TRAFIC ET CONTREFACON DE MEDICAMENTS ILLICITES : LE GOUVERNEMENT INSTALLE LE COMITE NATIONAL DE LUTTE

Six membres du gouvernement, avec à leur tête, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité se sont engagés ce vendredi 27 juin 2014, au Plateau, pour installer le Comité national de lutte contre le trafic illicite et la contrefaçon des médicaments. Ce Comité impulsé par le ministre de la Santé et de la Lutte contre le SIDA, Mme Raymonde Goudou Coffie découle du décret n°2013-557 du 05 août 2013 signé par le Chef de l’Etat. Les membres de ce Comité, issus de toutes les administrations impliquées, ainsi que des corps de métier concernés, de la force publique, de la société civile, etc. ont reçu leur ordre de mission à cette occasion par les ministres et diplomates des pays qui accompagnent l’initiative. Notamment la Chine, des Etats-Unis et le Maroc. Le ministre d’Etat a prôné « la tolérance zéro » dans la traque des personnes qui s’adonnent au trafic et à la contrefaçon des médicaments.

« J’attends votre plan d’actions pour éradiquer définitivement ce fléau » de la Côte d’Ivoire, a déclaré le ministre Hamed Bakayoko aux membres dudit Comité. Assurant que tous les moyens seront mis à leur disposition pour la bonne conduite de leur mission qui porte autant sur la sensibilisation que la répression.

Il a rassuré les uns et les autres sur la disponibilité de la force publique à cet effet. Justifiée d’ailleurs par la présence auprès de lui, du ministre chargé de la Défense, M. Paul Koffi Koffi et du Garde des sceaux, ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et des Libertés publiques, M. Coulibaly Gnénéma. De même que le ministre de l’Industrie et des Mines, M. Jean-Claude Brou et le ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME, M. Jean louis Billon.

La détermination de tous ces ministres est de faire en sorte que les médicaments illicites et frauduleux ne soient plus vendus sur toute l’étendue du territoire national.
Notamment sur des sites assez réputés et connus comme le marché d’Adjamé « Roxy » qui représente à lui seul, 30% de ce marché illicite.
Comme expression de ce dynamisme, le ministre d’Etat a évoqué l’opération « porc-épic » qui s’est tenue du 27 au 30 mai 2014 pour lutter contre ce fléau. Cette opération qui a mobilisé 1500 agents de la police, de la douane, de la gendarmerie, des FRCI et de l’ONUCI s’est soldée par l’interpellation de 26 individus et la saisie de 176,6 tonnes de produits pharmaceutiques prohibés. Ainsi que la mainmise par les services des douanes sur un camion contenant 5,7 tonnes des mêmes produits à Man.

Il faut rappeler que le marché pharmaceutique illicite est apparu en Côte d’Ivoire dans les années 1990, à partir d’Abidjan pour se répandre ensuite à l’intérieur du pays, notamment dans la ville de Bouaké qui fait lieu aujourd’hui de centre névralgique de ce fléau aux conséquences mutiques, a expliquée Dr Raymonde Goudou Coffie : l’augmentation du taux de morbidité et de mortalité, de la perte de 30 milliards de FCFA par le secteur légal de distribution, de la baisse de la productivité des populations et l’augmentation des dépenses de l’Etat dans le domaine de la santé.

Sans oublier l’aggravation de certaines maladies comme l’insuffisance rénale, les troubles cardiaques, la perforation des intestins, etc. ; due à l’apparition de phénomènes de chimiorésistance de ces maladies.