.

Qualifiant ce produit « d’attractif », le Chef du gouvernement a tenu a précisé que les souscriptions sont ouvertes aux investisseurs institutionnels, aux personnes physiques et morales sans distinction de nationalité et de religion.
Pour le Premier ministre, cette opération a pour but de contribuer à trouver des financements pour répondre aux besoins importants de développement de la Côte d’Ivoire, inscrit au Plan national de développement (PND 2016-2020) en élaboration et du PND 2012-2015 qui a nécessité des investissements de 11.000 milliards de FCFA.

L’enjeu pour le gouvernement est de réduire de moitié la pauvreté sur le territoire national et de conduire le pays à l’émergence à l’horizon 2020, a-t-il rappelé.
Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement a décidé de diversifier la base de ses investissements. Une démarche qui l’a conduit à émettre ce premier SUKUK, après avoir émis auparavant avec succès deux Eurobonds sur le marché international, a fait savoir pour sa part le ministre Nialé Kaba.

Elle a indiqué par ailleurs, que l’opération de ce jour est la première phase de la mise en œuvre d’un Programme quinquennal de SUKUK de 300 milliards de FCFA, à exécuter en deux phases égales de 150 milliards de FCFA pour financer des projets de développements sur le territoire national.

Ce programme a fait l’objet de la signature d’un accord entre l’Etat de Côte d’Ivoire, le secteur privé et la Banque islamique de Développement (BID) le 23 avril dernier, marquant l’aboutissement d’un processus qui a commencé en début d’année, et qui s’est prolongé avec la campagne de Raod show menée par le gouvernement en Arabie Saoudite du 14 au 19 novembre 2015.
La dernière note de la Côte d’Ivoire attribuée le 5 novembre dernier par l’Agence Moody’s est passée de B1 à Ba3 avec une perspective stable au lieu de positive précédemment.

La hausse de cette note a été « un atout majeur » selon la ministre dans la mise en œuvre de ce produit de la finance islamique, qui prend en compte toutes les transactions et les produits financiers conformes aux principes de la Charia, et préconisent l’interdiction de l’intérêt, de l’incertitude, de la spéculation, et de l’investissement dans des secteurs considérés comme illicites (alcool, tabac, paris sur les jeux, etc.), ainsi que le respect du principe de partage des pertes et des profits.