RENDEZ-VOUS DU GOUVERNEMENT : LE MINISTRE JEAN CLAUDE BROU VEUT FAIRE PASSER LA PART DE L’INDUSTRIE DANS LE PIB DE 25% A 40%

Le traditionnel Rendez-vous du gouvernement organisé par le Centre d’Information et de communication gouvernementale (CICG) avait pour invité, ce jeudi 10 juillet 2014, le ministre de l’Industrie et des Mines, M. Jean-Claude Brou. Le ministre de la Communication, et porte-parole adjointe du gouvernement, Mme Affoussiata Bamba-Lamine a accompagné le ministre Jean-Claude Brou dans cet exercice face à la presse. Quand celui des Ressources animales et Halieutiques, M. Kobenan Kouassi Adjoumani, a assisté à la conférence pour exprimer la solidarité au sein du gouvernement. Le thème de cette conférence de presse « la politique industrielle et minière pour l’émergence de la Côte d’Ivoire » qui s’est déroulé à l’Immeuble Sciam au Plateau, reflétait l’objectif industriel du gouvernement ivoirien. Objectif qui vise à faire passer la part du secteur industriel dans le Produit intérieur brut (PIB) de 25% à 40%, pour être à l’image des pays émergents.

Pour entériner cette dynamique, le ministre de l’Industrie et des Mines veut « renforcer les liens de production-transformation pour engendrer de la valeur ajoutée, susciter des emplois stables » et « créer des pôles de développement pour l’activité industrielle ».
Le ministre entend dynamiser cinq domaines clés du secteur industriel. Il s’agit de l’agro-industrie,


les ressources naturelles non agricoles (mines-pétrole-gaz). Des industries structurantes comme la métallurgie, la scierie et la cimenterie composée de quatre entreprises qui produisent 3,5 tonnes par an. Des industries de produits de consommation et de manufactures légères.

De nombreux acquis sont à observer pour mener à bien cette politique, notamment avec les instruments dont s’est doté le gouvernement pour y parvenir. L’ambition d’améliorer le climat des affaires à travers un cadre incitatif, a permis de doubler les investissements agréés sur les deux dernières années.

Soit de 224 milliards de FCFA en 2012 à 515 milliards en 2013. En termes d’entreprenariat, le nombre d’entreprises qui ont profité du régime d’agrément initié dans ce cadre incitatif est passé de 17 à 62 de 2011 à 2013.

Ces chiffres résultent des appuis ciblés accordés par le gouvernement, notamment les mesures fiscales incitatives, la baisse de certains droits de douane, un code des investissements favorable et une attention particulière accordée aux Petites et moyennes industries.

La qualité et la lutte contre la contrefaçon sont des points d’honneur de la stratégie du département ministériel de l’industrie. Il en résulte la promulgation de la loi sur la normalisation et la qualité en 2014 suivi du décret fixant les attributions, l’organisation et le fonctionnement du Comité National de Lutte contre la Contrefaçon (CNLC) le 09 juillet dernier en Conseil des ministres.

La compétitivité des entreprises est un autre pan de cette politique de dynamisation. Elle est à l’origine de la volonté du gouvernement de créer les conditions pour que les entreprises aient accès au crédit.

Ce qui a également favorisé la création de trois centres d’appui à la compétitivité des entreprises locales pour leur permettre de mutualiser leurs actions. Sur la centaine d’entreprises visées par ce programme, il y a déjà 24 qui sont identifiées par le gouvernement. Un fonds de garantie a été mis en place pour les accompagner.

Aussi, le renforcement des infrastructures industrielles est à l’origine d’importants projets à l’endroit des zones industrielles. On y dénombre la réhabilitation de la zone industrielle de Yopougon, la création de nouvelles zones à l’intérieur du pays et aussi au PK24 sur l’autoroute du Nord où 50 hectares sont mobilisés pour installer 70 entreprises en attente.

Tandis que 200 autres hectares vont être aménagés pour recevoir des partenariats public-privé. L’appel d’offre pour ce projet sera lancé en aout 2014.

Le développement du secteur minier constituait l’autre volet de la conférence du ministre Jean-Claude Brou. En la matière, il a fait l’état des lieux des actions de son département pour susciter de nouveaux emplois dans ce secteur, accroître sa production, augmenter les recettes de l’Etat et générer de la valeur ajoutée.

Cinq opérations majeures ont conduit à l’atteinte de ces objectifs. L’adoption d’un nouveau code minier en est l’élément le plus déterminant. Ce code s’inscrit dans la bonne gouvernance, est incitatif, rassurant, concurrentiel et compétitif, a déclaré le ministre.

Il prévoit également pour les populations des zones minières de profiter du développement de l’activité minière. Par le prélèvement de 0,5% sur le chiffre d’affaires des industries minières au profit de projets de développement pour les populations locales.

La mise en place d’un comité de développement local minier est prévue par ledit code à cet effet et réuni toute les parties prenantes.

La transparence dans l’attribution des titres est également garantie par le cadastre minier afin de redonner confiance aux acteurs du secteur. Le décret d’application pris par le gouvernement la semaine dernière fixe des délais précis.

A titre d’illustration, il faut précisément 90 jours pour répondre à une demande de permis. En amont, le ministre entrevoit de renforcer l’information géologique nationale vielle de plus de 40 ans. Enfin, un programme national de rationalisation de l’activité minière artisanale est en marche pour notamment organiser l’orpaillage clandestin.

Ce programme prévoit l’identification et la sensibilisation des orpailleurs, mais encore la fermeture des zones interdites à l’orpaillage.

En termes de perspectives, le ministre Jean-Claude Brou se veut rassurant et optimiste quant aux bons chiffres du secteur minier. Relativement avec l’or et le manganèse, qui constituent l’essentiel de la production minière nationale.

Pour le manganèse, il existe trois entreprises de production qui ont produit 125.000 tonnes en 2013. En 2016, une estimation de 450.000 tonnes. Quant à la production d’or, elle est passée de 12 tonnes en 2011 à 15 tonnes actuellement et les prévisions portent sur 22 tonnes dans deux ans.

En 2013, les quatre entreprises existantes ont produits 15,5 tonnes d’or et on note l’arrivée de trois autres. Le vaste programme d’exploration que le gouvernement a mis en place justifie ces bonnes perspectives, car 35% des potentiels zones d’exploration d’or en Afrique de l’ouest se trouvent sur le territoire ivoirien.

Vu ce potentiel, le ministre Jean-Claude Brou a noté l’intérêt de renforcer les capacités de l’administration pour faire face à cette montée de l’activité minière.
Il faut noter que le secteur minier représente 2.400 emplois directs. 130 permis de recherche ont été attribués à juin 2014, ainsi que 12 permis d’exploitation. On y dénombre également 23 sous traitants issus de plusieurs domaines.