BIO-PIRATERIE : LA COTE D’IVOIRE SE DONNE LES MOYENS DE LUTTE

Le Ministère de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable a organisé, le jeudi 09 janvier, un atelier d’information et de sensibilisation des décideurs politiques, des experts et des services techniques des organismes d’Etat concernés et de la société civile sur le protocole de Nagoya relatif à l’Accès et le Partage des Avantages issus de l’exploitation des ressources génétiques (APA). Mme Kaba Nasséré, directrice de cabinet adjoint, ouvrant officiellement ces assises, au nom du ministre de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable, a rappelé que l’entrée en vigueur très prochaine du protocole de Nagoya, requiert l’appropriation et l’implication réelle de toutes les parties prenantes. Cette implication des acteurs devrait permettre l’application effective du consentement préalable donné en connaissance de cause et les conditions convenues d’un commun accord.

Car, dira-t-elle, « nous constatons que les parties prenantes nationales ont peu de connaissances sur l’APA et le protocole y relatif. Nos pays en voies de développement et nos populations rurales sont victimes d’appropriation illégales des ressources biologiques et des connaissances traditionnelles associées comme c’est le cas de la bio-piraterie sur la feuille d’attiéké en Afrique de l’ouest et le riz basmati en Inde», a-t-elle ajouté.


Avant d’adresser ses remerciements au Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), au FEM et à la Coopération Allemande, pour leur engagement et leurs appuis techniques et financiers pour la tenue dudit atelier.


Mme Alimata Koné Bakayoko, point focal opérationnel pour le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) s’est, quant à elle, félicitée de la ratification par la Côte d’Ivoire, du protocole de Nagoya en septembre 2013.

Elle a, ensuite, révélé que son institution œuvre depuis la période 2003-2006, pour la mise en œuvre des activités relatives au régime APA.
La représentante du FEM a, par ailleurs, indiqué que c’est dans le souci d’aider les pays africains au partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques, conformément aux objectifs du protocole, que le PNUE a développé un projet à moyenne taille d’un coût de1 million de dollars US, financé par le FEM, en vue des activités de sensibilisations et de renforcement des capacités des parties prenantes. La Côte d’Ivoire en est bénéficiaire à hauteur de 30.000 dollars, soit environ 15.000.000 F. CFA, destiné essentiellement à la conservation de la diversité biologique et à l’utilisation durable de ses ressources génétiques.
Il est important de souligner que les pays en développement concentrent sur leurs territoires environ 80% des ressources génétiques mondiales. Ils sont, à ce titre, les principaux dépositaires de ressources biologiques et/ou des connaissances traditionnelles associés dans le monde.

C’est pourquoi, le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques (APA), troisième objectif de la convention sur la diversité Biologique, a été l’une des principales revendications des pays en développement, en général et de l’Afrique en particulier, lors des négociations au niveau de la convention sur la biodiversité.