Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique: Exposé de Monsieur le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique à l’occasion de la Cérémonie de Lancement du processus d’élaboration du nouveau Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2008-2012

  
  

- Excellence Monsieur le Premier Ministre,


- Mesdames et Messieurs les Ministres,


- Excellence Messieurs les ambassadeurs,


- Mesdames et Messieurs, représentant les partenaires au développement,


- Mesdames et Messieurs les élus,


- Monsieur le maire de la commune de Treichville,


- Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux et Directeurs Centraux,


- Mesdames et Messieurs les travailleurs du département de la santé, chers collaborateurs,


- Honorables invités,


- Mesdames et Messieurs,












Je voudrais tout d’abord, Monsieur le Premier Ministre, vous traduire ma reconnaissance personnelle et celle de toute la famille de la Santé pour votre présence effective parmi nous cet après-midi, à l’occasion de cette cérémonie de lancement du processus d’élaboration du nouveau Plan National de Développement Sanitaire (2008-2012), et ce, malgré votre agenda que nous savons extrêmement chargé. Cette présence est sans nul doute, le signe de l’intérêt tout particulier que vous accordez au secteur de la santé. Soyez en félicités et vivement remerciés.




Mesdames et Messieurs les Ministres, permettez que je vous adresse également mes remerciements. Au-delà de la solidarité Gouvernementale, votre présence témoigne de la réalité de l’approche intersectorielle et multisectorielle dans la conduite des Missions spécifiques qui sont les nôtres.




Mesdames et Messieurs les Représentants des Agences d’aide au développement ici présents, Mesdames et Messieurs les Partenaires du système de santé Ivoirien, qu’il me soit permis de vous exprimer ma satisfaction personnelle et celle des professionnels du secteur pour votre présence remarquée, signe de votre intérêt pour le processus de planification dans lequel nous nous sommes engagés.

Mesdames et Messieurs, les cadres stratégiques de développement sanitaires, communément appelés Plan Nationaux de Développement Sanitaires (PNDS) sont des instruments privilégiés de Développement. Pour les pays en développement comme le notre, cet exercice de planification est une exigence.




Exigence avant tout de Gouvernance. Mais également, exigence de visibilité et de consolidation de l’action Gouvernementale. Et par ailleurs exigence de transparence et de prise en compte des aspirations profondes des populations.

Les axes stratégiques du développement du système sanitaire Ivoirien des années 1990 avaient été inspirés et développés à partir du Programme de Valorisation des Ressources Humaines (PVRH), Programme d’ajustement structurel, mis en œuvre en 1991 et 1994.
Le Plan National de Développement Sanitaire 1996-2005 (PNDS), tout en reprenant ces axes, s’était inscrit dans une perspective de réformes profondes et d’innovations visant à transformer le système de santé pour l’adapter aux défis qui étaient apparus après la crise économique des années 1980-1990.




Toutefois, sa mise en œuvre a été marquée par un certain nombre d’écueils qui ont affecté les résultats escomptés. Son évaluation à mi parcours, de même que son évaluation finale n’a pu être réalisé pour des raisons diverses.




Pourtant, un certain nombre d’avancées avaient été enregistré au démarrage de la mise en œuvre du PNDS 96-05. La dynamique de réforme amorcée a du s’estomper pour cause de suspension de la coopération financière et technique avec plusieurs organismes d’aide au développement.




Les évènements qui sont survenus par la suite dans notre pays ainsi que l’instabilité institutionnelle qui s’était installée au Ministère de la Santé avaient définitivement scellé le sort du PNDS 1996-2005 qui est arrivé à échéance au moment de notre prise de fonction en Janvier 2006.




Aussi, ai-je naturellement proposé au gouvernement et obtenu de doter le pays d’un nouveau Plan de Développement Sanitaire couvrant cette fois une période Quinquennale.

En effet, il est loisible d’observer qu’il s’agit en réalité d’un plan de transition en attendant la stabilisation durable des différents paramètres et déterminants. Stabilité socio-politique durable, stabilité écomonique durable, stabilité institutionnelle durable, Partenariat et Coopération technique et financière durables.
Enfin, dans ce nouveau PNDS, l’hygiène publique, facteur important de prévention des phénomènes morbides et éléments essentiel d’un développement durable, sera pris en compte dans la plénitude de sa dimension. L’hygiène publique doit dépasser les simples notions de vaccinologie et de surveillance épidémiologique pour promouvoir les changements de comportement des populations par une prise de conscience effective dans la prévention durable des maladies.

Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs, les défis sont nombreux. Notre système de santé est en proie à un certain nombre de difficultés. Difficultés de financement adéquat. Difficultés opérationnelles liées aussi bien aux ressources humaines qu’aux ressources matérielles et logistiques. Mais également difficultés de management.

Nos indicateurs de santé sont en net recul comparés à ceux de l’an 2000. Même si il y a eu une notable amélioration en 2006 notamment en matière de vaccination.




