AUDIENCE DU PREMIER MINISTRE
Les Imams présentent leurs doléances à Guillaume Soro

Le Premier ministre Guillaume Soro a accordé une audience au Conseil Supérieur des Imams le vendredi 11 mai 2007. La rencontre a eu lieu à la salle du Conseil de Gouvernement, à la Primature au Plateau.

Le Premier ministre Guillaume Soro a accordé une audience au Conseil Supérieur des Imams le vendredi 11 mai 2007. La rencontre a eu lieu à la salle du Conseil de Gouvernement, à la Primature au Plateau.




A l’issue de la rencontre entre le Premier ministre et le Conseil supérieur des imams (COSIM) l’Imam Boikary Fofana, au nom du COSIM, a informé la presse sur les raisons de cette visite au chef du Gouvernement. « Nous venons de voir le Premier ministre, nous n’avons pas simplement parlé des problèmes des musulmans. Nous avons parlé des problèmes concernant toute la communauté nationale. Nous sommes venus, après notre rencontre avec le chef de l’Etat, présenter nos respects au Premier ministre, qui a bien voulu être des nôtres lors de notre investiture et qui resté quatre heures durant avec nous. Il est de coutume qu’en pareil occasion, nous venions le remercier pour cette humilité, pour cette patience qu’il a eue avec nous, et ce respect. Car on dit, là où il n’y a pas le cœur, le pied n’y va pas. Pour être venu nous voir, nous assister et prononcer un discours, on se devait de venir le remercier. On se doit de venir le remercier parce que comme le président de la République, il s’est impliqué personnellement dans la réussite de notre conférence », a-t-il déclaré.



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Se faisant plus précis sur les sujets abordés avec le Premier ministre, l’Imam Fofana a ajouté : « Nous avons rappelé au Premier ministre ce que nous avons dit au chef de l’Etat concernant les doléances de la communauté musulmane à propos du Hadj et surtout l’ouverture ou la création d’un office ivoirien de pèlerinage. Il faut aussi le respect de la laïcité, l’identification des imams et la reconnaissance des cartes d’imams signés par le COSIM. Tout cela fait partie des éléments qu’il faut pour restituer l’égalité en Côte d’Ivoire, qui est un élément fondamental de la fraternité et de la solidarité. Tout cela doit aboutir à la paix. C’est pourquoi, le thème de notre conférence était : Le rôle des Imams dans la reconstruction nationale. C’est pour que les Imams puissent jouer ce rôle. Mais pour qu’ils jouent ce rôle, il faut qu’ils bougent, il faut qu’ils se déplacent. Le déplacement faisant l’objet de beaucoup de tracasseries, il est bon qu’ils soient identifiés les Imams. Qu’ils soient munis des pièces de préséance qui leur permet de se déplacer. Nous avons présenté cela et nous venons aussi pour soutenir le processus de paix qui est engagé. Car comme nous l’avons dit, si nous ne finissons pas la guerre, la guerre va nous finir. A un moment donné, il faut finir la guerre, il faut engager un processus et tout le débat va commencer. Toutes les inégalités seront traitées et la Côte d’Ivoire va retrouver ses marques. C’est cela notre souci. Voilà les choses que sommes venues partager avec le Premier ministre ».



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Concernant les propositions concrètes faites au Premier ministre pour le retour de la paix, l’Imam Boikary Fofana a ajouté : « Pour le retour de la paix, nous avons donné des consignes aux Imams pendant la conférence dans les sermons, dans les traitements des problèmes en Côte d’Ivoire. Nous leur avons donné des consignes pour ce qu’on doit faire pour que les Ivoiriens fraternisent, pour montrer aux Ivoiriens qu’il n’y a pas un sud contre le nord et un nord contre le sud. Il y a une crise, on sort de la crise. Tous les pays du monde ont connu ces mêmes crises, ils s’en sont sortis. Il faut qu’on en sorte. Il faut que les Ivoiriens comprennent qu’ils sont des frères. Il faut qu’on sache que notre pays est un pays relativement béni et qu’il y a de la place pour tout le monde et que nous devons nous soutenir. Nous devons être solidaires. Nous l’avons déjà dit et nous avons fait un appel à tous les religieux, y compris ceux des autres religions pour qu’on travaille dans ce sens. Parce que ce sont les religieux qui travaillent sur le cœur des gens. S’ils enseignent la haine, les gens seront haineux. S’ils enseignent l’amour, les gens auront l’amour. Le rôle des religieux est très important pour la paix. La guerre ne profite à personne. La guerre n’a jamais résolu un problème, même si elle a suscité un début de résolution des problèmes ».