PERSPECTIVES ECONOMIQUES DE L’AFRIQUE 2015: LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT ANNONCE LA CONSOLIDATION DE LA CROISSANCE DU PIB

Le Premier ministre, ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Daniel Kablan Duncan a présidé lundi 25 mai, à la patinoire du Sofitel Hôtel Ivoire, la cérémonie de présentation du rapport 2015 des Perspectives Economiques de l’Afrique (PEA). Fruit d’une collaboration entre la Banque africaine de développement (BAD), le Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le rapport Perspectives économiques en Afrique (PEA) passe en revue la performance économique antérieure de l’Afrique et fait des projections à moyen terme pour l’ensemble du continent, des régions et pour chacun des pays.

La rencontre a donc servi à présenter et examiner les conclusions du rapport PEA relatives à l’inclusion spatiale s’est est penchée sur l’impérieuse nécessité de mener des réformes structurelles et de gouvernance macroéconomiques saines, pour résorber ces inégalités.

Présenté par Steve Kayizzi-Mugerwa, économiste en chef et vice-président par intérim de la BAD, le rapport PEA 2015 montre que la croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique devrait se consolider en 2015 et 2016 et devrait se situer à 4.5% et 5% après 2 années d’expansion modérée (3.5% et 3.9% en 2013 et 2014.


Selon Steve Kayizzi-Mugerwa, « les nouvelles sont bonnes » en raison de l’expansion des économies africaines qui s’affranchissent de plus en plus de l’agriculture avec un boom remarqué pour le secteur de la construction et de la manufacture.

Il a également mis la bonne santé économique au compte de l’environnement des affaires dans les pays africains qui reçoivent, a-t-il ajouté, de mieux en mieux des transferts de la diaspora qui surpassent l’aide publique au développement.

Mais pour que cette croissance à venir soit durable et source de transformations, « il faudra que ses bienfaits soient partagés plus équitablement au sein de la population et que les pays continuent d’appliquer des politiques favorisant la stabilité économique », a recommandé l’économiste en chef de la BAD.

Pour sa part, Mario Pezzini, directeur du Centre de développement de l’OCDE qui a présenté le rapport sur le développement territorial et l’inclusion spatiale, a jugé que les économies africaines pourraient tirer parti de la mobilisation du potentiel immense et largement inexploité de leurs divers territoires.
Il s’est alarmé du fait qu’au cours des 15 prochaines années, 370 millions de jeunes arriveront sur le marché du travail en Afrique subsaharienne comme le montre le rapport. Cette perspective qui nécessite de créer beaucoup plus d’emplois et d’opportunités d’épargne et d’investissement devrait pousser les pays africains à explorer des secteurs plus productifs, en encourageant les activités manufacturières, en développant les services, en élaborant des stratégies pour la croissance verte ou en modernisant le secteur agricole, a-t-il plaidé.

Prenant la parole à cette occasion, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a mis en lumière les efforts accomplis par la Côte d’Ivoire qui s’est fixé trois objectifs principaux pour stabiliser l’économie après la crise.

La paix et la sécurité, la réconciliation et la relance économique qui sont les axes de travail fixés par le Président Alassane Ouattara ont ainsi constitué la trame qui a guidé l’action gouvernementale et permis de ramener la sécurité et la croissance économique.

En ce qui concerne la relance économique, le Chef du Gouvernement a souligné que la croissance moyenne du pays en constante hausse depuis 2012, avoisine les 9% depuis 2014. Cette embellie est due selon lui aux réformes de l’environnement des affaires.

Le Premier Ministre a par ailleurs révélé que l’agriculture pour lequel le pays s’est doté d’un plan national d’investissement ainsi que les mines et le pétrole, sont des secteurs clé du nouvel essor économique du pays. De plus, des réformes dans ces secteurs ont permis aux dires du Chef du gouvernement d’accroître les ressources qu’ils procurent.

Quant au ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi, il a mis en exergue l’importance du facteur sécuritaire pour l’avènement de la croissance économique dans les pays africains.

A en croire Paul Koffi Koffi, c’est la sécurité qui « rassure les investisseurs, stabilisé les régimes et stabilise les réformes ». C’est pourquoi, il a plaidé pour le facteur sécuritaire soit pris en compte par les concepteurs du rapport au titre des variables déterminants de la croissance économique.