En effet, la façon dont les systèmes de santé sont conçus, financés et gérés influent sur la vie des gens et leurs moyens de subsistance.

Selon Gro Harlem Brundland, « la différence entre un système de santé efficace et un système de santé défaillant se mesure aux décès, aux incapacités, à l’appauvrissement, à l’humiliation et au désespoir qui en résulte ».




Outre ces difficultés, de nouveaux paradigmes ont vu le jour et devront être pris en compte désormais : L’apparition de nouvelles pathologies, les changements climatiques, l’apparition de nouvelles menaces environnementales, les nouvelles technologies de l’information, le Développement anarchique du secteur privé de soins, la Décentralisation et les collectivités locales, mais surtout le contexte du post-conflit.




Il s’agira au cours de l’exercice de planification auquel nous nous engageons d’élargir les horizons en poussant la réflexion sur l’ensemble des thématiques qui concernent le secteur.




J’en citerai quelques unes: L’approfondissement de la réforme du cursus des études médicales et paramédicales, les modalités incitatives originales pour la couverture spatiale médicale, le rôle du secteur privé et le partage des responsabilités entre ce secteur et le secteur public, les conditions d’exercice des professions médicales et paramédicales, la médecine du travail et son organisation autour des organismes d’assureurs, le statut de l’hôpital et la réforme hospitalière, les possibilités en matière de contractualisation, l’identification et la réduction des risques liés à l’environnement, le rôle des nouvelles technologies de l’information dans le développement des réseaux de surveillance épidémiologique, l’organisation du système de santé dans le cadre d’une loi sur la santé publique, l’amélioration de la santé de la population et de la qualité de vie, la promotion de la santé, la qualité et la sécurité des soins, la prise en compte des maladie chroniques, des maladies rares, la prévention, le dépistage et la prise en charge des cancers, la mise en place d’un cadre règlementaire en matière d’hygiène publique par l’élaboration d’une politique nationale, de normes et de directives et d’un Code d’Hygiène Publique, la promotion par la sensibilisation, l’éducation et la formation dans les domaines de l’hygiène alimentaire, hospitalière en milieu du travail, environnementale et la lutte contre le péril fécal, etc…




Par ailleurs avec le potentiel humain et les infrastructures que nous avons, il est impérieux que la Côte d’Ivoire limite au strict minimum les évacuations sanitaires. Notre système de santé doit pouvoir offrir aux Ivoiriens une réponse à toutes les pathologies. Il nous faut pouvoir poser des actes médicaux devenus désormais courants dans les pays du tiers monde particulièrement les pays du Maghreb et relever notamment, le défi des greffes d’organes.




Mesdames et Messieurs, les problèmes de santé sont nombreux dans nos contrées. De notre avis, aucune politique ne serait viable et pérenne sans une réforme systémique durable. Un modèle systémique s’impose.




Telle est notre vision et notre espérance pour parvenir efficacement à un système de santé qui épargne des vies, qui réduise les souffrances, qui allège les incapacités, et qui en définitive, assure un continuum de vie individuel ou collectif à même de garantir le Développement tant souhaité pour une Nation forte.




Il s’agit, en définitive, d’offrir aux générations présentes et à celles à venir les conditions d’existence et les capacités tant intellectuelles que physiques nécessaires à la poursuite de l’œuvre de développement de notre pays.




Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs, le processus d’élaboration du nouveau Plan de Développement Sanitaire 2008-2012 comprend Cinq grandes étapes essentielles :




La Première est l’étape institutionnelle de mise en place du comité de pilotage de pilotage du processus d’élaboration nouveau PNDS;




La Deuxième étape est celle du recueil des informations et de l’analyse situationnelle ;


La Troisième étape concerne la rédaction proprement dite du PNDS ;




La Quatrième étape consistera en la validation du projet de PNDS ;




La Dernière étape est celle du plaidoyer et de la mobilisation des ressources pour le financement du PNDS.




En attendant le détail sur le déroulement du processus qui fera l’objet de tout à l’heure de l’exposé du Dr SAMBA Mamadou, je voudrais pour ma part vous faire part d’un certain nombre de points relatifs à la méthodologie de travail adopté pour cet exercice :




Le PNDS est avant tout un document de politique et de stratégie. Il est à cet égard essentiellement d’inspiration centrale et essentiellement technique et politique.




Il est à noter par ailleurs que la Côte d’Ivoire n’en est pas à son premier PNDS. Nous ne partons donc pas de rien. Plusieurs des axes stratégiques du PNDS 1996- 2005 demeurent d’actualité. Il s’agira dans bien des cas d’actualiser et approfondir l’analyse de la situation et de prendre en compte les défis nouveaux.




