LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS A L’EGARD DES FEMMES : UN UNIVERSITAIRE APPELLE LE GOUVERNEMENT A ADOPTER DES INSTRUMENTS DE VALORISATION DU ROLE DE LA FEMME

Dans le cadre de la célébration de l’édition 2014 de la journée internationale des femmes, une conférence a été organisée ce mardi 4 mars, à l’amphithéâtre A de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody. Cette conférence qui marquait ainsi le lancement des activités scientifiques de la célébration de la Journée internationale de la femme a été animée par Professeur Biaka Zasséli, Doyen de l’UFR des Sciences de l’Hommes et de la société(SHS) de ladite université. C’est autour du thème « Société, femme et développement » que le conférencier a entretenu pendant environ deux heures son auditoire constituée en majorité de femmes. L’universitaire a relevé d’entrée de jeu que le développement reposait sur la femme mais que la valeur de celle-ci restait largement ignorée même si plusieurs avancées ont été enregistrées en Côte d’Ivoire. Pour le Pr Biaka Zasséli, le pays a certes ratifié la plupart des textes internationaux luttant contre les discriminations à l’égard des femmes mais d’énormes pesanteurs sociales et économiques restreignent encore l’affirmation de l’égalité hommes-femmes. Il a ajouté que la représentativité des femmes dans l’appareil décisionnel de l’Etat montre une inégale attribution des rôles sociaux.

Pour preuve, argumente-t-il, au niveau de la Primature seules 14,28% de femmes y travaillent. Le conseil économique et social lui en compte 18,72% et l’Assemblée nationale 6,66%. Au niveau des magistrats du siège, 13,60% officient tandis qu’au ministère des Affaires étrangères 1,91% de femmes sont en fonction.


Même s’il note qu’avec l’adoption de la loi sur la famille la Cote d’Ivoire figure parmi les pays pionniers en matière de lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, le conférencier a souligné que ce changement ne saurait cacher les grandes disparités qui persistent.
« Les progrès sont insuffisants.

La pauvreté et la violence sont encore la réalité pour bon nombre de femmes », a fustigé le sociologue. Selon lui, le problème réel de la femme est celui de sa pauvreté qui la maintient dans une situation de précarité sociale.


Professant que l’égalité des sexes est l’un des facteurs d’élimination de la pauvreté, le professeur Biaka Zasséli a soutenu qu’il fallait que l’Etat mette en place des mécanismes de renforcement du pouvoir économique de la femme. A l’en croire, c’est là une condition pour briser la féminisation de la pauvreté.


Invité en tant que marraine, la Grande Chancelière a invité les femmes à avoir confiance en elles-mêmes avant tout. « il n’y a pas de domaine exclusivement réservé aux hommes », a-t-elle lancé, indiquant que les femmes doivent « s’engager et agir ».

Pour sa part, Mme Anne Désirée Ouloto, la ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, a exprimé sa joie d’avoir pu réunir les femmes de toutes les conditions sociales pour débattre de cette thématique importante qui est censée fait prendre conscience aux femmes de leur importance.


Après cette journée, une autre conférence sera animé à l’Etat-major des Armées le mercredi 5 mars par M. Alain Donwahi sur le thème « Sécurité et femmes, quels enjeux » ?