AFRICA-BELGIUM BUSINESS WEEK 2015 : LE PREMIER MINISTRE DUNCAN SOLLICITE LES INVESTISSEURS BELGES POUR L’ATTEINTE DE L’EMERGENCE EN 2020

Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a fait une communication le 28 avril à l’hôtel du Lac de Genal en Belgique à l’occasion de la journée dédiée à la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’« AFRICA-BELGIUM BUSINESS WEEK 2015 ». Dans son propos, il a invité les investisseurs internationaux en général, et européens donc belges, en particulier » à investir en Côte d’Ivoire pour matérialiser la grande ambition du Chef de l’Etat de « faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 ». À juste titre qu’il a présenté les performances économiques du pays. Lire ci-après son allocution.

• Monsieur Willy BORSUS, Ministre des Classes Moyennes, des Indépendances, des PME, de l’Agriculture et de l’Intégration Sociale,
• Monsieur Pancras Boongo NIKOY, Ministre des PME et Classes Moyennes de la République Démocratique du Congo,
• Monsieur Salissou MAHAMADOU, Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat du Niger,
• Monsieur André FLAHAUT, Ministre du Budget, de la Fonction Publique et de la Simplification Administrative du Gouvernement de la Fédération Wallonie - Bruxelles,
• Madame Cécile Jodogne, Secrétaire d’Etat au Commerce extérieur de la Région de Bruxelles Capitale
• Excellences Messieurs les Ambassadeurs,
• Mesdames et Messieurs,
• Chers amis opérateurs économiques,


C’est pour moi un réel plaisir de vous rencontrer dans cet espace magnifique du Château du Lac à Genval qui nous offre un cadre convivial d’échanges, à l’occasion de la deuxième édition du Forum Africa-Belgium Business Week (ABBW 2015).

Je voudrais de prime abord, saluer la présence distinguée de toutes les hautes personnalités européennes et belges, qui rehaussent l’éclat de cette manifestation, en particulier Monsieur Willy BORSUS, Ministre des Classes Moyennes, des Indépendances, des PME, de l’Agriculture et de l’Intégration Sociale.


Permettez-moi d’exprimer ma profonde gratitude aux organisateurs de ce Forum, la Fondation Africa Rise qui nous fait l’honneur de nous associer à cet important forum, « Africa Belgium Business Week ».

Cette organisation qu’il me plait de saluer ici, fournit à la délégation ivoirienne une excellente plate-forme de dialogue avec une frange importante d’investisseurs belges mais aussi avec de nombreux autres venus de pays divers. C’est également pour nous une bonne occasion pour partager avec tous nos amis et partenaires potentiels, les dernières évolutions de la situation en Côte d’Ivoire.

En effet, au vu de la liste impressionnante des entreprises présentes dans cette salle, je peux affirmer que je suis devant des investisseurs ou potentiels investisseurs en Côte d’Ivoire. Votre présence ici témoigne certainement de votre intérêt manifeste pour la Côte d’Ivoire.

Je saisis cette heureuse occasion pour vous transmettre, les salutations cordiales de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République dont la grande ambition est de « faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 ». Cela passe nécessairement par l’ouverture accrue de la Côte d’Ivoire aux investisseurs internationaux en général, et européens donc belges, en particulier.

La Côte d’Ivoire et la Belgique entretiennent des relations privilégiées, tant sur le plan social, technique, scientifique que sur le plan politique et économique. Dans ce Cadre, je voudrais relever l’existence de plusieurs accords bilatéraux, notamment:

- La convention fiscale signée le 27 Novembre 1977 tendant à éviter les doubles impositions ;
- La signature à Bruxelles le 27 Février 2012 de la convention de consolidation de la dette ivoirienne envers la Belgique. Cet accord comporte des annulations et rééchelonnements sur la période de la consolidation pour un montant de 25,26 milliards de F CFA, soit 38,5 millions d’euros environ ;
- la signature [en 2012] d’un accord de coopération entre le Port de San Pedro et le Port d’Anvers ;
- La signature, le 02 Octobre 2012, suite à l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE par la Côte d’Ivoire, d’une convention bilatérale d’annulation de la dette ivoirienne par la Belgique portant sur un montant de 202,7 millions d’euros.
- La signature le 15 Mai 2013 à Bruxelles du procès-verbal de l’échange des instruments de ratification de l’Accord de promotion et de protection réciproque des investissements ;
- la signature en Octobre 2013 d’un protocole d’accord sur le stationnement des Forces militaires belges à l’aéroport d’Abidjan dans le cadre de l’appui logistique de la Belgique dans la résolution de la crise malienne.
Au niveau commercial, la Belgique est le 8ème client et le 15ème fournisseur de la Côte d’Ivoire, avec une balance excédentaire pour la Côte d’Ivoire.

