LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : UNE QUINZAINE DE PERSONNES EPINGLEES A LA SUITE D’OPERATIONS "COUP DE POING" MENEES DANS 14 STRUCTURES SANITAIRES DONT 11 PUBLIQUES ET TROIS PRIVEES

Abidjan, le 10 décembre 2021 - Le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, du Renforcement des capacités et de la Lutte contre la corruption, Epiphane Zoro Ballo, a annoncé le jeudi 09 décembre 2021 à Abidjan-Plateau, que des missions d’investigations menées dans 14 structures sanitaires dont 11 publiques et trois privées, ont permis d’épingler une quinzaine de personnes.

Il a fait cette annonce lors d’un point presse conjoint, avec les ministres Pierre Dimba de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle et Anne Désirée Ouloto de la Fonction publique et de la Modernisation de l’Administration, sur les opérations "Coup de poing" dans le secteur de la santé.

« Des missions d’investigations ont été menées dans 14 structures sanitaires dont 11 publiques et trois privées. Il s’agit des Chu de Treichville et de Cocody, des hôpitaux généraux Félix Houphouët-Boigny d’Abobo, de Koumassi, de Port-Bouët, du Chr d’Agboville, du Fsu-com de Yopougon Kouté, l’Agefosyn de Yopougon Niangon sud, du Centre de santé d’Abobo Clouetcha, du Centre de santé communautaire d’Abobo Baoulé et de trois cliniques privées », a révélé Epiphane Zoro Ballo.

Le ministre en charge de la Lutte contre la corruption a fait part de quatre formes de corruption constatées dans ces établissements. Il s’agit notamment de la "facturation de soins réputés gratuits" dans les établissements publics sanitaires, du "détournement des patients des voies normales" telles que recommandées vers des cliniques privées, du "trafic illicite de poches de sang", des "conflits d’intérêt et abus de fonction" avec trop perçu.

Ainsi, ce sont trois médecins, neuf éléments du personnel médical et paramédical et de soins, deux éléments du personnel d’appui et deux vigiles qui sont mis en cause.

Citant quelques cas de corruption, le ministre a établi l’existence au Chu de Treichville, d’un réseau de vente illicite de poches de sang. « Les poches de sang qui se vendent d’ordinaire en 5 000 et 7 000 FCFA sont vendues dans un circuit parallèle entre 50 000 et 70 000 FCFA. Et ce sont les vigiles de la Banque de sang qui se prêtent à ce jeu, avec la complicité des agents à l’intérieur », a-t-il fait remarquer.

L’ensemble de ces dossiers avec tous les détails, a-t-il informé, ont été transmis au ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie Universelle, afin que des mesures vigoureuses soient prises et que la politique du gouvernement, en termes de gratuité des soins, d’amélioration de la qualité des soins, ne soit pas freinée par ces attitudes anti-professionnelles.

Pour sa part, le ministre Pierre Dimba a rassuré que son département ministériel va se saisir de ce dossier, précisant que « cette situation ne restera pas impunie ».

Quant à la ministre Anne Désirée Ouloto, elle a invité les personnels et agents de la Fonction publique à s’approprier la vision du Président de la République qui est de faire de la Côte d’Ivoire une Côte d’Ivoire des valeurs.