PARTICIPATION DES FEMMES A LA SECURITE : ALAIN DONWAHI INVITE A BRISER LES STEREOTYPES ET PREJUGES POUR UNE PRISE EN COMPTE DU GENRE AU SEIN DES FORCES

La question de la participation de la femme à la gestion de la sécurité était au centre d’une conférence publique animée par le Secrétaire du Conseil national de la Sécurité(CNS), M. Richard Alain Donwahi. « Sécurité et femme : quels enjeux ? », tel était le thème autour duquel le conférencier a entretenu dans l’après-midi du mercredi 5 mars, des femmes de la société civile et de hauts responsables féminins de l’armée et des corps paramilitaires, au mess de l’Etat-major général des FRCI. Cette table-ronde a été organisée à l’initiative du ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant dans le cadre de la célébration de l’édition 2014 de la Journée internationale de la Femme, précédée cette année d’activités scientifiques. Pour M. M. Alain Donwahi, les enjeux de la participation des femmes à la gestion de la sécurité restent ceux de leur intégration à part entière dans l’appareil sécuritaire et la valorisation de leur rôle. A ses yeux, plusieurs facteurs militent actuellement dans le sens de leur plus grande intégration au sein des forces de sécurité. D’abord, annonce-t-il, la nouvelle approche de la réforme du secteur de la sécurité envisage la sécurité comme un bien collectif dont la gestion incombe à chaque citoyen, y compris la femme. Ainsi, argumente-t-il, cette approche intègre le concept du genre comme une notion importante prise en compte dans la gestion de la RSS.

Ensuite, avec les transformations de l’environnement sécuritaire marqué par le développement croissant des menaces asymétriques, l’expansion de la cybercriminalité et la prolifération des armes, M. Alain Donwahi considère que le profil des personnels de sécurité a considérablement changé.


D’où la révision de tous les paradigmes pour briser les barrières, préjugés et stéréotypes permettant de disposer d’appareils sécuritaires plus représentatifs des populations et faire de la prise en compte du genre au sein des forces, une réalité, comme le recommande le Chef de l’Etat.


En effet, soutient-il, le Président Alassane Ouattara dans sa nouvelle politique de défense recommande la prise en compte de la spécificité de la femme. Alors, l’intégration de celle-ci dans les corps de la défense et de la sécurité devrait se renforcer avec notamment la prochaine ouverture de la Gendarmerie nationale aux femmes, seule institution de défense qui leur est encore fermée.


Pour parvenir à des appareils sécuritaires où la question du genre est une réalité, le conférencier a recommandé une forte volonté politique, le partage d’expériences réussies de certains pays, l’adaptation des structures de formation, la création de conditions spécifiques aux femmes, la fixation de quotas, le respect des textes internationaux, etc.

Succédant à M. Donwahi, la générale Akissi Kouamé, seule femme de l’Armée à atteindre a mentionné que les femmes avaient toute leur place dans le développement, notamment en participant à la défense et à la sécurité.

« Il n’y a pas de différence », soutient-elle, plaidant pour l’ouverture de l’Ecole de Gendarmerie aux femmes après celle de l’Ecole militaire préparatoire et technique de Bingerville.