En effet, les exportations à destination de la Belgique ont été de 402 millions d’euros (263 milliards de FCFA) en 2013 contre 336millions d’euros (220,5milliards de FCFA) en 2012. Les importations en provenance de la Belgique ont été de 128.2 millions d’euros (84,1milliardsde FCFA) en 2013 contre 118 millions d’euros (77,4 milliards de FCFA) en 2012.

Les principaux produits exportés sont le café, le cacao, le caoutchouc, l’ananas frais, la banane, le bois transformé et les produits pétroliers. Les importations sont constituées d’équipement, de machines et de matériels électriques. Il faut cependant souligner que ces échanges restent en bien en deçà du potentiel existant.

Nous avons donc ensemble beaucoup d’efforts à fournir et beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre le rythme de croisière souhaité.

Au plan économique, la Belgique est selon notre agence de promotion des investissements, le 4ème investisseur européen en Côte d’Ivoire sur la période 1996-2010, avec 42,9 milliards de FCFA (65.4 millions d’euros environ), grâce à ses nombreuses entreprises, notamment, SeaInvest, SOCFIN, SIAT, SIPEF, Brussels Airline, Zetes, etc.

Depuis la fin de la crise en 2011, plusieurs autres entreprises belges se sont installées dans le pays. Parmi elles, NHV, IAPS, Tractebel Engineering, Africa Trucks, SMT, Ogepar. Régulièrement, de nombreux hommes d’affaires belges séjournent en Côte d’Ivoire pour des missions de prospection économique.

Excellences
Mesdames et Messieurs,

Pour accélérer le développement en Côte d’Ivoire, le Gouvernement ivoirien travaille depuis juin 2011, année de fin de la crise ivoirienne, autour des trois axes stratégiques suivants:
• la paix et la sécurité,
• la réconciliation et la cohésion sociale,
• la relance économique et la reconstruction du pays.

L’action du gouvernement depuis trois ans a permis de restaurer la paix et la sécurité, en ramenant l’indice d’insécurité, selon les normes de l’ONU, de 4 à 2. Le niveau 2 est équivalent à celui de Genève ou de New-York.

De même, des avancées notables sont enregistrées au niveau de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, notamment avec un dialogue politique inclusif permettant (i) la reprise des activités partis politiques sur tout le territoire national et (ii) d’assurer des élections libres et apaisées en octobre 2015, sous la houlette de la nouvelle Commission Electorale Indépendante, dans laquelle tous les partis politiques significatifs sont représentés.

Au niveau économique, notre pays a réalisé des progrès rapides et soutenus. Ces progrès lui ont permis de se positionner sur une trajectoire de croissance forte, durable et inclusive. Le PIB a progressé avec un taux annuel moyen de 9% au cours des trois dernières années ; taux parmi les plus élevés dans le monde avec une inflation maitrisée, 2,6% en 2014, en dessous de la norme communautaire l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), de 3%, une dette publique soutenable, 36,2% du PIB, et un déficit public réduit à 2,6% du PIB.

Tous ces résultats indiquent que nous sommes sur le bon chemin.

Chers amis opérateurs économiques,

Il faut souligner que le secteur privé, tant national qu’international, est le principal moteur de la croissance économique. Il tient une place capitale dans ce dynamisme de l’économie ivoirienne. En effet, le Plan National de Développement(PND) 2012-2015 est financé à plus de 62% en 2013 par le secteur privé. Notre objectif est de porter ce taux à 65% en 2015 et à plus de 70% en 2020. Les investissements privés ont augmenté de près de 54% entre 2012 et 2014, soit environ un (1) milliard de dollars US.

En entreprenant d’importantes réformes structurelles et sectorielles, le Gouvernement a à cœur d’amplifier le dynamisme du partenariat public-privé. Il s’agit d’améliorer tous les facteurs pouvant faciliter une intégration réussie du secteur privé tant national qu’extérieur, au développement du tissu économique ivoirien. IL s’agit en définitive d’assurer que le secteur privé en Côte d’Ivoire prenne toute sa place dans les chaînes de valeur internationales.

