PIRES FORMES DE TRAVAIL : LE GOUVERNEMENT PREND DES MESURES POUR FREINER LE TRAFIC DE JEUNES IVOIRIENNES A L’ETRANGER

Le Gouvernement vient d’annoncer « sa détermination » à conduire devant la justice, toutes les personnes malveillantes qui usent de tromperies et de subterfuges pour mener de vastes trafics transfrontaliers de jeunes ivoiriennes destinées à des pires formes de travail dans certains pays étrangers. Au terme d’une réunion avec un représentant du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité qui s’est tenue à son cabinet au Plateau, ce lundi 13 octobre 2014, le ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, Mme Anne Désirée Ouloto a communiqué, de nouvelles mesures pour freiner cette activité criminelle, qui, a-t-elle déplorée, « prospèrent de plus en plus » sur le territoire national.

Ces mesures se traduisent de prime abord, par une mise en garde de toutes les familles et particulièrement des jeunes filles, « à la plus haute vigilance », contre toutes propositions alléchantes à l’étranger, d’offres d’emplois de domestiques, de gouvernantes, d’auxiliaires de personnes âgées, etc. Pour permettre à toutes personnes d’informer les autorités nationales sur des faits dont elles seraient témoin, portant sur ce trafic, des numéros verts ont été ouverts. Il s’agit du 800-00-800 et du 116. Par ailleurs, la ministre a recommandé à toutes les familles, d’inviter leurs proches vivants à l’étranger, « à se faire enregistrer par tous les moyens » auprès du Consulat ou de l’Ambassade de la Côte d’Ivoire de leur pays d’accueil.

La ministre Anne Désirée Ouloto a fait savoir que ces trafics qui ciblent des jeunes filles de 14 à 23 ans, sont opérés de façon « huilée » par le biais de structures telles que, les Ong confessionnelles, les entreprises d’import-export, les intermédiaires d’agences de voyage, les sociétés dites d’assistance en migration internationale, etc. Les victimes de cette activité criminelle, vivent lors de ces expéditions, de « véritables tragédies » faites de violences en tout genre, d’abus et sévices sexuels, de séquestrations (interdiction de se faire déclarer à l’Ambassade, passeports et titres de transport confisqués), de conditions de travail précaires (emplois aux rémunérations insignifiantes, ou inexistantes, absence de contrat de travail, etc.). Elle a indiqué que « de 2009 à 2014, ce sont des centaines de filles, dont certaines ont été interceptées, qui sont passées à l’aéroport Félix Houphouët Boigny à destination de pays étranger ». A ce jour, elle a fait savoir que 72 filles sont en attentes d’un départ imminent.

Le gouvernement veut à travers ces nouvelles mesures, tenir les engagements qu’il a pris, en ratifiant les conventions et traités relatifs à la lutte contre la traite, l’exploitation et les pires formes de travail des personnes. Le ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant a rapporté qu’un Plan d’action de lutte contre ce fléau sur la période 2014-2017, est en élaboration par un comité interministériel, en vue de sa mise en œuvre.