JOURNEE INTERNATIONALE DE LUTTE CONTRE L’IMPUNITE DES CRIMES CONTRE LES JOURNALISTES : L’UNESCO ORGANISE UNE CONFERENCE-DEBAT

Le directeur de cabinet du ministre de la Communication, Doumbia Mory, a présidé, le 21 novembre, à Grand-Bassam, la conférence-débat sur la Journée internationale de la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes, célébrée chaque 02 novembre par l’UNESCO en hommage aux deux journalistes français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés en 2013 au Mali.

Initiée par L’UNESCO, cette conférence-débat a porté sur le thème : « Agression des journalistes et impunité en Afrique » et a été animée par M. Bombéte Diomensi, ancien cadre de l’UNESCO et professeur d’université, enseignant la Communication au CESTI de Dakar, au Sénégal.



Au nom de la ministre de la Communication, le directeur de cabinet a salué cette idée de l’UNESCO car, selon lui, « les journalistes sont des éclaireurs de conscience et ont besoin d’être protégés dans l’exercice leur métier».
Par ailleurs, il a souligné que « la Côte d’Ivoire n’est, certes, pas un modèle, mais elle figure parmi les pays où ne prospèrent pas les crimes contre les journalistes ».

Pour sa part, le conférencier, Malien d’origine « où seulement 12% de cas de crimes sont résolus», a déclaré que « l’impunité met en danger les journalistes et met à mal la démocratie ».

Après avoir relevé que « la plupart des violences et crimes contre les journalistes sont du fait de ceux qui assurent les fonctions régaliennes, entre autres, la police, la gendarmerie », M Diomensi a souhaité « le renforcement de la lutte sur les plans national, sous-régional et international ».

Il a également invité tous les Etats membres de l’ONU à « créer les conditions de sécurité, sensibiliser le personnel judiciaire et condamner publiquement les crimes à l’encontre des journalistes ».

Rappelant qu’ « il n’y a pas de démocratie sans l’action de la presse qui sert de boussole aux prises de décisions des gouvernants », il a appelé les journalistes au sens de la responsabilité, de l’honnêteté et de la culture parce de ses écrits dépend sa sécurité ».

Selon lui, « le journaliste dont le métier est très dangereux et complexe doit continuellement se remettre en cause, en multipliant et vérifiant ses sources d’information, en faisant des formations continues car la science fait des progrès immenses ».
Lisant la déclaration de sa directrice générale, Irina Bokova, Ydo Yao, représentant-résident de l’UNESCO Côte d’Ivoire a réaffirmé l’engagement de l’institution onusienne à faire de son cheval de bataille la lutte contre l’impunité des crimes contre les journalistes.

Concernant les défis, a insisté M. Ydo, « les Etats membres doivent redoubler d’effort afin de faire progresser le droit et prendre toutes les législations nécessaires».

Après s’être réjoui du progrès dans la prise de conscience des Etats membres à protéger la presse, il a décliné le plan d’action de l’UNESCO élaboré en étroite collaboration avec les Gouvernements, les médias, les organisations professionnelles et la société civile.

Il s’agit, entre autres, de la sensibilisation pour la prévention des agressions et des intimidations, du soutien de l’ONU au renforcement des enquêtes de police et des procédures judiciaires, des formations à la sécurité électronique, des plans d’assurance maladie, d’assurance vie et des mécanismes d’intervention d’urgence en temps réel.

Selon les statistiques de l’UNESCO, durant ces dix dernières années, 600 journalistes ont été tués dans le monde. Entre 2014 et 2015, 178 ont été assassinés dont 164 hommes.