Les réformes mises en œuvre au niveau fiscal et administratif visent à rendre l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire de plus en plus compétitif et attractif pour des investissements porteurs.
C’est ici l’occasion de rappeler que la Côte d’Ivoire fait partie des dix (10) pays les plus réformateurs au monde selon les rapports Doing-business 2014 et 2015 de la Banque Mondiale. Cette performance se traduit par le gain de 30 places à ce classement en trois ans (2012-2015).

Des réformes sont également mises en œuvre dans le cadre du Millenium Challenge Corporation (MCC) des Etats-Unis et de l’initiative internationale Open Governement Partnership (OGP) du Royaume Uni.

Par ailleurs, la Côte d’Ivoire a maintenu son statut de pays conforme à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) obtenu en mai 2013. Elle a également obtenu le prix du Forum « Mines and Money » du « Meilleur Pays en matière de réforme dans le secteur minier » en décembre 2014, devant la Finlande, le Pérou et la Serbie.

Une réforme complète du système financier est en cours, avec l’assistance du FMI et de la Banque Mondiale pour accompagner le secteur privé dans son rôle de locomotive du développement économique.

En outre, le Gouvernement ivoirien a entrepris la mise en œuvre d’importants programmes d’investissements en infrastructures, visant à améliorer la compétitivité de l’économie et à stimuler la croissance. L’accent a été mis sur le financement à grande échelle des infrastructures socio-économiques, notamment les transports (routes, autoroutes, ports, aéroports), l’énergie (centrales thermiques, barrages hydroélectrique, énergies renouvelables) et les TIC.

La Côte d’Ivoire a bâti une solide expérience diversifiée dans le partenariat public-privé dans les domaines de l’énergie, du transport et des infrastructures industrielles.

Excellences
Mesdames et Messieurs,

Jusqu’à présent, l’agriculture demeure le pilier de l’économie de la Côte d’Ivoire. Cependant, l’action du Gouvernement vise à accélérer la transformation et la diversification de l’économie ivoirienne dans le cadre de sa stratégie pour l’émergence à l’horizon 2020. Ainsi, les secteurs de l’agro-industrie, de l’énergie, des mines, du pétrole et des TIC, font partie des secteurs prioritaires dans les actions gouvernementales en Côte d’Ivoire.

L’agro-industrie, représentant à elle toute seule plus de 75% de la valeur ajoutée et des emplois du secteur manufacturier et constitue le pilier du processus d’industrialisation de l’économie ivoirienne. Notre objectif est de passer du stade de grand producteur et exportateur de matières premières à celui d’exportateur de produits manufacturés basés sur nos grandes productions agricoles (café, cacao, caoutchouc, huile de palme, anacarde, coton, bananes, autres fruits et légumes).

Nous avons aujourd’hui des taux de transformations encore insuffisants pour certaines de nos matières premières (en moyenne moins de 10%) en dehors du palmier à huile et du cacao dont la transformation locale atteint respectivement 100% et 33%. Notre objectif, avec l’appui du secteur privé, est d’atteindre un taux de transformation d’au moins 25% à 50% selon les secteurs, à l’horizon 2020.

C’est pourquoi le Gouvernement ivoirien entretient un dialogue constant, structuré et fructueux avec le secteur privé tant national qu’international. C’était notamment le cas pour l’adoption du Code Minier en 2014. Et nous venons de tenir une grande rencontre sur la compétitivité de la transformation du Cacao en Côte d’Ivoire avec des opérateurs nationaux et internationaux de ce produit important. Ces questions seront approfondies dans le cadre de l’atelier de cet après-midi consacré à « la dynamique de développement et des opportunités d’investissement dans le secteur de l’industrie en Côte d’Ivoire ».

Le secteur énergétique ivoirien a aussi besoin d’investissements importants pour répondre à une forte croissance de la demande aussi bien locale qu’extérieure. Faut-il le rappeler, la Côte d’Ivoire fournit déjà l’électricité au Ghana, au Togo, au Benin, au Burkina et au Mali, avec à terme, la livraison également à la Guinée, au Libéria et à la Sierra Leone.


