LUTTE CONTRE LES PESTICIDES OBSOLETES : UN INVENTAIRE NATIONAL LANCÉ
La lutte contre les pesticides obsolètes est une priorité environnementale majeure pour le gouvernement ivoirien ; eu égard au danger qu’ils représentent pour la santé, l’environnement et l’économie. A ce titre, un Projet de Gestion des Pesticides Obsolètes en Côte d’Ivoire (PROGEP-CI), a vu le jour en 2013, sous la tutelle du Ministère de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable. Dans le cadre de ses activités, le PROGEPCI a procédé au lancement de l’inventaire national des pesticides, au cours d’une cérémonie le Mercredi 07 septembre 2017, à l’Espace CRRAE-UMOA d’Abidjan. Dans son allocution de lancement, Mme KABA Nasséré, Directeur de Cabinet adjoint représentant le Ministre de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable, a insisté sur les dangers que représentent ces pesticides obsolètes. Elle a indiqué, en effet, que selon l’Organisation Mondiale de la santé (OMS), l’exposition aux pesticides cause 20.000 décès par an et pas moins de 3 millions de cas d’empoisonnement aigus.
Par ailleurs, plusieurs cas de décès et d’empoisonnement sont dus à un maniement incorrect des déchets de pesticides et des récipients. C’est pourquoi, l’Etat de Côte d’Ivoire au plus haut sommet, à travers S.E.M Alassane OUATTARA, Président de la République, a sollicité et obtenu un don du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) d’environ 4,5 milliards, pour la lutte contre ces substances dangereuses.
La Côte d’Ivoire, pour sa part, contribue à hauteur de 2,250 milliards soit un total d’environ 6,750 milliards FCFA, dans le cadre de ce projet de gestion des pesticides obsolètes en Côte d’Ivoire, pour une période de 5 ans, de 2016 à 2021. Mme KABA Nasséré a, en outre, insisté sur l’importance de la mise en œuvre de cet inventaire qui permettra de connaître la localisation exacte des pesticides obsolètes, de les transporter, les stocker et les éliminer, selon les procédures recommandées par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Cet inventaire sera réalisé sous la supervision d’un expert international, par 175 agents phytosanitaires équipés en tablettes numériques et en formulaires-type FAO, mais aussi en matériels roulants tels que des motocyclettes. Ces matériels et équipements ont, à cet effet, été officiellement remis au Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, au cours de cette cérémonie.
Pour sa part, M. SILUE Gnégnéri a, au nom du Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (MINAGRIDR), insisté sur les conséquences des pesticides obsolètes. On retiendra que leur utilisation entraine la destruction des plantations et accentue, ainsi, la pauvreté des producteurs. Par ailleurs, ces produits contiennent des substances actives interdites au niveau international, d’où le risque d’un rejet des produits agricoles à l’exportation avec d’importantes pertes fiscales.
Au niveau de la santé, ils provoquent des affections comme le cancer, l’insuffisance rénale, les malformations congénitales. Au plan de l’environnement, ces pesticides obsolètes peuvent contaminer les eaux de surface et souterraines et les rendre impropres à la consommation. Leur utilisation entraine, également, un déséquilibre au niveau de l’écosystème, toujours selon le représentant du MINAGRIDR.
Mme BAKAYOKO Alimata, Point focal Opérationnel du FEM, a réitéré le soutien de son organisation, au gouvernement ivoirien, dans son combat pour la préservation de l’environnement. Elle a expliqué que la mise en œuvre du PROGEP-CI contribuera à n’en point douter à une prise de conscience des dangers liés à l’utilisation des pesticides frauduleux et à leur élimination totale en Côte d’Ivoire.
Service Communication du Ministère