DÉVELOPPEMENT AGRICOLE: LE GOUVERNEMENT LANCE L’OPÉRATION DE RECENSEMENT DES PRODUCTEURS

Le ministre de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly a procédé, lundi 1er juin, à l’auditorium de la CAISTAB, au lancement de l’opération de recensement des exploitants et exploitations agricoles de Côte d’Ivoire. Trois mille agents travailleront pendant 6 mois à recueillir les données auprès des producteurs de toutes les régions du pays. D’un coût de 7,5 milliards de FCFA financé à 54% par l’Etat ivoirien, 44% par l’Union européenne et 2% par la FAO, le REEA vise à mettre à disposition des décideurs des données statistiques fiables et actualisées pour une meilleure planification des actions de développement.

En présence des représentants des organisations professionnelles agricoles, du corps préfectoral et des partenaires au développement qui appuient ce projet, Mamadou Sangafowa a indiqué que cette opération s’inscrit dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance du secteur agricole tel que postulé par le Plan national d’investissement agricole(PNIA).


Il a expliqué que le REEA qui devrait permettre de « mettre définitivement sur orbite » l’agriculture ivoirienne, fournira aux autorités une « cartographie vraie » du monde agricole ivoirien, quatorze ans après le dernier recensement.
Pour le ministre de l’Agriculture, « disposer d’une base de données statistique à jour, à la fois sur les exploitants et les exploitations agricoles est un préalable à l’amélioration de la représentativité du monde rural ».


En effet, justifie-t-il, « pour mieux organiser les organisations paysannes et leurs représentants, depuis la base jusqu’à la Chambre d’Agriculture, en passant par les interprofessions, il faut des données, non pas seulement sur le nombre d’exploitants, mais également sur les caractéristiques structurelles des exploitations et leurs exploitants ».


Au vu de l’importance capitale que revêt ce recensement, Mamadou Sangafowa CXoulibaly a appelé le corps préfectoral, épine dorsale de l’opération, à se mobiliser pour sensibiliser les producteurs dans les petits hameaux.


Pour sa part, le représentant de l’Union Européenne à cette cérémonie a relevé la caducité des dernières données datant de 2011. Il a fait savoir que depuis plus de quinze ans, des filières se sont développées avec une croissance du volume de production tandis que d’autres comme celles de l’ananas et du café sont en difficulté, des réserves forestières se sont amenuisées, le couvert forestier a diminué.


« Tous ces changement nécessitent une photographie fiable », a insisté le représentant de l’Union européenne, rejoint dans son plaidoyer par le représentant résident de la FAO qui a souligné que le recensement est capital parce qu’il permettra d’avoir un système rénové avec des données fiables.
Le caractère obsolète des données du recensement de 2001 ne permet plus selon lui de disposer de données fiables à même de guider les investisseurs.


Ce recensement est le troisième du genre après ceux de 1974 et de 2001.