AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE : LE PREMIER MINISTRE LANCE UN IMPORTANT PROJET DE DEVELOPPEMENT RIZICOLE A ODIENNE

La deuxième édition des journées de l’Administration agricole délocalisée a pris fin ce samedi 9 novembre à Odienné. Présidée par le Premier ministre, ministre de l’Economie et des finances, la cérémonie de clôture a également servi de cadre au lancement du projet de développement de la filière riz dans les départements d’Odienné, Minignan, Koro, Touba, Séguéla et Mankono. Le Chef du Gouvernement a vivement salué l’action du ministre de l’Agriculture et de ses collaborateurs qui ont, en l’espace de quelques jours, touché du doigt les réalités des producteurs. Montrant ainsi à ceux-ci l’intérêt que le Gouvernement accorde à l’agriculture, fer de lance de la relance économique. Aussi s’est-il félicité de la mise en œuvre du projet de développement rizicole dans ces régions dont l’accord de partenariat a été signé entre l’Etat ivoirien et le promoteur singapourien Export Trading Group(ETG). Il prévoit l’investissement de 79 milliards de FCFA et sera financé par ETG à hauteur de 43 milliards de FCFA, par l’Etat qui y mettra 21 milliards FCFA et les producteurs qui y contribueront pour 14 milliards FCFA. Ce projet représente pour le Premier ministre une voie royale pour faire de la région nord-ouest, sur une superficie de 51 000 km2, soit 16% du territoire national, une zone de référence en termes de production de riz de qualité labellisé. Avec une production de 712 000 tonnes de riz paddy dont 523 000 seront commercialisés et la création de 219 507 emplois dont 73 169 emplois directs.

Selon le Premier ministre qui y voit un moyen de lutte contre la pauvreté et « le problème crucial de chômage des jeunes et des femmes », ce projet cadre avec la stratégie nationale de développement du riz, bâtie autour de l’autosuffisance alimentaire pour couvrir les besoins annuels nationaux estimés à 1 500 000 tonnes pour une production locale 900 000 tonnes.



La stratégie nationale de développement rizicole, a annoncé le Premier ministre vise à couvrir les besoins nationaux dès 2016 avec une production de 1 900 000 tonnes de riz blanchi d’une part et d’autre part à faire du pays un pays exportateur de riz à l’horizon 2018 avec une production de 2 100 000 tonnes de riz blanchi.


Dans cette perspective, Daniel Kablan Duncan a fait savoir que le véritable défi sera de migrer vers une agriculture plus intensive, mécanisée et moderne, soucieuse de l’environnement, utilisant au mieux l’irrigation et les engrais adaptés et donnant des rendements et des revenus agricoles incitateurs.


C’est pourquoi, il salue l’engagement du groupe ETG pouvant conduire à l’atteinte de cet objectif majeur du Plan national d’investissement agricole (PNIA) dont les intentions de financement sont estimées à 2040 milliards FCFA pour environ 2 400 000 emplois à créer d’ici à 2015. Il a invité les producteurs à se saisir de cette opportunité de développement initié dans le cadre du partenariat public-privé.


Pour sa part, le ministre de l’Agriculture a soutenu que les activités du groupe ETG consisteront en appui à la production de paddy, la collecte et la transformation du paddy, la collecte, la transformation et la commercialisation de la noix de cajou, l’appui à la production, la collecte, la première transformation et la commercialisation du sésame.



A ses dires, ce projet fera bénéficier les producteurs d’intrants et d’équipements. Quant à la région du Kabadougou, elle bénéficiera selon lui d’infrastructures de transformation.


Il a révélé que le train des projets d’investissements agricoles touchera prochainement les régions de l’Indénié, du Djuablin, du Gôh, de San Pedro et du N’Zi Comoé, dont les études de préfaisabilité sont en cours de finalisation avant la préparation de la signature des accords-cadres.



Exposant la vision de son groupe, le PDG de ETG, M. Mahesh Patel a mentionné que l’entreprise Singapourienne née en 1977 entend appuyer les petits producteurs pour en faire des acteurs dynamiques de l’économie à même de constituer une force collective. Ainsi ils bénéficieront de l’expérience qu’ETG a acquise par sa présence dans 45 pays au monde dont 25 en Afrique.


ETG promet une meilleure rémunération des produits. Avec la transformation des produits, elle compte apporter de la valeur ajoutée aux cultures locales. Dans ses prévisions l’entreprise annonce l’encadrement de 100.000 tonnes de paddy dès 2014 pour la porter à 380 000 voire 400 000 tonnes en 2016.




Le maire d’Odienné Mme Nassénéba Touré a, de son côté, invité les jeunes de sa localité à « se départir des vices et loisirs pour s’adonner véritablement au travail de la terre, source de richesse et d’épanouissement». Indiquant que les 50.000 hectares de plaines et bas-fonds 120.000 hectares de plateaux sont des atouts importants pour la région.


Le représentant des producteurs de riz, M. Singo Sidiki a promis l’implication des producteurs au succès du projet. Il a expliqué que dans ce sens, les riziculteurs du Kabadougou ont décidé de s’organiser en mettant en place des coopératives et des unions de coopératives aux fins d’accompagner l’action de l’Etat.


Après Subiakro dans la sous-préfecture de Yamoussoukro en août dernier, Famienkro dans le département de Prikro en septembre, le projet de riziculture des régions de Kabadougou, du Béré, du Worodougou et du Bafing est la troisième concrétisation des intentions de financements du PNIA. Ces trois projets totalisent 213 milliards de FCFA pour plusieurs dizaines de milliers d’emplois.