PRESERVATION DU POUVOIR D’ACHAT DES POPULATIONS : LE MINISTRE ADAMA COULIBALY ANNONCE LA RECONDUCTION DE LA MESURE DE PLAFONNEMENT DE PRIX DES DENREES ALIMENTAIRES

Abidjan, le 25 mai 2022 - Le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances, Adama Coulibaly, a annoncé le mardi 24 mai 2022 que les mesures de plafonnement pour une durée de trois mois des prix des denrées alimentaires, notamment le riz, l’huile, le lait, le sucre, le beurre, la tomate seront probablement renouvelées. Il est également revenu sur les subventions accordées aux meuniers (exonération du droit de douane sur les importations de blé à compter du 13 avril 2022) et les conséquences de la crise malienne.

Il a expliqué que toutes ces mesures ont été prises pour préserver le pouvoir d’achat des populations en raison de la crise ukrainienne et d’autres chocs mondiaux qui entraînent une inflation forte sur les denrées alimentaires.

Parlant des impacts de cette crise ukrainienne, le ministre a dit qu’ils sont perçus à trois niveaux. Notamment, une augmentation des prix des produits alimentaires, une augmentation sur l’énergie et une augmentation du coût de financement des économies avec la hausse des taux d’intérêt sur les marchés internationaux.

Tout en rappelant que 20% des importations de blé de la Côte d’Ivoire proviennent de l’Ukraine et 26% de ses importations d’engrais de Russie, Adama Coulibaly a garanti qu’actuellement l’approvisionnement de la Côte d’Ivoire en céréales est assuré car le pays a augmenté le volume de blé importé d’autres pays.

Mais pour le cas spécifique du pain, a-t-il annoncé, la Côte d’Ivoire est en train de développer une politique de substitution du blé par certaines farines locales.

Toutes ces mesures de plafonnement et de subventions ont un coût budgétaire, a relevé le ministre. « En termes de pertes de recettes, nous avons environ 400 milliards de FCFA de pertes de recettes sur la question. En termes de dépenses de soutien pour les différentes structures, y compris la filière agricole, nous sommes aujourd’hui à près de 200 milliards de FCFA de dépenses. Bien sûr, tout cela a un coût budgétaire et nous travaillons à financer cela, à travers une augmentation temporaire du déficit budgétaire », a révélé Adama Coulibaly.

Pour financer ce déficit budgétaire, a précisé le ministre, le pays travaille pour l’instant à se financer sur le marché régional dont les conditions de financement sont aujourd’hui meilleures que celles des marchés internationaux aux taux élevés.

Se prononçant sur l’évolution de la situation au Mali qui se trouve dans une situation très difficile en raison des sanctions infligées par la CEDEAO à la junte au pouvoir, le ministre a souhaité que les autorités maliennes et la Cédéao arrivent à un accord rapide de manière à ce que les sanctions puissent être levées pour permettre à l’économie malienne de retrouver son dynamisme.

Quant aux conséquences de cette situation malienne sur la Côte d’Ivoire, notamment un afflux de Maliens vers la Côte d’Ivoire, qui viendrait faire peser sur les services sociaux, sur l’économie ivoirienne, le poids finalement de cette crise, le ministre Adama Coulibaly, qui intervenait dans l’émission "l’invité de RFI", a rassuré que la Côte d’Ivoire est un pays ouvert.

« En Côte d’Ivoire, pays leader de la sous-région, nous accueillerons tous ceux qui viendront, bien que cela va entraîner une pression sur nos services sociaux. La Côte d’Ivoire a un devoir d’assistance aux autres pays et nous assumerons totalement ce rôle de leader », a-t-il conclu.