68ème ASSEMBLEE MONDIALE DE LA SANTE A GENEVE : LA MINISTRE DE LA SANTE RAYMONDE GOUDOU PRESENTE LES RESULTATS DE LA POLITIQUE SANITAIRE DE LA COTE D’IVOIRE

La Ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Mme Raymonde Goudou Coffie participe depuis le 17 mai 2015, à l’Assemblée Mondiale de la Santé à Genève. Dans le cadre de la journée dédiée à la déclaration des pays participants, La Ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Mme Raymonde Goudou Coffie a présenté la politique sanitaire de la Côte d’Ivoire, le dispositif mis en place et les résultats atteints, en termes de prévention des maladies épidémiques tels que la fièvre hémorragique à virus ébola, de paludisme, de santé mère-enfant, de prévention du VIH/Sida, etc. Lire ci-après, l’intégralité de son discours :

La Côte d’Ivoire se réjouit du choix du thème général de la 68ème Assemblée Mondiale de la Santé sur le système de santé résilient et félicite le président et son bureau pour leur élection.

En effet, bien que les systèmes de santé de nombreux pays aient atteint un niveau de performance acceptable, une question fondamentale se pose depuis plus de deux décennies, à tous les professionnels de santé ainsi qu’aux décideurs politiques : comment faire pour juguler les crises sanitaires résultant des épidémies émergentes ou ré-émergentes telles que la grande crise épidémique d’Ebola, que vient de connaître l’Afrique de l’Ouest ?

Force est de constater que les systèmes de santé de la plupart des pays africains ne sont pas préparés pour répondre aux crises sanitaires et catastrophes. Les insuffisances déjà relevées lors des épidémies antérieures telles que le choléra, la méningite, la grippe aviaire persistent.
Déjà en 2001, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un dispositif d’alerte précoce, porté sur la veille des maladies à potentiel épidémique par la notification et la riposte aux cas.

Dans la perspective de se doter d’un système de santé résilient, à la faveur de la crise à Ebola, la Côte d’Ivoire a redynamisé son mécanisme de gestion de crises, des épidémies et catastrophes. Un plan de communication et de sensibilisation ainsi que des mesures contraignantes et restrictives ont été mise en place.

Mesdames et messieurs, chers délégués
La gestion du risque de la maladie à Ebola a été faite à un haut niveau, par le Conseil National de Sécurité (présidé par le Président de la République), le Comité de Veille contre la maladie (présidé par le Premier Ministre) et le Comité National de lutte contre la Maladie (présidé par la Ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida).

A ce jour, avec trois pays frontaliers touchés, la Côte d’Ivoire a pu être épargnée et se réjouit de la déclaration de l’OMS faisant état de la fin de l’épidémie au Libéria, pays frère frontalier. Nous saluons la solidarité africaine à travers l’OOAS qui a permis le déploiement d’agents de santé pour soutenir les trois pays fortement affectés.

Au delà de la gestion de cette crise épidémique, la Côte d’Ivoire fait face aux forts taux de mortalité maternelle qui, selon l’EDS de 2012, donnait 614 pour cent mille naissances vivantes. Des dispositions ont été prises:
- la gratuité ciblée pour la mère et l’enfant de zéro à cinq ans,
- la mise en place du carnet électronique mère-enfant en vue de renforcer la surveillance des consultations prénatales et les vaccinations de routine,
- le renforcement de la vaccination dans les zones insuffisamment couvertes,
- la mise en œuvre du plan budgétisé de la Planification Familiale.
Par ailleurs, la forte contribution de la malnutrition dans cette mortalité nous a amené à redoubler d’efforts. La priorité a été accordée à ce jour à la promotion et à la protection de l’allaitement avec la prise du décret de commercialisation des substituts du lait. En outre, un accent est mis sur la veille nutritionnelle dans les zones à forte prévalence avec la définition d’un paquet nutritionnel d’actions à assise communautaire.

Dans le cadre de la lutte contre le VIH, la Côte d’Ivoire est passée d’une prévalence de 12% dans les années 90 à 4,7 (EIS 2005) à 3,7 (EDS 2012) et 2,7 (ONUSIDA, 2013-2014). Ces résultats encourageant pour l’atteinte de « zéro nouveau cas » a été possible par, l’implication des communautés à la base, la disponibilité et l’accessibilité des ARV et le traitement pédiatrique dans le cas de la PTME.

Concernant le paludisme, le renforcement de l’utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) et des mesures d’assainissement de l’environnement ont été les axes majeurs de la réponse à cette pathologie.
Parmi les maladies non transmissibles, le cancer devient de plus en plus préoccupant, notamment dans la population féminine. La méconnaissance de la maladie au sein de cette population rend plus difficile le dépistage précoce. Aussi, l’utilisation de la téléphonie mobile a t elle été développée dans la sensibilisation de masse.

Il faut cependant reconnaître que, la gestion des alertes à l’épidémie à Ebola a contribué à corriger les insuffisances par la mise aux normes des structures sanitaires, des équipements et la revue des procédures, En outre, des laboratoires fixes et mobiles de niveau P4, un centre des opérations d’urgence, ainsi que des structures de prise en charge des maladies hautement contagieuses sont venus renforcer les stratégies de riposte.

La Côte d’Ivoire, à l’instar d’autres pays, s’est lancée dans la Couverture Maladie Universelle (CMU) avec la réforme hospitalière et le renforcement des capacités des ressources humaines.

Toutes ces avancées ont été rendues possibles avec l’appui des partenaires Techniques et Financiers que nous saluons ainsi que celui du secteur privé par le Partenariat Public Privé (PPP).

Toutefois, nonobstant les progrès réalisés, de nombreux efforts restent à fournir en matière de système de santé résilient. Seule la prise en compte de l’importance du financement de la santé pourra nous permettre d’atteindre l’émergence tant souhaitée.

La Côte d’Ivoire, relance l’intérêt de la création dans la sous région ouest africaine, de pôles d’excellence en matière de production de médicaments, de laboratoires de haute sécurité pour ne citer que cela.
La Ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida