ASSEMBLEES ANNUELLES DE LA BAD : DES PANELISTES APPELLENT A UN DEVELOPPEMENT EQUILIBRE POUR PREVENIR LES NOUVELLES MENACES

« Développement et sécurité : faire face aux nouvelles menaces », tel était le thème débattu au dernier panel de la journée du mardi 26 mai, au deuxième jour des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) par le Président mozambicain, SEM Felipe Nyusi, la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme Nkossazana Dlamini-Zuma et l’ancien président nigérian, Olesegun Obasanjo. Les trois personnalités ont abordé cette problématique en situant l’origine de l’insécurité dans les pays africains dans la pauvreté, le chômage, l’inégale répartition des richesses, le développement déséquilibré des Etats, l’analphabétisme et l’incapacité des Etats à gérer les diversités.

D’entrée de jeu, l’ancien président du Nigéria, évoquant la situation de son pays a révélé que Boko Hartam est né sur un terreau fertile fourni par un chômage endémique et un analphabétisme qui frappe 90% des populations des régions nord du pays le plus peuplé d’Afrique.


Il a ajouté que cette circonstance, en plus de l’impréparation de l’Armée nigériane à la gestion de cette guerre asymétrique, a favorisé l’expansion du groupe terroriste qui occupe à l’heure actuelle une partie du septentrion nigérian.


Même s’il ne désespère pas que cette nébuleuse sera éradiquée, Olesegun Obasanjo considère que Boko Haram ne pourra pas être battue uniquement par les armes mais par le rééquilibrage du développement dans le nord nigérian.


C’est dans le même sens qu’a abondé le président mozambicain qui a indiqué que la lutte contre l’insécurité commence par la garantie d’un développement qui met l’accent sur la création d’emplois, la sécurité alimentaire et la scolarisation.


Ces éléments constituent à ses yeux des facteurs de sécurité pour les Etats qui doivent, renchérit-il, lutter contre la marginalisation de certaines de leurs populations.


Pour sa part Mme Dlamini-Zuma a précisé qu’il faut trouver un équilibre entre la sécurité et les autres besoins comme la scolarité et l’emploi. Elle a appelé à investir dans la jeunesse sinon, prévient-elle, « la croissance qui ne produit pas d’emplois constitue une bombe à retardement avec le chômage de masse des jeunes ».


Exhortant les Etats africains à lutter contre la mauvaise gouvernance, autre source de l’insécurité, Mme Zuma a soutenu que l’Afrique devrait s’appesantir sur le développement en s’attelant à réduire l’écart entre les riches et les pauvres et intensifier le développement agricole.