CRIMES DE GUERRE ET CRIMES CONTRE L’HUMANITE : LE PROCUREUR ADJOINT DE LA CPI FATOU BENSOUDA EST ARRIVEE A ABIDJAN POUR UNE VISITE D’EVALUATION DU TERRAIN

Le Procureur adjoint de la Cour Pénale Internationale(CPI), Mme Fatou BenSouda, est arrivée en Côte d’Ivoire le lundi 27 juin 2011. C’est sous le coup de 19 heures 30 minutes que l’avion qui la transportait avec sa délégation a atterri à l’aéroport international Félix-Houphouët-Boigny de Port-Bouët. A sa descente d’avion, elle a été accueillie par le ministre d’Etat, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Ahoussou Jeannot et le ministre des Droits de l’Homme et des Libertés publiques, Coulibaly Gnénéma.

Mme Fatou BenSouda a dit être présente en terre ivoirienne pour une mission d’évaluation en vue de préparer des actions futures. Ci-dessous l’intégralité de sa déclaration fait au salon d’honneur de l’aéroport. />


« Il y a dix semaines, je m’étais indignée du meurtre de sept femmes qui manifestaient pacifiquement dans les rues d’Abidjan. J’avais averti que le bureau du Procureur était prêt à agir rapidement. Nous avons agi. Le 23 juin dernier, le Procureur Luis Moreno Ocampo et moi-même avons demandé à la chambre préliminaire 3 de la Cour Pénale Internationale l’autorisation de commencer une enquête sur les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité commis en Côte d’Ivoire depuis le 28 novembre 2010. En attendant la décision du juge, je suis venu aujourd’hui en Côte d’Ivoire pour évaluer sur le terrain et préparer nos activités futures.



La CPI ne s’impose pas à la justice ivoirienne. Comme le Président Ouattara nous l’a demandé, nous venons aider les Ivoiriens à restaurer la primauté du droit et à se réconcilier entre eux. Il n’y a pas de réconciliation sans justice, mais pour réconcilier, la justice doit être indépendante et impartiale. C’est cette indépendance et cette impartialité dont je veux, aujourd’hui en tant que procureur adjointe de la Cour Pénale Internationale, me porter garante. Cette exigence est due aux victimes.



Trois mille personnes sont mortes ces derniers mois en Côte d’Ivoire, le plus souvent tuées en raison de leur ethnicité ou de leur affiliation politique, sur ordre de personnes qui se croient au-dessus des lois. Il faut en finir avec le cercle vicieux de l’impunité. Je veux rappeler aux victimes qu’elles ont jusqu’à mi-juillet pour faire connaître au juge de la CPI leurs vues sur la demande du procureur. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, la parole est aux victimes. »