Je voudrais ensuite indiquer, que la Côte d’Ivoire a déjà pris certains engagements internationaux ou est en voie de les conclure. Je voudrais citer la poursuite des Objectifs de Développement pour le Millénaire, le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté ; et tout récemment le cadrage du 10ème FED avec le Document de Stratégie Nationale pour lequel la Santé est un des secteurs de concentration. Les documents de coopération en vigueur des agences du système des Nations Unis. Il s’agira pour les experts de tirer le meilleur profit de ces documents et d’assurer une parfaite intégration des orientations retenues.




En ce qui concerne le processus de validation successif et de recherche du consensus national, nous prévoyons de larges diffusions et échanges avec les organisations nationales partenaires du système de santé, les syndicats et ordres des professions de santé, les élus locaux, notamment les Maires et les Conseils généraux. Le document qui sera proposé au Gouvernement au terme du processus d’élaboration sera le fruit d’un consensus général sur l’orientation politique et stratégique des Cinq prochaines années.




Mais, Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs, je voudrais vous rassurer en indiquant que nous n’attendrons pas la fin du processus de planification pour apporter une réponse urgente aux problèmes de l’heure.




Et ces problèmes de l’heure concernent la réorganisation des urgences dans le quartiers d’Abidjan et le hôpitaux de grandes villes du pays, le reploiement des personnels de santé sur toute l’étendue du territoire nationale, l’ouverture l’INFAS de Bouaké et la programmation de deux autres écoles de formations des personnels paramadicaux, le développement de centres régionaux de transfusion sanguine, la réimplantation progressive des programmes de santé dans les zones CNO, la mise en place urgente d’une politique de dévolution de l’action sanitaire entreprise par les Agences d’aide et les ONG internationales dans les zones CNO et la reprise en main du système de santé dans ces zones par l’Etat.




A ce jour, 5 formations urbaines de la ville d’Abidjan ont été érigées en Hôpitaux Généraux et ont connus un renforcement de leurs ressources humaines avec l’affectation de plus de 180 médecins afin d’offrir des soins d’urgence 24h sur 24 aux patients dans le besoins.




La réouverture de l’INFAS de Korhogo est une réalité depuis la fin du troisième trimestre de l’année 2006. Cela permettra l’affectation dans les prochains mois d’infirmiers et de sages-femmes supplémentaires dans nos contrées pour la prise en charge sanitaire de nos parents.

Il en est de même du recrutement de près de 1300 cadres supérieurs de la santé dont l’affectation a commencée et va s’accélérer dans les jours avenir.




Au CHU de Bouaké, la prise en charge sanitaire des populations est désormais assurée par les agents du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique après le départ des organisations humanitaires non gouvernementales. Au mois de juin 2007, ce sera le tour du CHR de Man de connaître une reprise en main par les agents de l’Etat, nous nous y sommes préparés avec plusieurs missions exploratoires. Très rapidement, nous envisageons faire en sorte que la normalisation des activités soit effective dans les CHR de Korhogo et d’Odiénné.

C’est le lieu de saluer l’apport de nos partenaires traditionnels que sont l’OMS et l’UNICEF qui ont accepté d’assurer la prise en charge du personnel technique contractuel du CHU de Bouaké et du CHR de Man jusqu’au 31 décembre 2007.




Dès cette semaine, ce sont 05 missions qui vont parcourir toute la zone ex-assiégée centre- nord- ouest, et établir pendant un mois, un diagnostic précis de l’état du système de santé dans ces zones, afin de planifier la remise en route du système de santé sur l’ensemble du territoire national.

Monsieur le Premier Ministre, telle est notre démarche ainsi que les réponses immédiates que nous offrons à nos concitoyens en attendant la mise en œuvre du nouveau PNDS 2008-2012.
Monsieur le Premier Ministre nous savons compter sur votre soutien. La très grande volonté de réussir que vous affichez dans l’accomplissement de votre mission et votre approche méthodique des problématiques nous permettent d’espérer des résultats probants dans un délai raisonnable.

Pour notre part, nous voudrions vous assurer de notre égale volonté de réussir, et de notre soutien pour l’œuvre de retour à la Paix dans laquelle vous vous êtes engagés.




Mesdames et Messieurs, les Représentants des partenaires au développement, votre soutien aussi bien sur le plan technique que financier ne devrait pas nous faire défaut. Engagés avec vous pour les mêmes causes et les mêmes combats, nous sommes persuadés que notre appel ne restera pas vain.




Mesdames et Messieurs les Experts, Mesdames et Messieurs les membres du Comité de pilotage, votre savoir faire ne fait pas de doute. Aussi, je vous exhorte à faire de ce plan un label de pragmatisme, un label d’innovations réformatrices, et un label de qualité. En tout état de cause, veuillez noter que le but recherché est l’amélioration de l’état de santé de nos concitoyens.
Le gouvernement voudrait donc pouvoir compter sur votre détermination à lui proposer un PNDS qui réponde aux besoins des populations en matière de santé






Je vous remercie.