ÉNERGIE: LE MINISTRE ADAMA TOUNGARA EXPLIQUE LES RAISONS DE L’AJUSTEMENT DES TARIFS DE L’ÉLECTRICITÉ

Suite à la décision du gouvernement de réviser le prix de vente de l’électricité aux consommateurs, le ministre du Pétrole et de l’Énergie, M. Adama Toungara a convié le 2 juillet, la presse nationale et internationale à l’immeuble Sciam au Plateau, pour expliquer les raisons de cette décision prise en Conseil des ministres du 20 mai. De prime abord, le ministre a tenu à souligner qu’« il ne s’agit pas d’une augmentation du tarif de l’électricité, mais d’un ajustement tarifaire » ; vu qu’avec l’évolution des coûts de facteur, le prix moyen de vente de l’électricité en Côte d’Ivoire (65 FCFA/kWh) est aujourd’hui inférieur au prix moyen de revient (76 FCFA/kWh).

Ce déficit qui oblige l’État à subventionner le fonctionnement du secteur électrique à hauteur de 63 milliards de FCFA chaque année. Face à cette situation, le gouvernement a trouvé nécessaire de procéder à cet ajustement tarifaire pour d’une part, « réduire » cette subvention.

Et d’autre part, pour soutenir les ambitions du gouvernement d’améliorer l’accès et la qualité de la fourniture d’électricité sur le territoire national. A propos, l’Etat a déjà investi plus de 1.500 milliard de FCFA dans des travaux de construction de centrales thermiques et de barrages hydroélectriques, d’électrification d’un millier de villages de plus de 500 habitants, de construction de lignes de transport de l’électricité, etc.

« Cette décision n’a pas été facile» selon le ministre Adama Toungara. C’est pourquoi, soucieux des difficultés des ménages à faibles revenus, le gouvernement a exclu de cette nouvelle tarification, les 522.410 abonnés au tarif social de l’électricité (5A) dont la consommation bimestrielle est comprise entre 0 et 200 kWh pour une moyenne de facture mensuelle estimée à 3.000 FCFA.

En revanche, les abonnés, dit de basse tension domestique et professionnels monophasés, petits consommateurs au nombre de 397.999 et dont la consommation moyenne oscille est estimée à 8.500 FCFA, l’ajustement tarifaire fixé à 6% représente 500 à 600 FCFA par mois.
Quant aux abonnés industriels estimés à 4.042 et ceux dits professionnels et domestiques gros consommateurs (400.327), dont les factures mensuelles se situent entre 15.000 et 150.000 FCFA, l’ajustement tarifaire est de l’ordre de 10%.

Le gouvernement à travers ces dispositions, « vise à faire payer plus cher », les plus gros consommateurs d’électricité d’une part, et d’autre part, « à encourager les industriels à travailler le moins possible durant les périodes de pointe de consommation d’électricité; situées entre 18h30 et minuit », a fait savoir le ministre Adama Toungara.

Puisque précise-t-il, cette tranche horaire correspond à la période où toutes les unités de production électrique, y compris celles produisant l’électricité au coût le plus élevé, sont en activité. Pour le ministre, amener les industriels à adopter cette attitude va contribuer à réduire les interruptions souvent intempestives d’électricité.

Le ministre du Pétrole et de l’Énergie a rappelé que le dernier ajustement tarifaire subi par tous les abonnés au service public d’électricité en Côte d’Ivoire, hormis ceux du tarif social, a eu lieu en 2008, tandis qu’en 2012, un autre ajustement s’est fait et n’a concerné que les industriels.

Au terme de la rencontre, le ministère du Pétrole et de l’Energie a annoncé pour bientôt une conférence de presse, dans le cadre des Rendez-vous du Gouvernement, pour aborder tous les sujets en rapport avec son département ministériel et au cours de laquelle, le ministre pourra revenir sur la question de l’ajustement des tarifs de l’électricité.