RENCONTRE GBAGBO, SORO, FDS ET FDSFN
La déclaration du Général Mangou

Les militaires des deux armées venus s’instruire, le lundi 7 mai, auprès du chef de l’Etat sur un certain nombre de points, notamment le problème des grades, le quota de recrues accordé aux FDS-FN dans le cadre de la restructuration des Forces de Défense et de Sécurité et l’accord de Ouagadougou, on fait allégeance au chef de l’Etat et au chef du Gouvernement, à travers le discours du Général Philippe Mangou, chef d’Etat-major des FDS-CI, ci-dessous.

Excellence Monsieur le Président de la République,


Monsieur le Premier Ministre,


Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,


Messieurs les Représentants de son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE,


Président de la République du Burkina-Faso, Facilitateur de l'Accord de Ouagadougou,


Messieurs les Officiers Généraux, Officiers Supérieurs, Officiers Subalternes, Sous-officiers et Militaires du Rang,


Mesdames et Messieurs...


Excellence, Monsieur le Président de la République,


L’audience que vous avez bien voulu nous accorder ce matin revêt un caractère tout à fait particulier.


En effet, depuis le début de la crise militaro-politique que connaît notre pays, c'est la toute première fois, que les ex-forces belligérantes, à savoir les Forces de Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire et les Forces de Défense et de Sécurité des Forces Nouvelles se retrouvent côte à côte, face à vous et ici au palais présidentiel, lieu symbolique de l'exercice du pouvoir d'Etat.



En outre, de tous les accords signés dans le cadre de la résolution de la crise ivoirienne, seul celui de Ouagadougou fait l'objet d'une rencontre de très grande envergure entre vous et les Forces de Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire.



Cette belle image d’union, de fraternité et surtout de soumission aux Institutions de la République que vous incarnez, démontre que la guerre est définitivement derrière nous, mais aussi, que nous nous acheminons inexorablement et allégrement vers la fin de la crise.


Excellence Monsieur le Président de la République, le moteur de cette dynamique vers la paix, a un seul nom: l'Accord de Ouagadougou.


A vous qui en êtes l'initiateur, et à Monsieur le Premier Ministre qui a œuvré inlassablement à sa conclusion, les Forces de Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire, par ma voix vous expriment leur profonde et sincère gratitude.



Soyez rassurez, Excellence Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre, de notre entière adhésion à cet accord, notre disponibilité et détermination à le mettre en œuvre sans calcul, ni état d'âme. C'est ce qui explique notre présence massive ici au palais présidentiel, face à vous.



Dans cette perspective, plusieurs actes ont déjà été posés tant du coté des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire que des Forces de Défense et de Sécurité des Forces Nouvelles. Il s'agit respectivement des tournées de sensibilisation dans toutes les casernes et sur les lignes de front et du séminaire -\" d'information et de formation organisé à Bouaké.


Ensemble nous continuons toujours de tendre la main à nos frères d'armes en exil. Nous espérons tout simplement qu'ils la saisiront afin que, chacun puisse, apporter sa petite pierre, à la reconstruction de notre pays, à la restructuration et à la refondation des Forces de Défense et de Sécurité. Nous invitons par conséquent tous ceux qui sont encore hésitants, sceptiques, ou qui, tapis dans l'ombre tirent les ficelles, à s'approprier l'accord de Ouagadougou et à faire chemin avec vous, car le processus de paix, par vous engagé avec Monsieur le Premier Ministre, est irréversible et ne saurait s'accommoder d'actions visant la déstabilisation du régime.



Travaillant désormais en partenariat, en frères avec les Forces Nouvelles, nous avons entamé, main dans la main, la suppression de la zone de confiance, inauguré le Centre de Commandement Intégré, installé le personnel de ce centre et celui des Brigades mixtes de Bangolo et de Zéalé. Nous pensons pouvoir terminer, dans quelques semaines, la mise en place de l'ensemble des structures militaires préconisées par l'Accord de Ouagadougou, pour leur permettre de mener à bien leurs missions.


Toutes ces actions ont pu être réalisées grâce à vous excellence, ainsi qu'à l'inestimable appui de Monsieur le Premier Ministre. Cet indéfectible soutien s'est traduit concrètement par la mise à disposition des premiers moyens financiers inhérents au fonctionnement des structures issues de l'Accord de Ouagadougou.



Excellence Monsieur le Président de la République, en répondant spontanément à votre invitation de ce matin, les Forces de Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire ont un seul objectif: Comprendre d'avantage l'Accord de Ouagadougou pour mieux \\l'expliquer à leurs hommes en vue que sa mise en œuvre rapide et efficace pour le bonheur de l'ensemble des populations ivoiriennes.


Aussi, souhaiterions-nous être instruits sur un certain nombre de points notamment le problème des grades, le quota de recrues accordé à nos frères dans le cadre de la restructuration des Forces de Défense et de Sécurité, bref! Mieux comprendre tous les aspects de l'accord sur lesquels il vous plaira, Excellence, de nous éclairer.



Nous sommes tout ouïe, Excellence Monsieur le Président de la République, parce que nous savons que vous êtes la personne la mieux indiquée avec Monsieur le Premier Ministre pour répondre à notre attente.


Que Dieu dispose donc nos cœurs, afin qu'après avoir été éclairés, nous fassions désormais fi de toutes les rumeurs et autres interprétations tendancieuses.

En tout état de cause, Excellence Monsieur le Président de la République, Chef suprême des Armées, Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, les Forces de Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire vous réaffirment ici et maintenant, comme nous l'avons déjà souligné, leur soutien sans réserve. Elles se mettent à votre entière disposition et vous rassurent, qu'elles œuvreront à l'application de l'accord dans l'intérêt supérieur de la nation.


Je vous remercie…