PRISE EN CHARGE DU DIABÈTE DE L’ENFANT : D’IMPORTANTS PROGRÈS ONT ÉTÉ ENREGISTRES

Inscrit dans le Programme de travail gouvernemental (PTG 2017), le Projet Changing diabetes in children (CDIC) a permis de réaliser un bond qualitatif dans la prise en charge des petits malades. Le projet repose sur la distribution gratuite d’insuline, la formation des praticiens et de nombreuses autres activités.

Du 27 au 31 août 2023, 75 enfants se sont retrouvés à Bingerville. Un camp de vacances comme un autre... mais pas tout à fait. Ces petits vacanciers sont tous diabétiques. Ce camp fait partie des activités du Projet Changing diabetes in children (CDIC), placé sous la tutelle du Programme national de lutte contre les maladies métaboliques (PNLMM).

Il est organisé chaque année pour offrir de bons moments à ces enfants dont le quotidien n’est pas toujours facile.

« Avoir à se faire des injections d’insuline chaque jour et à vie est déprimant pour un enfant. Pendant ce camp, les enfants sont en relation avec d’autres qui ont les mêmes problèmes qu’eux. On leur apprend les mesures hygiéno-diététiques. Ensemble, ils apprennent à dédramatiser la maladie », indique, Dr Amos Ankotché, coordonnateur du Projet CDIC. Il souligne que les enfants diabétiques sont souvent d’humeur irascible à cause de contraintes de la maladie. « Un enfant diabétique sur dix refuse d’aller à l’école. Ne supportant plus de trimballer son flacon d’insuline, sa seringue et ses carreaux de sucre », déplore le diabétologue. Ces camps de vacances sont pour eux des fenêtres d’évasion.

Ce sont 544 enfants qui ont pu participer à ces camps organisés dans différentes villes du pays.

Au-delà de ce camp de vacances, le Projet Changing diabetes in children a permis d’améliorer la prise en charge des enfants souffrant de diabète. Ce projet vise à fournir gracieusement de l’insuline, des lecteurs de glycémie avec des consommables aux enfants diabétiques âgés de 0 à 18 ans en Côte d’Ivoire. C’est un partenariat entre les laboratoires Novo Nordisk et le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle. Le projet a été inscrit dans le Programme de travail gouvernemental (PTG 2017).

En 2017, au démarrage, on avait 50 enfants dans la file active à l’Institut national de la santé publique (INSP), on enregistre 904 enfants en 2023.

En 2006, les parents d’un enfant dépensaient en moyenne 70 000 FCFA par mois seulement pour l’achat de l’insuline. Ce coût est passé à 50 000 FCFA en 2010 puis à 30 000 FCFA en 2015. Des dépenses importantes qui avaient des conséquences sur l’espérance de vie des enfants diabétiques qui était estimée entre 1 et 3 ans. En Afrique cette espérance de vie oscille entre sept mois et 7 ans.

« Avec ce projet, les parents des petits malades de 0 à 18 ans ne déboursent plus d’argent pour s’approvisionner en insuline. Ces enfants bénéficient aussi de bilans essentiels liés à la maladie, notamment la glycémie, l’ionogramme sanguin et l’hémoglobine glyquée. », a affirmé Dr Amos Ankotché, endocrinologue et responsable de l’unité de diabétologie au CHU de Treichville.

En six ans, environ 47 000 flacons d’insuline, 20 000 seringues, 32 244 bandelettes, 824 lecteurs de glycémie ont été distribués.

Les responsables du projet qui travaillent à réduire les délais de parcours pour l’accès aux soins ont ouvert et équipé 21 centres de prise en charge sur le territoire national. A Aboisso, Abengourou, Bouaké, Yamoussoukro, Man, Daloa soubré, Gagnoa, Korhogo, Bondoukou…

Et pour faire fonctionner tous ces sites, le projet a mis l’accent sur la formation des professionnels de la santé afin que partout, ces praticiens puissent reconnaître les signes de la maladie et administrer les soins nécessaires. 396 médecins généralistes, 311 infirmiers, 32 sage-femmes et 119 travailleurs sociaux ont été formés. Plus besoin donc pour les familles de parcourir de longues distances pour consulter un spécialiste. 350 familles ont été formées pour garantir un bon suivi de l’enfant diabétique.

Les progrès enregistrés dans le cadre de ce projet sont indéniables, mais les attentes restent encore importantes notamment pour la formation et l’organisation des camps de vacances. . Le responsable du projet appelle donc à une plus grande mobilisation autour des enfants diabétiques.