EBOLA : UNE OPERATION DE SIMULATION D’UN 1er CAS EN COTE D’IVOIRE A EU LIEU POUR EPROUVER LE DISPOSITIF NATIONAL DE PREVENTION

Le département de Man a été témoin, ce jeudi 14 aout 2014, d’une opération de simulation d’un premier cas d’Ebola en Côte d’Ivoire. En présence du ministre du Plan et du Développement, Dr Albert Mabri Toikeusse ; le ministre de la Santé et de la Lutte contre le SIDA, Mme Raymonde Goudou Coffie qui a initié cette opération ; a tenu a expliquer l’enjeu de cette démarche à toute fin utile : « Ce n’est pas parce que nous avons un cas d’Ebola en Côte d’Ivoire que nous sommes venus en simulation, c’est plutôt parce que nous en n’avons pas, que nous nous sommes dit qu’il faut absolument que nous soyons prêts pour la riposte, au cas où un cas se présentait ».

Cette démarche « n’a pas pour but de créer la psychose », a-t-elle précisé, mais plutôt ; « d’éprouver nos équipes sur le terrain en vue d’améliorer la prise en charge des patients et du personnel de santé impliqué dans la lutte contre l’entrée de la maladie à virus Ebola en Côte d’Ivoire ».

Car, « à n’importe quel moment, la Côte d’Ivoire peut être une porte ouverte à cette maladie » qui a touché quatre pays de la sous-région dont deux lui font frontières, a-t-elle rappelé.


La simulation a porté sur la détection d’un cas d’Ebola à 15 kilomètres de la ville de Biankouma, dans le village de Kandopleu, en la personne fictive de M. Ebolableu. Rôle joué par l’infirmier d’Etat, M. Hervé Konan Kouakou.

Durant la simulation, M. Ebolableu s’est avéré suspect, a donc été transporté dans les conditions sanitaires prescrites par l’OMS à l’Hôpital général de Biankouma pour être pris en charge. Après analyse, le cas a été diagnostiqué positif.


Les autorités compétentes ont été informées et les instructions ont été données. Le sujet infecté par le virus est décédé plus tard et a été enterré toujours conformément au protocole de sécurité en vigueur qui s’étend à toutes les personnes qui ont été en contact avec le sujet atteint.

Le ministre de la Santé et de la Lutte contre le SIDA a relevé quelques « petites faiblesses » dans le dispositif de prévention à l’issue de cette opération de simulation. Mais de façon générale, elle a indiqué que « les choses se sont bien passées hormis quelques détails qu’il va falloir corriger ».


En l’occurrence, le processus de protection des agents de santé sur lequel Dr Raymonde Goudou Coffie s’est dit « très regardante », car cette épidémie à la particularité de faire de nombreuses victimes parmi les agents de santé.

En effet, l’opération a permis aux autorités présentes ; ainsi qu’aux populations de savoir comment s’opère le diagnostic et la prise en charge d’un cas d’Ebola. De sa première consultation à son décès.

Un exercice assez rigoureux qui répond aux consignes de l’organisation mondiale de la Santé (OMS). La simulation a permis de constater que les agents de santé en contact avec le présumé malade doivent suivre un protocole assez rigoureux et sensible pour éviter de se faire contaminer.


Notamment lorsqu’ils doivent se dévêtir de leur équipement de protection individuelle (EPI). Puisqu’un manquement à ce protocole est un risque quasi-certain de contamination. L’EPI étant la tenue de protection que doit porter chaque agent sanitaire avant de rentrer en contact avec un potentiel sujet malade.
Selon le représentant résidant de l’OMS, Dr Allarangar Yokouide ; cette simulation a eu une portée plus grande ; car elle a permis de galvaniser le personnel de santé, de sensibiliser les populations et surtout de voir combien elles sont importantes dans le processus de détection d’un malade de l’Ebola.

Encore que, note-t-il, le plus important est de détecter « précocement » le sujet atteint du virus. Et cela ne peut se faire sans l’adhésion des populations, a-t-il précisé.

« Rassurés » par cette opération, les préfets de région engagés dans cette lutte ont promis d’intensifier leurs actions de sensibilisation des populations, par le biais des sous-préfets et chefs traditionnelles, a déclaré le Préfet du département de Man, M. Soro Kayaha Jerôme.


Notamment grâce aux moyens additionnels que le ministre de la Santé et de la Lutte contre le SIDA leur a accordés à la fin de cette opération. À savoir un millions de FCFA par préfets et 500.000 FCFA par Sous-préfet, le tout pour un peu plus de 250 millions de FCFA.
Il faut rappeler que l’épidémie d’Ebola survenue en Guinée a passé le cap d’un millier de victimes et a été déclarée par l’OMS comme urgence de santé publique de portée mondiale. Cette opération de simulation fait partie des différentes mesures qu’a pris le gouvernement pour prémunir la Côte d’Ivoire d’un premier cas de cette maladie.

Parmi ces mesures, la fermeture des frontières aériennes avec les pays touchés par l’épidémie, l’interdiction de manger de la viande de brousse, de se serrer les mains, de se faire des accolades et se laver les mains régulièrement et soigneusement.

Pour accompagner la mise en œuvre de ces mesures, le gouvernement a mobilisé à ce jour, près de 530 millions de FCFA et a lancé un appel à contribution aux entreprises citoyennes.

Cet appel s’est soldé par des dons de 15 millions de FCFA de la part de deux banques de la place, d’un lot de 12 millions de matériels d’hygiène de la part de la Chambre de commerce et d’industrie libanaise, et dernièrement, de 50 millions de FCFA de la part de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS).

Sans oublier une autre société, Web Fontaine, qui entend mobiliser d’importants moyens pour doter de mobylettes, les agents de santé et de sécurité engagés sur le terrain, notamment dans les zones difficiles d’accès.