Avec une capacité installée de 1630 MW en 2014, l’objectif est d’atteindre 2000 MW en 2015 puis 4000 MW en 2020, tout en diversifiant les sources. Dans ce contexte, le gouvernement a adopté des projets nécessitant des investissements de plus de 18 milliards d’euros.

La Côte d’Ivoire dispose également d’importantes ressources minières, pétrolières et gazières, dont l’exploitation à grande échelle interviendra dans quelques années. Au mois d’octobre 2014, nous avons fait la promotion de notre Ultra Deep Offshore à Houston. Le Gouvernement est heureux de la réaction enthousiaste des Majors du domaine, en particulier EXXON Mobil, avec lequel nous avons signé un contrat de partage en décembre 2014, avec deux (2) grands blocs 602 et 603.

Dans le domaine minier notre pays regorge également d’importantes réserves d’or, de diamant, de manganèse, de bauxite, de fer, de nickel, de palladium et de scandium. En matière d’or, la production est passée de 7 tonnes en 2009 à 18 tonnes en 2014. Une grande découverte vient d’être faite au Centre de la Côte d’Ivoire, dans le Yaouré avec une réserve équivalent métal Or de 192 tonnes.

Les potentialités et opportunités d’affaires dans les TIC, les Logements, le Transport sont également importantes.

S’agissant particulièrement des TIC, la Côte d’Ivoire met en œuvre, un plan de développement et de vulgarisation qui intègre à la fois :

- la connectivité,
- la facilitation à l’accès à l’équipement terminal ;
- la promotion du contenu, notamment du contenu local orienté vers la création de valeurs ;
- les ressources humaines avec notamment l’ouverture d’une école supérieure chargée d’assurer une formation de pointe.

Il convient également de noter, l’achèvement de la construction de 2000 km de réseau à fibre optique et le lancement des travaux de 5000 km additionnels, soit un total 7000km qui permettra d’assurer la couverture de l’ensemble du territoire national et la liaison de toutes les villes de l’intérieur du pays avec l’extérieur en 2017/2018.

Par ailleurs, le Gouvernement a lancé les travaux de la zone Franche technologique dénommée « VITIB ».

Ces questions seront également approfondies dans le cadre de l’atelier de cet après-midi consacré au « développement du Secteur des TIC en Côte d’Ivoire ».

Le Gouvernement ivoirien est intéressé par les capacités d’innovations des entreprises Belges dans ces domaines, notamment en matière environnementale et pour les énergies renouvelables (solaire, éolien) et notamment la biomasse pour laquelle nous disposons d’énormes ressources encore inexploitées.

Excellences
Mesdames et Messieurs,

Fort de ses potentialités, de son savoir-faire, de sa diversité culturelle et de sa foi dans le libéralisme, la Côte d’Ivoire demeure ouverte au monde et s’est entièrement tournée vers le développement économique!

La Côte d’Ivoire vous ouvre ses portes, et avec elle, celles de l’ensemble des huit (8) pays de l’UEMOA et des quinze (15) pays membres de la CEDEAO, des marchés vastes de 100 millions et 300 millions d’habitants respectivement.

Notre ambition est de reconquérir et de renforcer notre position de Hub sous régional notamment au niveau des activités portuaires et aéroportuaires. A cet effet, de nombreux projets visant à faciliter le commerce intra régional, par la libre circulation des personnes et des biens, sont entrepris dans divers domaines : ports, aéroports, autoroutes transnationales, chemins de fer régionaux. La Compagnie Air Côte d’Ivoire dessert 19 destinations en Afrique, dont 17 capitales.
La certification récente de l’aéroport international d’Abidjan par la TSA (des Etats-Unis d’Amérique) permettra bientôt des vols directs d’Abidjan vers les Etats-Unis d’Amérique.
Nous vous attendons donc les bras ouverts en Côte d’Ivoire, porte d’entrée de l’UEMOA et de la CEDEAO, pour poursuivre ensemble le chemin de la croissance durable et inclusive, dans un solide partenariat public-privé, gagnant-gagnant.

Encore une fois, au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, je souhaite vivement vous réitérer nos sincères remerciements pour la confiance que vous témoignez à nouveau à notre pays par l’organisation de cette rencontre. Et je reste disponible avec les membres de notre délégation pour répondre aux questions qu’il vous plaira de nous poser.

Je vous remercie de votre aimable attention.