ETATS GENERAUX DE LA FORÊT, DE LA FAUNE ET DES RESSOURCES EN EAU : LE PREMIER MINISTRE ANNONCE DES CHANGEMENTS RADICAUX DANS LES CINQ ANNEES A VENIR

« Nous allons avoir des changements radicaux en Côte d’Ivoire dans les cinq années à venir dans le domaine de la forêt ». C’est l’assurance qu’a donné le Premier ministre, ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, M. Daniel Kablan Duncan lors du panel qui a ouvert les Etats généraux de la forêt, de la faune et des ressources en eau le 16 novembre à la primature à Abidjan. En présence du ministre des Eaux et Forêts, M. Mathieu Babaud Darret et d’autres membres du gouvernement, de l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, SEM. Georges Serre, de l’ancien Directeur des opérations de la Banque mondiale à Abidjan, M. Madani Tall et du président de la FAO, M. José Graziano da Silva ; le Chef du gouvernement a ouvert au nom du Président de la république ; ces états généraux qui se tiendront du 16 au 19 novembre à Abidjan et à Dabou.

Ces travaux serviront « à identifier, dans un cadre concerté, les causes des dysfonctionnements dans la gestion de nos ressources naturelles et à proposer des mesures correctives à moyen et long termes » qui seront décliner en un plan stratégique de développement de la forêt ivoirienne.

Ce plan comprendra « les objectifs à atteindre, les actions majeures à mettre en œuvre, ainsi que les moyens à mobiliser pour inverser la tendance à la dégradation de nos ressources forestières, fauniques et en eau », a fait savoir le Premier ministre.

Cette dégradation en effet, s’est accentuée graduellement depuis les indépendances portant la superficie de la forêt ivoirienne de 16,5 millions d’hectares à 4 millions d’ha en 2000 et à 2,5 millions d’ha aujourd’hui, a-t-il déploré.

L’ambition que vise le gouvernement à travers cette démarche est « d’établir les bases d’une gouvernance plus efficiente des ressources naturelles disponibles afin d’assurer leur sauvegarde et leur reconstitution pour le bien-être des populations présentes et des générations futures ».

De façon spécifique, l’objectif est de réhabiliter la forêt ivoirienne pour ramener sa couverture du territoire national au-dessus du seuil international de 20%. Pour y arriver, le Premier ministre entend créer les conditions d’un modèle de développement intégrant le respect de l’environnement.
Dans cette dynamique, il a prié les partenaires techniques et financiers, les organisations internationales, le secteur privé et à la société civile à prendre une part active dans la mise en œuvre du plan stratégique qui va découler de ces états généraux.

Le gouvernement pour sa part, a-t-il assuré, va examiner « minutieusement » les recommandations de ces assises et les mettre en œuvre avec « détermination ».
Le ministre des Eaux et Forêt a fait savoir que depuis plusieurs années, l’Etat de Côte d’Ivoire a pris de nombreuses mesures pour endiguer la dégénérescence de ces ressources forestière, faunique et en eau.

Mais faute est de constater selon lui que ces dispositions n’ont pas suffi à arrêter cette dégradation qui d’ailleurs n’a cessé de croître. C’est la raison pour laquelle il a souligné le caractère déterminant de ces états généraux pour l’avenir de la forêt ivoirienne, car les mesures qui en découleront devront permettre de trouver des solutions « durables » à la problématique de la dégradation des ressources naturelles nationales.

Pour sa part, l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire a réitéré, au nom des partenaires techniques et financiers, leur engagement à poursuivre leur programme d’appui à la restauration et à la protection des ressources naturelles de la Côte d’Ivoire, mais encore, à accompagner le plan stratégique de développement de la forêt que va permettre d’élaborer ces états généraux.

Notant au passage que ces états généraux se tiennent à quelques jours de la conférence de Paris sur le climat (COP 21), l’ancien directeur des opérations de la Banque mondiale à Abidjan a prié le gouvernement de saisir cette aubaine pour élaborer des projets fiables en faveur de la préservation de la forêt, de la faune et de l’eau à même de gagner des financements de la part des organisations internationales.