AGRI-BUSINESS ET INVESTISSEMENT AGRICOLE EN COTE D’IVOIRE : MAMADOU SANGAFOWA COULIBALY EXPOSE LES ENJEUX A LA PREMIERE EDITION DU TWINS TIME DU CCESP

Premier invité du Twins Time, tribune d’échanges initiée par le Comité de concertation Etat/ secteur privé (CCESP), le ministre de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly a exposé sur les enjeux de l’investissement dans le secteur agricole afin d’en accroître les rendements et la productivité. Devant un parterre de participants issus du secteur privé et de structures publiques, Mamdou sanghafoxa Coulibaly a été amené à présenter le contexte et le cadre, les objectifs et résultats attendus, le financement et l’investissement agricoles, la fiscalité et la parafiscalité, la production des petits producteurs et des travailleurs, la sécurisation foncière, la commercialisation et la diversification, la formation, l’assistance et l’encadrement agricole.

La rencontre qui a duré plus d’une heure a été mise à profit par le ministre de l’Agriculture pour mettre en lumière les objectifs attachés au développement de l’agroéconomie en lien avec les ambitions du Gouvernement qui postulent selon lui un nouveau paradigme notamment en ce qui concerne l’investissement privé dans le domaine agricole.

Selon le conférencier, le secteur agricole qui a pâti d’un déficit d’investissement dû au retrait de l’Etat, mérite aujourd’hui un grand engagement du secteur privé aux côtés de la puissance publique qui a-t-il assuré, s’emploie à garantir un cadre favorable à la rentabilité des investissements à travers la mise en œuvre du Plan national d’Investissement agricole.

Pour Mamadou Sangafowa Coulibaly, seul l’investissement privé peut donner plus vitalité au secteur agricole là où les prêts de l’Etat sont difficilement remboursés. Prenant l’exemple de modèles passés comme la Banque nationale pour le développement agricole (BNDA), le ministre de l’Agriculture démontré que les prêts sur fonds publics étaient difficilement recouvrés auprès des personnes qui les contractent.
‘’Dès que c’est l’Etat qui prête les gens pensent qu’ils ne sont pas obligés de rembourser. Et dès que c’est l’Etat qui doit emprunter, il n’est pas justement regardant sur les conditions de remboursement. Alors que si c’est une banque privée, vous êtes sûr que le dossier est sérieux et viable’’, a argumenté le ministre de l’Agriculture.

Même s’il estime que le financement direct laisse encore à désirer de la part du secteur privé, le premier invité du Twins Time a souligné que le secteur privé participe au financement indirect en soutenant les producteurs à travers les apports en intrants, formations et matériels agricoles fournis aux producteurs.

Autre enjeu qui appelle au renforcement de la coopération de l’Etat et le secteur privé, la transformation des productions agricoles en Côte d’Ivoire. Sur cette question, le ministre de l’Agriculture a fait remarquer que la modernisation de l’agriculture sera liée à sa transformation structurelle, elle-même facteur de la transformation des matières premières au niveau local.
Cette transformation permettra une valorisation des produits agricoles ivoiriens, selon M. Coulibaly qui s’est appesanti également sur la question de la sécurisation du foncier dans le contexte de la mise en œuvre de la loi de 1998.
Le ministre de l’Agriculture a fait savoir que cette mise se déroule bien après que l’Etat eût décidé de proroger la reconnaissance des droits coutumiers alors que les différentes crises n’avaient pas permis une mise en œuvre aisée après le vote consensuel de la loi en 1998.

A titre d’illustration, il a évoqué des actions concrètes initiées par divers partenaires de l’Etat qui ont permis la délimitation des terroirs villageois. Ainsi l’on a appris qu’avec l’appui de l’Union européenne (UE), 28 000 hectares ont été délimités. Tandis que l’AFD appuyait de son côté la délimitation de 1210 terroirs et la BAD 1270 hectares.

Par ailleurs, intervenant sur la question de la fiscalité et de la parafiscalité, le conférencier a révélé que ce sont 200 milliards de F CFA, par exemple, qui ont été concédés par l’Etat en terme de fiscalité et de parafiscalité sur les 3 années de la réforme du secteur café-cacao pour rendre les coûts supportables par le privé et les contribuables.

En guise de conclusion à cette première rencontre de Twins Time, le ministre de l’Agriculture s’est dit disposé à collaborer avec le secteur privé afin de « mettre définitivement sur orbite l’agriculture ivoirienne».



Quant à Mme Fadiga Fofana, Secrétaire Exécutif du CCESP, elle a indiqué que cette table ronde d’échange dont le ministre de l’Agriculture inaugurait la tenue se veut un canal de communication à la fois pour le secteur public et le secteur privé afin de consolider le dialogue entre les deux entités.